La Banque du Canada a commencé à abaisser les taux d’intérêt, mais d’autres réductions sont encore nécessaires pour améliorer l’abordabilité.
La Banque du Canada (BdC) a amorcé un changement de politique en 2024 en procédant à des baisses de taux d’intérêt. Lors de sa réunion de politique monétaire du 5 juin 2024, elle a réduit le taux directeur de 25 points de base, puis l’a abaissé de nouveau de 25 points de base lors de sa réunion du 24 juillet. Cela marque une transition vers un cycle de politique monétaire accommodante, après le cycle de resserrement qui a débuté avec la première hausse de taux en mars 2022.
En juin, le taux directeur a été réduit de 25 points de base, passant de 5,0 % à 4,75 %. Bien que cette première baisse ait été une bonne nouvelle pour de nombreux Canadiens, même après une deuxième réduction en juillet, les taux d’intérêt restent élevés. Il faudra probablement plusieurs réductions du taux directeur pour avoir un impact significatif sur l’abordabilité. Nous prévoyons que le taux directeur de la BdC diminuera à 4,0 % d’ici la fin de 2024, ce qui représenterait une détente totale de 100 points de base cette année.
Les futures réductions dépendront des données entrantes
Le rythme et la fréquence des futures réductions du taux directeur dépendront des données entrantes, avec un accent particulier sur la poursuite de la diminution de l’inflation vers 2,0 %, soit le point médian de la fourchette cible de 1,0 % à 3,0 % de la BdC. En juin 2024, l’inflation globale était de 2,7 % en glissement annuel, marquant le sixième mois consécutif en dessous de 3,0 %. Parallèlement, l’inflation sous-jacente, qui exclut les aliments et l’énergie, était de 2,9 % en juin, en hausse par rapport aux 2,7 % d’avril, se maintenant près de la limite supérieure de 3 %.
En plus de l’inflation, la BdC surveille également l’évolution du marché du travail, où les gains d’emplois ont ralenti par rapport à l’année dernière mais restent positifs au premier semestre 2024. Les augmentations salariales des employés permanents continuent de dépasser 5,0 % en glissement annuel, ce qui soutient la consommation des ménages, mais exerce une pression sur les coûts des entreprises, ce qui risque d’être répercuté sur l’inflation.
Le Canada doit tenir compte du taux américain pour éviter des coûts d’importation plus élevés
La BdC doit également être attentive à l’écart avec le taux de la Réserve fédérale américaine, qui reste à 5,5 %. Si le taux directeur canadien continue de diminuer tandis que le taux américain reste inchangé, cela pourrait affaiblir le dollar canadien par rapport à son homologue américain, ce qui risque d’importer de l’inflation, les biens et services traversant la frontière vers le nord devenant relativement plus chers.
Même avec l’avènement des baisses de taux directeur, les taux d’intérêt continuent de poser des défis, car les hausses précédentes continuent de peser sur la consommation des ménages et l’abordabilité.
La croissance des ventes de véhicules ralentit
En ce qui concerne les véhicules, nous commençons à observer un ralentissement de la croissance des ventes. Les ventes ajustées en fonction des variations saisonnières ont diminué par rapport aux récents sommets atteints plus tôt cette année. Une grande partie du rebond des ventes de l’an dernier était due à la reprise de l’offre. La production nord-américaine est revenue à des niveaux proches de ceux d’avant la pandémie, ce qui, combiné au ralentissement de la croissance des ventes, entraîne une accumulation des stocks. Cela exerce une pression à la baisse sur les prix, tant pour les véhicules neufs que d’occasion.
Notre dernière prévision pour 2024 s’élève à 1,76 million de ventes de véhicules, et nous nous attendons à ce que le taux de ventes reste stable dans un avenir proche, les taux d’intérêt restant restrictifs. La panne du logiciel CDK à la fin de juin, qui a touché un grand nombre de concessions, a été un choc temporaire par rapport aux ventes annuelles de véhicules, et il est peu probable qu’elle ait un impact significatif sur les ventes de l’année. Il y a une incertitude quant à l’évolution à court terme, ce qui peut être difficile pour les concessionnaires. Comme les futures réductions du taux directeur dépendront de la manière dont la BdC interprète les données entrantes, nous devrons attendre et voir comment se déroulera le reste de l’année.