Le véhicule électrique doit faire maintenant partie des considérations des gestionnaires de parcs.
Nous en arrivons graduellement à une situation d’équilibre dans le choix de véhicules électriques quand on calcule le coût d’achat comparativement à ses coûts d’opération. Ce n’est pas encore la solution évidente, pour plusieurs raisons économiques. L’engouement populaire pour ce type de véhicules est encore soutenu et efface les rabais des constructeurs offerts sur les véhicules conventionnels lors d’acquisition à fort volume.
Qui plus est, l’offre de ces mêmes constructeurs ne répond pas, encore, aux besoins des gestionnaires de parc. Pour les voitures, l’approvisionnement offre des délais de livraison similaires à ceux de véhicules à carburant. Mais pour les camionnettes et petits camions de livraison, il y a plus d’annonces que de véritables offres en quantités significatives. On peut espérer que les percées dans ce type de véhicules de livraison du côté asiatique ou européen vont percoler rapidement sur notre marché.
Il n’en demeure qu’aujourd’hui même, certaines applications appellent l’électrification. C’est le cas, par exemple, des voitures de livraison de proximité, qui font des journées pleines et reviennent à leur point de départ matinal pour être rechargées en prévision de la prochaine journée d’activité.
Un réseau plus intelligent
Il reste plusieurs aspérités à aplanir pour rendre la solution électrique véritablement économique et pratique pour nos gestionnaires. Par exemple, il faudrait une normalisation des protocoles de communication entre les véhicules, toutes marques confondues, et les bornes de recharge. Si un appoint d’énergie est nécessaire sur la route, il faut savoir précisément quel véhicule en a besoin et combien de temps sera consacré à l’opération.
Les technologies liées aux véhicules électriques se feront de plus en plus abordables au cours des prochaines années et les constructeurs vont vraisemblablement bonifier leur offre en véhicules commerciaux, notamment en proposant des véhicules électriques ou hybrides avec uniquement des équipements de base. Il faut que les gestionnaires posent, aujourd’hui même, les gestes qui leur permettront de prendre le virage électrique quand l’équation sera favorable.
Décision d’affaires
J’y reviens puisque l’essentiel est de sortir la calculatrice pour vérifier si le parc ou du moins une partie, est utilisée d’une façon à optimiser le choix électrique. On ne parle plus uniquement d’image corporative, mais d’une décision d’affaires. L’autre volet à prendre en considération dès maintenant, c’est l’évaluation de la stratégie de gestion de l’énergie.
Avez-vous les infrastructures nécessaires pour la recharge simultanée de plusieurs véhicules de différentes catégories ? Et il faut penser dès maintenant à mettre en place un plan de match efficace si on compte puiser à même le circuit public.
Depuis une quinzaine d’années, nous attendons des solutions correspondant véritablement à nos besoins. Il ne fait aucun doute que nous sommes à la veille de solutions vraiment intéressantes. Il faut s’y préparer dès maintenant.
Simon Therrien est gestionnaire principal du parc automobile chez Bell et aspirant président de la NAFA Québec.