Si le fabricant Freins AGNA connaît une croissance soutenue, c’est qu’il est resté fidèle à son engagement de fournir au marché des pièces de frein de la meilleure qualité.

C’est lors d’une rencontre dans ses toutes nouvelles installations de Ville-Saint-Laurent que Gary Ohanian, président de Freins AGNA, explique les derniers développements de l’entreprise familiale.

Fondée en 1989 par son père Arsène, l’entreprise a connu tout un parcours. Aujourd’hui, Gary est secondé par son frère Raffi et sa sœur Elizabeth. Les épouses des deux frères sont aussi actives dans cette entreprise résolument familiale.

Mentionnons que le fondateur était mécanicien de formation et c’est après avoir été propriétaires d’ateliers qu’il a saisi ce dont avaient besoin les techniciens en matière de pièces de remplacement. L’importance de la proximité avec le client final, l’installateur, reste au cœur de la vision de l’entreprise.

La mission de Freins AGNA est de concevoir et de fabriquer des plaquettes, segments, disques et tambours de freins qui répondent aux besoins des ateliers d’entretien mécanique et aux spécifications des pièces d’origine. Sous la direction de Gary, l’entreprise a pris la décision de ne produire des pièces que sous deux catégories, la qualité supérieure et la meilleure qualité, plus économique. « Nous avons décidé de ne pas aller dans la qualité d’entrée de gamme, explique M. Ohanian. Nous avons une solide réputation auprès de nos clients, il est hors de question pour nous de lésiner sur la qualité pour nous battre sur le marché du plus bas prix. »

Proposer la qualité

Cette stratégie porte fruit. Les ventes des pièces Prologix et Autologix enregistrent des hausses de plus de 10 % annuellement, dont un bond remarquable de 25 % prévu cette année. Il incite d’ailleurs les ateliers à se détourner d’une approche axée sur le prix. Écouter les besoins des automobilistes et leur proposer des pièces de qualité qui y répondent est la formule qu’il préconise pour eux.

« Outre notre engagement envers la proposition de pièces de qualité, ce qui nous démarque est la large couverture de notre catalogue, reprend le président. Puisque la pièce de frein est notre spécialité, nous pouvons nous adapter rapidement et offrir au marché secondaire des pièces de remplacement sur des véhicules ayant quitté à peine la cour du concessionnaire. La multiplication des pièces représente un défi constant que nous relevons en travaillant étroitement avec nos équipes de recherche et les usines qui produisent le produit fini en Asie. »

Le choix de cette région du monde est une question d’efficacité. La concentration de fournisseurs complémentaires vient simplifier et accélérer la production et la logistique tout en permettant d’offrir les pièces à un coût avantageux.

Un entrepôt hors catégorie

Qui parle riche catalogue parle de gestion d’inventaire. Et c’est là où la visite des installations de Freins AGNA risque de couper le souffle.

Il y a maintenant deux ans, l’entreprise a été contrainte de quitter le bâtiment qu’elle occupait dans le quartier Saint-Léonard à Montréal. Un nouveau propriétaire faisant gonfler les frais de location a obligé la famille Ohanian à tourner ses regards vers le bâtiment tout neuf qui les attendait sur la rue Beaulac à Ville-Saint-Laurent.

« Nous voici dans un emplacement stratégique, proche des grands axes routiers et des terminaux ferroviaires. Un bâtiment qui était vide, que nous avons pu équiper selon nos besoins, et qui nous donne aussi la possibilité de grandir au besoin. »

Ici se trouvent les bureaux administratifs agréables, lumineux et modernes, mais aussi un immense entrepôt. Paradoxalement, il est plus petit en surface que celui de Saint-Léonard, mais les hauts plafonds et son optimisation le rendent autrement plus efficace.

Le rayonnage monte à 36 pieds de hauteur et les chariots élévateurs qui les alimentent sont semi-automatisés, suivant une piste sur le plancher. Une forêt d’étagères chargées d’une infinité de boîtes de pièce. Quand on parle de profondeur d’inventaire, on en a l’image en plein visage.

La gestion de cet inventaire sera bonifiée par l’implantation d’un logiciel qui permettra de remplir les espaces plus efficacement, notamment en rapprochant les pièces de friction les plus demandées. Le dirigeant souhaite des opérations sans papier d’ici quelques mois, de la réception des produits à leur expédition chez le client.

Produire et faire distribuer

Si les ventes sont en progression, Gary Ohanian ne cache pas que le potentiel de développement de la marque au Canada reste élevé. À l’origine, le fabricant veillait à la distribution de ses propres produits. Cette stratégie a été revue au cours des années, des ententes ayant été signées avec de grands réseaux de distribution qui ont greffé les pièces AGNA à leur offre. Cette formule s’est avérée gagnante. AGNA peut se concentrer sur le développement de produits alors que ses distributeurs s’occupent de la commercialisation.

« Nous avons de bonnes ententes et sommes à l’écoute d’autres distributeurs qui pourraient nous permettre de couvrir tout le marché canadien, explique M. Ohanian. Nous voulons nous concentrer sur ce marché pour l’instant, mais il n’est pas exclu que nous percions le marché américain si l’occasion se présente. »

Un avenir prometteur

Dans un domaine automobile en perpétuelle évolution, Gary Ohanian affiche une image de constance et de confiance. L’introduction graduelle des représentants de la jeune génération dans l’entreprise familiale n’y est pas étrangère.

Mais d’un point de vue plus sectoriel, l’électrification des véhicules ne l’alarme pas non plus. Non seulement les véhicules électriques ne représentent encore qu’une fraction des volumes dirigés vers les ateliers indépendants, mais ils ont besoin de freins.

« En fait, cela nous ouvre de nouvelles portes, plusieurs pièces de friction pour ces véhicules sont difficiles à obtenir et nous sommes là pour répondre à la demande. Notre histoire, à l’instar de celle des ateliers que nous desservons, est d’évoluer constamment, de toujours apprendre, implanter la nouveauté dans nos produits, mais aussi dans nos façons de faire », conclut M. Ohanian.