L’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ) dévoile aujourd’hui son analyse des ventes de VE du premier trimestre 2025, révélant un portrait contrasté de l’électromobilité au Québec. Avec 10 855 nouveaux véhicules électriques (VE) enregistrés à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), ce trimestre marque la plus faible progression relative depuis 2017, ce qui illustre à quel point l’incertitude peut freiner la transition énergétique. 

L’incertitude, frein majeur à l’électrification 

« Ce trimestre difficile démontre que l’incertitude est un mauvais allié pour la transition énergétique », souligne Sébastien Côté, président de l’AVÉQ. « Les gouvernements fédéral et provincial doivent assurer une stabilité et une tranquillité d’esprit aux consommateurs pour réussir à atteindre les cibles fixées, particulièrement dans le contexte mondial actuel qui accentue l’incertitude. » 

Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette baisse marquée des ventes : la pause surprise de deux mois de l’incitatif provincial, la fin inattendue du rabais fédéral, le suspens causé par la guerre tarifaire déclenchée par les États-Unis, et la vulnérabilité économique générale liée aux politiques protectionnistes de la nouvelle administration américaine. 

 Des chiffres qui demeurent encourageants 

Malgré cette progression trimestrielle de seulement 2,89% – la plus faible depuis le dernier trimestre de 2017 – l’électromobilité québécoise continue de progresser significativement :       

• 121 nouveaux véhicules électriques par jour en moyenne 
• Près de 1 véhicule sur 19 au Québec est maintenant électrique (5,24% de la flotte)
• 387 101 véhicules électriques circulent désormais sur nos routes 
• 71% de la flotte VE est composée de véhicules 100% électriques, un nouveau record 

 Les objectifs 2030 demeurent atteignables 

« Nous restons optimistes », affirme Sébastien Côté. « Malgré ce ralentissement temporaire, la progression actuelle pointe encore vers 2 millions de véhicules électriques sur nos routes en juillet 2029, avec encore un an d’avance sur la cible gouvernementale de 2030. » 

Cette projection s’appuie sur une courbe de croissance logistique en forme de S, typique des nouvelles technologies, qui montre une accélération avant de progressivement décélérer à mesure que les volumes deviennent très élevés. 

 Hyundai Ioniq 5 grande gagnante, Tesla en chute libre 

Le classement des modèles révèle des changements majeurs. La

Hyundai Ioniq 5 s’impose comme la grande gagnante du trimestre avec 1 169 nouveaux enregistrements, bondissant de deux places pour atteindre le 5e rang du classement général. 

À l’opposé, Tesla connaît une chute spectaculaire avec une progression quasi-nulle de seulement 56 véhicules pour l’ensemble de ses modèles, représentant une baisse de 90% des nouveaux enregistrements comparativement au trimestre précédent. Cette dégringolade s’explique en grande partie par la dégradation de l’image de la marque, liée aux prises de position politiques controversées de son PDG. 

La Montérégie en tête des régions 

Au niveau géographique, la Montérégie conserve sa première position avec 7% de véhicules électriques dans sa flotte, suivie de Lanaudière (6,7%) et Laval (6,65%). La ville de Bromont maintient son statut de championne municipale avec 12,83% de sa flotte électrifiée. 

Un appel à la stabilité politique 

Face à ces résultats, l’AVÉQ lance un appel pressant aux décideurs : « La transition énergétique nécessite une vision à long terme et des politiques stables. Les consommateurs ont besoin de prévisibilité pour faire le saut vers l’électrique. Chaque changement de cap imprévu, chaque incertitude sur les incitatifs retarde nos objectifs climatiques collectifs. » 

L’association souligne que certains achats ont probablement été reportés en attendant le retour des rabais provinciaux, laissant espérer une progression plus importante au prochain trimestre. 

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