Le 22 mai, Genesis Motors Canada offrait une occasion rare de découvrir de près son concept G70 Track Day Special. Inspiré par le Genesis Track Taxi Nordschleife, qui permet aux passagers d’expérimenter tout le potentiel de la G70 sur le célèbre circuit du Nürburgring en Allemagne, ce concept illustre ce qu’il est possible d’obtenir non seulement à partir de la berline de série G70, mais aussi de la marque Genesis dans son ensemble. Dans cet esprit, Autosphere a profité de l’événement pour s’asseoir avec Eric Marshall, directeur de Genesis Motors Canada. Nous l’avons interrogé sur l’évolution de la marque depuis sa création en tant qu’entité indépendante en 2016, ainsi que sur les clés de son succès sur le marché canadien.

Autosphere : Lorsque l’on découvre le concept G70 Track Day Special ici, dans le showroom de Genesis Markham, qu’est-ce que cela représente, selon vous, pour la marque ?

Eric Marshall : À mes yeux, cela représente plusieurs choses. Lorsque nous avons lancé Genesis comme marque à part entière au Canada, en 2016, nous avons commencé modestement. Notre premier modèle était la G80, mais dès l’arrivée de la G70, tout a vraiment changé. Cette voiture a apporté une dimension performante à la marque, tout en renforçant sa pertinence. Ces deux éléments ont contribué à accroître la notoriété et les volumes de vente. Dès sa conception, la G70 a été inspirée, dessinée et testée sur le Nürburgring, l’un des circuits automobiles les plus exigeants au monde.

Lors de son lancement au Canada en 2018, nous avions rassemblé tout notre personnel de première ligne, en contact direct avec la clientèle dans les concessions Genesis, pour les emmener sur le circuit de Mont-Tremblant, au Québec. Des pilotes professionnels les y ont formés afin qu’ils puissent expérimenter les capacités de la voiture sur la piste. Ce fut une expérience exceptionnelle et exaltante ; un jalon majeur pour la marque.

Autosphere : Ce programme a-t-il perduré ? Pouvez-vous nous en dire plus ?

EM : Quelques années plus tard, en 2021, lors de ma visite chez Genesis London, l’un des responsables de l’expérience client m’a montré une photo de l’événement de 2018 à Mont-Tremblant. Il m’a expliqué que, chaque fois qu’il parlait à un client, il évoquait cette journée et l’incroyable ressenti qu’elle avait généré. Cela a donné naissance à une autre initiative : nous avons réuni nos équipes de première ligne à l’aéroport de Niagara, puis, l’année dernière, à Victoria (C.-B.), pour revivre la G70 sur piste. Ces expériences, combinées à notre étroite collaboration avec Genesis en Corée, ont conduit à la création du concept G70 Track Day Special.

Autosphere : Ce qui différencie ce véhicule, c’est qu’il ne s’agit pas d’un concept traditionnel, mais d’une production retravaillée. Pouvez-vous développer ?

EM : La G70 a largement contribué à notre croissance au Canada. En raison de son succès commercial, notre maison mère en Corée souhaitait nous offrir un soutien particulier sur le marché. Nous avons donc décidé de développer un modèle basé sur la voiture de série, susceptible de séduire à la fois les acheteurs et les passionnés de berlines sportives de luxe. Ce concept permet à chaque point de vente Genesis au Canada d’organiser des rencontres pour présenter la marque et partager notre vision.

Autosphere : Comment la marque Genesis a-t-elle évolué depuis sa naissance ?

EM : En 2016, lors du lancement de Genesis en tant que marque indépendante, nous avons saisi l’opportunité de faire les choses différemment. Avant cette date, le modèle Genesis figurait dans la gamme Hyundai, sous forme de berline sportive ou de coupé. Malgré son badging Hyundai, il disposait déjà d’une ligne de production distincte et d’un ingénierie propre en Corée. Nous avons compris que, sur le long terme, le positionnement tarifaire et l’image étaient plus cohérents en le séparant complètement de Hyundai. Nous avons donc relancé Genesis comme marque autonome.

Nous avons alors demandé à J.D. Power d’étudier l’ensemble du parcours client au Canada, depuis l’intérêt initial jusqu’à la reprise ou l’échange du véhicule. Nous voulions identifier les points de friction dans l’expérience d’achat automobile. Trois retours majeurs sont apparus…

Autosphere : Lesquels ?

EM : D’abord, les Canadiens ne souhaitent pas négocier le prix de leur voiture. Nous avons vu là l’occasion de proposer une offre claire : un prix fixe, en ligne, sans négociation. Ensuite, une minorité exprimait le désir d’éviter de se rendre en concession. Nous avons donc instauré cinq ans de service de voiturier inclus à l’achat, avec prise en charge et restitution du véhicule à domicile ou au bureau. Enfin, la confiance : pour renforcer notre relation client, nous avons ajouté cinq ans de garantie et d’entretien planifié, inclus dans le prix d’achat. C’est ainsi que notre modèle commercial est né.

Autosphere : Pouvez-vous nous parler des standards de la marque Genesis et de leur impact ?

EM : Forts de ce modèle inédit, nous souhaitions améliorer l’expérience client en réglant les petits détails qui restaient. C’est ce qui a donné naissance aux standards de la marque Genesis : un ensemble de règles qu’un distributeur ou un concessionnaire doit impérativement respecter pour vendre des véhicules Genesis. Leur objectif : garantir une expérience client exceptionnelle à chaque étape.

Autosphere : Enfin, comment fonctionne concrètement votre modèle de distribution et quels facteurs expliquent votre succès au Canada ?

EM : Genesis Canada reste propriétaire des véhicules ; nos partenaires distributeurs assurent les ventes et mettent l’accent sur le retour client. Chaque acheteur reçoit un questionnaire de satisfaction. Depuis 2016, nos distributeurs ont mis en place des processus pour respecter nos standards, ce qui nous a permis d’établir un partenariat mondial avec Forbes Travel Guide. Forbes est réputée pour ses enquêtes indépendantes sur les hôtels : ceux qui obtiennent les meilleurs résultats y adhèrent. Nous sommes aujourd’hui la seule marque automobile à collaborer avec Forbes Travel Guide, ce dont nous sommes très fiers après neuf ans d’existence.