S’épanouir au sein de l’entreprise familiale représente un défi que les représentants de la génération montante savent relever avec brio.
Valérie Véronneau connaît bien l’entreprise familiale pour y avoir travaillé auprès de son père Michel depuis 2001. Dans le secteur du marché secondaire, le Groupe Véronneau fait office d’exemple. Trois ateliers de carrosseries où sont intégrés la réparation et le remplacement de vitres d’auto et parmi ces trois ateliers, deux qui offrent également l’entretien et la réparation mécaniques. Situés à Coaticook, Sherbrooke Est et Rock Forest, ces ateliers démontrent la volonté du fondateur, Michel Véronneau, d’offrir à sa vaste clientèle tous les services d’entretien automobiles sous un même toit.
Sa fille Valérie embrasse étroitement cette vision et a pris la présidence du Groupe éponyme en 2018, quelques années à peine après avoir eu ses enfants. C’est dans le cadre de ce passage de flambeau que Mme Véronneau s’est intéressée à l’École d’Entrepreneurship de Beauce. « Je sentais que l’occasion était toute désignée pour m’inscrire et m’outiller dans la préparation du transfert de l’entreprise », témoigne-t-elle. Toutefois elle précise, au fil de la discussion, que cette expérience a été avant tout une façon de se découvrir en tant qu’entrepreneure.
Se découvrir comme entrepreneure
« Après des années de travail au sein de l’entreprise familiale, je voulais me trouver, apprendre sur moi et sur mes capacités de gestionnaire. L’École m’a donné confiance dans tous ces aspects. Quand on veut mettre nos couleurs dans une entreprise bien établie, il faut se préparer. Parfois, on pense qu’on sait, alors qu’on a tellement à apprendre », témoigne-t-elle.
Inscrite au Programme Émergence, Valérie Véronneau retient tout d’abord l’atmosphère de partage qui y règne. Que ce soit avec les entraîneurs de l’École ou avec ses collègues entrepreneurs, les discussions étaient ouvertes, franches et constructives. « En partageant avec les autres, j’ai réalisé que j’avais développé au cours des années plusieurs solutions qui pouvaient les aider. Et les entrepreneurs d’expérience pouvaient aussi enrichir notre bagage en nous expliquant quels obstacles ils avaient surmontés pour connaître le succès », précise Mme Véronneau. Elle a d’ailleurs conservé des liens avec les membres de sa cohorte pour échanger des idées et des contacts.
L’EEB a aussi permis à l’entrepreneure de trouver une firme spécialisée et des représentants d’entreprises familiales ayant effectué un transfert pour les accompagner, son père et elle, dans leur propre transition.
Une vision collective
L’entreprise familiale compte 70 travailleurs qui, selon Mme Véronneau, sont aux premières lignes de son développement. « Nous avons fait une rencontre d’équipe pour que tous puissent trouver des phares illustrant notre vision collective. Ces phrases, nous les affichons dans nos ateliers pour que tous s’en inspirent. » Avant la pandémie, l’entrepreneure pensait croissance. Cela n’est pas exclu si l’occasion se présente, mais elle souhaite maintenant préserver les acquis, faire grandir l’entreprise de l’intérieur en ajoutant des services complémentaires et insuffler une stabilité dans l’organisation.
Mentionnons que le conjoint de Mme Véronneau, Francis Boulanger, qui travaille à ses côtés, a aussi suivi le Programme Émergence de l’École. Cela leur a permis d’établir leurs forces respectives et de solidifier leur complémentarité.
Retour en entreprise familiale
Mathieu Côté a connu un cheminement de carrière très différent de celui de Mme Véronneau. Alors que son père dirigeait deux magasins sous l’en-tête Pièces d’auto Alain Côté dans la région de Québec avec un associé, il complétait une formation en comptabilité. Il décroche un poste intéressant au sein d’une grande firme comptable.
« Dans ces fonctions, je pouvais découvrir, de l’intérieur, le fonctionnement d’une grande variété d’entreprises, explique-t-il. Ce regard sur les chiffres me sera très utile dans la suite des choses. »
S’il était confortable dans ce poste, un élément le tarabustait : il aurait aimé être son propre patron. « Quand l’associé d’Alain, mon père, a annoncé sa retraite, ce dernier m’a approché pour que je prenne ma place dans l’entreprise familiale, se remémore-t-il. Ma décision n’a pas été immédiate. J’ai toutefois rapidement réalisé que cette offre répondait parfaitement à mon désir de faire avancer les choses. Qui plus est, je m’entends très bien avec mon père et l’équipe en place est source d’une grande fierté. »
Depuis une dizaine d’années, M. Côté agit à titre de directeur général de l’organisation qui compte quatre magasins de pièces d’auto, sous la bannière NAPA, occupant 82 travailleurs. « Je n’ai pas grandi dans l’entreprise, mais je lui apporte une large perspective en matière de finances. Après ces années dans l’entreprise, j’étais prêt à aller de l’avant, mieux identifier mes forces et mes faiblesses et surtout, apprendre à mieux me connaître en tant qu’entrepreneur. »
Il s’est donc inscrit au Programme Élite de l’École d’Entrepreneurship de Beauce en 2020, considérant que le moment était bien choisi autant au niveau professionnel, que familial et personnel.
Préparer l’équipe
Ayant travaillé étroitement avec les membres de l’équipe en place, M. Côté les a informés de sa volonté de parfaire ses aptitudes de gestionnaire. « Le changement entraîne son lot d’inquiétudes et je voulais que les employés soient préparés et partie prenante du changement. »
L’École est pour cet entrepreneur un lieu privilégié d’échange. « J’ai des choses à dire, mais aussi beaucoup à entendre, résume-t-il. J’ai compris, entre autres, que mon rôle était de savoir bien m’entourer. Cela a facilité la communication dans l’équipe en mettant en valeur leurs forces. Concrètement, cela a résulté en une plus grande responsabilisation des membres de l’équipe et par l’élargissement de la formation pour mes directeurs et gérants. Tout le monde a le goût d’apprendre et d’évoluer. Chaque passage à l’EEB me procure un gain de confiance et une volonté partagée d’aller de l’avant en misant sur la communication. »
Pour Mathieu Côté, l’École d’Entrepreneurship de Beauce serait bénéfique pour tout entrepreneur qui veut progresser en tant qu’individu, mais aussi pour ceux qui souhaitent faire évoluer leur entreprise. « L’EEB offre l’environnement parfait, avec ses expériences variées, pour pousser nos entrepreneurs vers un autre niveau de succès. »