Près de 150 personnes ont participé à ce premier forum virtuel organisé par Propulsion Québec, le 27 octobre dernier.
Les conférences et panels organisés à l’occasion permettaient d’explorer les nouvelles technologies, plus propres, et des solutions innovantes pour déployer à grande échelle des parcs de véhicules zéro émission plus performants.
En plus des participants canadiens, des représentants d’une quinzaine de villes américaines ont contribué à ce contenu en expliquant comment ils intégraient les solutions électriques dans leurs parcs de véhicules.
« Nous parlons du futur de la mobilité, a déclaré Sarah Houde, présidente et directrice générale de Propulsion Québec d’entrée de jeu. Il faut revoir nos façons de faire et bâtir aujourd’hui la mobilité de demain. Le forum Impulsion, organisé ici à Montréal, reflète l’expertise développée au Québec en matière de transition énergétique. Nous avons ici un écosystème vibrant reposant sur une électricité propre et accessible. »
Le premier intervenant, Pierre-Karl Péladeau, président de Québécor, a ouvert la discussion en expliquant le virage électrique qu’il souhaite imprimer au parc de 1000 véhicules de Vidéotron. Le nouveau propriétaire de Téo Taxi a expliqué que cette initiative se veut un soutien de l’économique verte au Québec.
Il souligne que si le remplacement de voitures et de camions légers par leurs équivalents électriques est relativement simple, il en va différemment pour les camions lourds pour lesquels les choix sont présentement plus limités.
En phase de transition, la stratégie est de remplacer les moteurs à combustion dans les véhicules vieillissants par des moteurs électriques pour en prolonger la vie utile. Il lance l’idée d’implanter un système de prime aux employés qui font la transition vers un véhicule électrique.
Un appui gouvernemental
M. Péladeau a félicité les initiatives du gouvernement québécois dans son appui aux projets de transition énergétique, soulignant qu’elle doit être encadrée par une réglementation d’accompagnement. « Ça prend l’appui des gouvernements pour favoriser l’émergence de nouvelles solutions », a déclaré M. Péladeau.
Un panel a ensuite présenté l’avancement de projets d’électrification dans diverses villes américaines. Cette discussion mettait en lumière les avantages de cette démarche, mais également la préparation qu’elle impose, notamment en matière de bornes de recharge. Des gestionnaires de parcs de New York, Chigaco et Philadelphie ont partagé leurs expériences.
Dans une approche plus technique, Anthony Mainville de la firme AttriX, un partenaire de GeoTab, a expliqué comment la télématique, avec sa transmission de données directement du véhicule, peut s’avérer un outil utile pour les gestionnaires souhaitant évaluer une transition de leur parc vers de véhicules électriques.
60 % électrique
Selon M. Mainville, l’analyse récente des données d’un parc de 82 véhicules commerciaux démontrait que 60 % de la flotte pourrait transiter vers l’électrique, ce qui se traduirait par une économie de 35 % des coûts de carburant et d’entretien.
Éric Hannon, Associé, McKinsey & Compagnie, soulignait pour sa part que d’ordre général, plus grand est le parc et plus importantes peuvent être les économies. Expliquant que le transport commercial représente une grande partie des émissions polluantes découlant du transport, il a insisté sur la nécessité d’accélérer la décarbonisation de ces activités.
Cela s’impose d’autant plus que la pandémie a été un facteur d’accélération du cybercommerce qui demande un nombre croissant de véhicules. Qui plus est, à plusieurs endroits la réglementation se resserre pour réduire les émissions polluantes, le bruit et la congestion.
Il constate que plusieurs défis se présentent aux gestionnaires de parcs, notamment en matière de coûts d’achat de véhicules électriques, d’autonomie et d’installations de recharge.