Les mauvaises nouvelles persistent, mais les choses pourraient s’équilibrer dans les mois à venir.

Après avoir franchi la moitié de 2022, les derniers résultats des ventes de voitures neuves ne vont surprendre personne. À quelques exceptions près, les ventes sont en baisse, principalement en raison de pénuries de pièces et de problèmes de chaîne d’approvisionnement.

« Ce ne ne sont pas de bons résultats », déclare David Adams, président de Global Automakers of Canada (GAC). « Je pense que cela est en grande partie lié à certains des défis permanents de la chaîne d’approvisionnement, non seulement autour des micropuces, mais aussi d’autres choses… et simplement aux défis de la logistique du transport pour faire entrer les véhicules sur le marché canadien. »

La demande des consommateurs reste élevée, a ajouté M. Adams, « mais l’offre n’est tout simplement pas suffisante pour répondre à la demande. »

Laura Gu, économiste à la Banque Scotia, partage cet avis. Dans son dernier rapport sur l’économie mondiale, elle déclare que « le manque de stocks demeure le principal frein à la hausse des ventes d’automobiles » au Canada.

Elle explique que « la production automobile nord-américaine s’est redressée avec un fort élan, mais compte tenu des pertes considérables accumulées au cours des deux dernières années, les stocks resteront probablement serrés jusqu’en 2023. »

Mme Gu explique que, bien que les constructeurs d’Amérique du Nord aient augmenté leur production depuis le début de l’année, le « niveau de production actuel n’est pas susceptible de soutenir une reconstitution des stocks – par rapport aux niveaux de 2019 ».

M. Adams explique qu’il ne voyait pas la question de l’approvisionnement « être résolue avant au moins le milieu de l’année prochaine. Ce n’est pas cette année qu’on va régler le problème. »

L’envers de la médaille

Selon M. Adams, les ventes sont en baisse d’un mois à l’autre et par rapport à l’année précédente. « C’est un peu décourageant, admet-il, mais si vous regardez le bon côté des choses, je suppose que, comme les niveaux de stocks sont si bas, les constructeurs n’ont pas besoin de [mousser les ventes] de véhicules. Les concessionnaires n’auront pas de stock, ils n’auront donc pas à supporter les coûts associés. Dans ce contexte, les gens gagnent de l’argent sur un plus petit volume de ventes, mais je pense que tout le monde aimerait vendre plus de véhicules. »

Selon les chiffres publiés par GAC, les ventes du deuxième trimestre (2022 vs 2021) sont en baisse de 23,5 %, tandis que celles du cumul annuel (2022 vs 2021) sont en baisse de 12,9 % au Canada. « Toutefois, ajoute Adams, si l’on regarde l’ensemble du tableau, certaines marques s’en sont mieux sorties que d’autres, et certains segments du marché aussi. »

Parmi les exceptions notables, citons les camions légers Genesis, dont les ventes ont augmenté de 122,8 % (T2 2022 vs T2 2021), et les voitures Mitsubishi, dont les ventes ont augmenté de 173,6 % au cours de la même période.

En ce qui concerne les six derniers mois de l’année 2022, M. Adams prévoit que nous terminerons l’année avec 1,65 à 1,7 million de ventes, tandis que Mme Gu déclare que « les ventes d’automobiles au Canada ont suivi une tendance pendant la majeure partie de l’année à environ 1,65 million d’unités. »

Mme Gu conclut : « Dans un environnement où les niveaux de stocks restent bas, les ventes d’automobiles devraient continuer à se redresser à mesure que la production reprend. Toutefois, à moins d’une amélioration significative de l’accessibilité financière, l’étroitesse du marché pourrait se dissiper plus tôt que prévu, ce qui exercerait une pression sur les achats une fois que la production aura rattrapé son retard en 2023. »