Le Canada a le potentiel pour être le chef de file de l’avenir des VES.
S’exprimant lors de la conférence EV/VÉ 2020 de cette année (9 et 10 novembre), organisée en ligne par Electric Mobility Canada (EMC), Ben Sharpe a expliqué ce qu’il faudrait au Canada pour devenir un leader mondial de l’industrie des véhicules électriques (VE).
M. Sharpe, chercheur principal et responsable pour le Canada au sein du Conseil international pour le transport propre (ICCT), a basé ses commentaires sur l’expérience que l’ICCT a accumulée en travaillant avec des parties prenantes en Chine, en Inde, en Amérique latine, aux États-Unis et en Europe.
« Le Canada, en tant que grande nation productrice d’automobiles, doit attirer le plus d’investissements possible afin de constituer la liste des véhicules qui sont produits au Canada », a expliqué M. Sharpe. « Il s’agit de l’économie et des emplois, et pas seulement de l’énergie et des transports propres ».
M. Sharpe a expliqué que lorsque l’ICCT examine les marchés mondiaux, « l’une des choses les plus intéressantes que nous constatons au niveau international est que 80 % des VE vendus dans un pays donné sont fabriqués dans ce même pays ». Donc l’une des choses les plus importantes que le Canada peut faire est de soutenir la demande intérieure autant que possible ».
À cette fin, les programmes d’encouragement des VES sont indispensables, tout comme l’éducation des consommateurs. En outre, les consommateurs doivent avoir des options. « Nous voudrions nous assurer que les Canadiens ont le choix en termes de modèles de véhicules », a-t-il ajouté.
Infrastructure de recharge des VES
Le soutien aux infrastructures est également essentiel. Si nous voulons que les VES deviennent des produits courants, a fait valoir M. Sharpe, nous devons offrir aux consommateurs des choix en matière de recharge des réseaux et d’options. Cela comprend les unités multifamiliales, la recharge au travail et une infrastructure de recharge publique solide.
Le Canada est particulièrement bien placé pour prendre la tête des pays producteurs de VE, car il possède à la fois l’expertise en matière de fabrication et les ressources brutes nécessaires pour construire des VES. Nous pourrions éventuellement envisager un avenir où toute la chaîne d’approvisionnement se trouverait à l’intérieur de nos propres frontières.
VES commerciaux
Alors que la plupart d’entre nous pensent aux véhicules légers quand nous pensons aux VES, M. Sharpe a expliqué que le passage aux véhicules utilitaires électriques, en particulier les camions et les bus, se fait à un rythme rapide… même s’il a admis que nous n’en sommes encore qu’au stade de l’enfance ici en Amérique du Nord.
« En 2019, il y avait plus ou moins 600 unités de camions et de bus à émissions zéro vendues sur ce marché », a expliqué M. Sharpe, « ce qui représente moins de 0,1 % des ventes globales. Ce n’est donc qu’un début ».
Néanmoins, les deux géants manufacturiers établis, ainsi que les petites entreprises locales en démarrage, vont de l’avant avec leurs projets de véhicules commerciaux électriques. « Les startups jouent un rôle très important dans ce domaine », a déclaré M. Sharpe. « Elles mettent des produits sur le marché et poussent les anciens équipementiers à mettre ces produits sur le marché le plus rapidement possible. Les startups jouent donc un rôle important dans l’avancement de la question des véhicules électriques ».
Nous vivons une époque passionnante, et le marché des VES commerciaux avance à une vitesse vertigineuse. « Pour vous donner une idée de la vitesse à laquelle les choses avancent », a conclu M. Sharpe, « à la minute où nous avons fini de travailler sur le rapport [sur les véhicules commerciaux électriques], il était dépassé. Les choses évoluent très rapidement sur ce marché ».