Dans la cadre de la rencontre virtuelle de Impulsion MTL, le 27 avril, la question du support que peut donner la télématique aux efforts d’électrification a été abordée.
C’est Anthony Mainville, président d’AttriX, partenaire de GeoTab, qui a pris la parole pour expliquer que la progression « foudroyante » de l’électrification des parcs au Québec provoquait une hausse considérable des demandes de soutien technique.
Il a mentionné la grande différence qui existe, au chapitre de l’accumulation des données, entre les voitures des consommateurs et les véhicules commerciaux.
Il a expliqué ainsi que pour le constructeur Tesla, l’accès à ces informations était d’une grande simplicité puisque toutes leurs voitures sont connectées et partagent constamment leurs données qui sont acheminées aux serveurs du constructeur.
Ce n’est pas le cas pour les véhicules commerciaux roulant au diésel qui ne sont pas nécessairement branchés.
Un excellent guide
Toutefois, là où la télématique devient un outil très utile pour les administrateurs de parcs qui songent à effectuer le virage vert, c’est qu’il est possible d’extraire dans un parc de véhicules commerciaux branchés par la télématique, une masse d’information qui peut être un excellent guide pour établir une stratégie d’électrification.
« Il est ainsi possible de déterminer quels véhicules font moins de 500 kilomètres dans une journée et reviennent ensuite passer la nuit à leur point de départ.
En voyant la vocation de ces véhicules, on peut facilement identifier les meilleurs candidats à l’électrification, explique M. Mainville. Ces véhicules peuvent être rechargés à l’entrepôt de départ la nuit et être prêts à faire leur ronde le lendemain. »
L’analyse de ces données permet aussi de déterminer l’endroit idéal pour l’installation des bornes de recharges et le meilleur moment pour effectuer l’opération.
Un des éléments de complexité auxquel seront confrontés les gestionnaires de parcs est la mixité des véhicules. Plusieurs marques, modèles, autonomies et dimensions dans un même parc rendent la gestion plus délicate.
D’après son expérience, les véhicules effectuant de courtes distances, notamment sur le dernier mile de livraison et qui reviennent à l’entrepôt la nuit devraient être les premiers dans la mire des gestionnaires de parc.
Les longues distances
Le défi est d’une tout autre nature pour les camions lourds grands routiers.
« Ici, on parle de gérer l’autonomie des véhicules tout en considérant que les chauffeurs doivent obligatoirement prendre des périodes de repos, explique le président d’AttriX. Il faut alors planifier précisément les points de recharge sur le parcours si les véhicules ne reviennent pas au bercail la nuit. »
Il évoque l’identification des recharges publiques, mais évoque également le fait que les livraisons se font souvent chez les mêmes clients. Des bornes pourraient être accessibles en partenariat.
M. Mainville a complété sa présentation en indiquant que ses pronostiques en matière d’électrification des véhicules lourds s’avèrent erronés.
« J’ai toujours pensé que la conversion des camions lourds vers l’électrique se ferait d’ici quatre à cinq ans. Mais en réalité, nous allons voir dès cette année des camions électriques de classes 6, 7 et 8 sur nos routes. »