L’Amérique du Nord entière semble conspirer pour compliquer la vie des concessionnaires automobiles du Québec, les plongeant dans une période d’incertitude.
La nouvelle présidence américaine n’encourage pas vraiment les véhicules électriques et laisse le libre choix aux consommateurs d’opter pour la technologie qui leur convient, tout en éliminant les incitatifs. Ce virage prend les constructeurs automobiles américains à contre-pied, alors que Détroit a injecté des milliards de dollars dans la conversion d’usines pour produire des véhicules électriques.
Dans notre partie du continent, la réduction ou la suspension des incitatifs financiers pour l’acquisition de véhicules hybrides ou 100 % électriques a été un véritable coup dur pour le marché. En effet, de nombreux consommateurs étaient prêts à s’engager prudemment dans le domaine des véhicules électriques, déjà ouvert par les utilisateurs précoces.
Cela s’ajoute aux pénalités maintenues pour les constructeurs qui n’arrivent pas à proposer leur part de véhicules électriques sur le marché, une pratique qui a été pénalisante pour tous, sauf pour Tesla. Ces normes devraient être révisées afin de laisser respirer la filière, d’autant plus que le soutien au consommateur a disparu.
Au Québec, la transition vers des transports électrifiés est trop engagé pour reculer.
Gros défi pour les concessionnaires
Nos concessionnaires auront fort à faire pour atteindre les niveaux de vente de 2024. Certes, ces ventes ont été artificiellement gonflées par l’annonce de la suspension de la subvention québécoise, mais il n’en reste pas moins que nos membres subissent un vent de face depuis le début de l’année.
Ces marchands constatent que leurs inventaires s’accumulent alors que la demande ralentit. Des rumeurs circulent selon lesquelles une nouvelle enveloppe de subventions pourrait être mise en place au printemps. Espérons-le. Les constructeurs doivent également être attentifs à cette réalité, et j’observe que beaucoup d’entre eux ont réduit le prix de vente de certains modèles pour atténuer l’impact négatif de la perte des subventions.
En attendant, nos marchands devront traverser cette période d’incertitude en redoublant d’efforts pour séduire le consommateur. Vendre des véhicules électriques sans incitatifs financiers nécessitera que les concessionnaires rehaussent leur niveau de service.
Mieux servir le client
Les consommateurs, comme nous l’avons répété à maintes reprises, désirent une approche fondée sur la transparence et le respect lorsqu’ils entrent dans les concessions automobiles. Dans ce contexte exigeant, il est impératif de mettre en place un processus où la qualité de l’expérience client guide toutes nos opérations avec un nouvel impératif.
Nous devons approcher le client potentiel de manière à rendre les véhicules que nous proposons soient attrayants, qu’il y ait ou non des incitatifs gouvernementaux. Rappelons-nous qu’historiquement, la force de nos concessionnaires réside dans leur capacité à expliquer, proposer et vendre des véhicules à un prix juste, sans que l’intervention financière du gouvernement ne pèse sur la décision du consommateur.
Le marché connaît des turbulences. Cependant, selon moi, le Québec et la Côte-Ouest canadienne continueront d’adopter la transition écologique amorcée ces dernières années.
De plus, combien d’automobilistes, après avoir conduit leur tout premier véhicule électrique, pourraient envisager de revenir en arrière ? Bien que certains critiques puissent se manifester, reconnaissons que les véhicules électriques se sont progressivement imposés dans le cœur, et de plus en plus, dans la tête des automobilistes québécois.