Naviguer en eaux troubles

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Blair Sheppard, ancien leader mondial de la stratégie; Flavio Volpe, président de l’Association des fabricants de pièces d’automobile (APMA) et Rob Wildeboer, président exécutif de Martinrea International. Source : Canadian Club Toronto

Dans le cadre d’une table ronde le 21 mai dernier, le Canadian Club Toronto a invité des panellistes de haut niveau pour discuter des Perspectives sur l’industrie automobile canadienne : naviguer dans une nouvelle ère de tarifs douaniers américains. Blair Sheppard, ancien leader mondial de la stratégie, Flavio Volpe, président de l’Association des fabricants de pièces d’automobile (APMA), et Rob Wildeboer, président exécutif de Martinrea International, ont tour à tour pris la parole pour apporter leur point de vue sur cet enjeu de taille qui affecte drastiquement le secteur.

« Jusqu’en novembre, l’industrie reprenait son erre d’aller », soulignait M. Volpe. Annonces et investissements provenant de grandes multinationales laissaient entrevoir des années prospères. Tel un cheveu sur la soupe, le changement de garde au Sud la frontière est venu chambouler « l’industrie transnationale probablement la plus intégrée au monde ». Un choc sans précédent que le Canada doit encaisser, sans avoir de « table de négociation ».

Bien que nul ne puisse prédire quelle sera la prochaine étape, M. Volpe croit que l’industrie automobile canadienne possède tous les atouts pour traverser cette crise. Le Projet Arrow a démontré que lorsqu’on veut, on peut. « Nous avons tous les outils nécessaires pour faire les choses différemment, mais un changement de culture s’impose ».

Changement de mode

Trump a modifié les règles du jeu, et faire partie des ligues mineures n’est plus une option pour le Canada. M. Volpe exhorte à une ambition nationale pour sortir de notre zone, où sécurité et confort règnent en rois et maîtres, afin d’exploiter notre plein potentiel. « On ne gagne jamais en se contentant de jouer à la défense. Quelqu’un doit récupérer la rondelle et franchir la ligne. »

M. Wildeboer soupçonne que la Maison-Blanche ne saisisse pas les subtilités des rouages de la chaîne d’approvisionnement manufacturière, alors que règne l’incohérence à Washington. Malgré le chaos actuel, il a bon espoir qu’« on va arriver à quelque chose de mieux ». Géopolitiquement parlant, il est d’avis que « l’Amérique du Nord a tout ce dont elle a besoin pour devenir la meilleure région économique au monde ». Mais pour y parvenir, « les États-Unis doivent réaliser qui sont ses amis et alliés ».

Pour le président exécutif de Martinrea International, l’état des choses nous oblige à une prise de conscience, de nos faiblesses, qu’il nous faut adresser, mais aussi de nos forces. Il rappelle qu’en 1967, le Canada était le troisième pays le plus riche en ce qui a trait au revenu par habitant. « Les Canadiens peuvent rivaliser avec les meilleurs au monde », a déclaré M. Wildeboer. « Mis à part les Chinois », a-t-il pris le soin de préciser, car « ils sont subventionnés. » Il a ajouté qu’« on peut faire mieux qu’eux. Notre industrie se porte plutôt bien, mais dans le contexte actuel, on n’avance pas assez vite. On joue sur l’échiquier international, mais on s’est laissé aller. On est devenu gras et paresseux. Au bout du compte, il suffit simplement de se remettre en forme. » 

Tout comme M. Volpe, il demeure optimiste quant au dénouement de la situation. Il maintient toutefois qu’à lui seul, le gouvernement ne peut pas tout prendre en charge, ce qui, de toute manière, serait « inefficace. » Il penche plutôt sur l’instauration d’un « environnement qui récompense l’entrepreneuriat et la création de capital, réduit les impôts et ouvre l’accès aux marchés. Enlevez-nous les menottes! Ne nous dites pas quoi faire, donnez-nous simplement les conditions propices pour passer à l’action! On attirera alors les meilleurs talents au monde, et on deviendra les meilleurs au monde ! »

Tirer des leçons

Dans un contexte d’incertitude, M. Sheppard admet qu’il est plus difficile de planifier. Il insiste toutefois sur l’importance de retenir des leçons de cette situation. L’élection de Trump au pouvoir révèle, selon lui, le côté sombre des États-Unis. « Une réponse extrême à des préoccupations légitimes » avec lesquelles les Américains n’ont d’autres choix que de jongler au quotidien : « effritement de la classe moyenne, disparité dans l’accès aux soins de santé, mais aussi la perte de leur capacité à se vêtir, se nourrir, fabriquer et construire. » 

« Il n’y aura pas de retour en arrière », clame-t-il. « Le marché des pièces automobiles, avec l’énergie, représente peut-être la meilleure opportunité que le Canada ait. » Il entrevoit d’importantes turbulences entre les deux pays pour 10 à 20 prochaines années. Le modèle planétaire est également en mutation et nous n’aurons plus le choix que de « réinventer le système technologique dans son ensemble ». La passivité n’est plus une option. Il faut exploiter nos forces et travailler de pair avec les autres parties pour co-créer un nouvel écosystème. « Flavio a prouvé que le Canada peut y arriver », rappelle l’ancien leader mondial de la stratégie.  

« Le Canada doit reconnaître à quel point il est unique et choisir de prendre les devants dans quelques domaines où il possède un avantage concurrentiel », conclut M. Sheppard. « S’il ne le fait pas, il risque de perdre gros. Les valeurs évoluent partout dans le monde, et à une vitesse jamais vue : il y aura de grands gagnants… et de grands perdants. »

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