Les signaux actuels indiquent des améliorations sur les marchés des véhicules neufs et d’occasion, mais cela risque de prendre un certain temps.
Les ventes de véhicules neufs ont commencé à s’améliorer à la fin de 2021, mais en 2022, la remontée vers les niveaux d’avant la pandémie sera encore longue. La mauvaise nouvelle est que l’année 2022 va être mouvementée, mais la bonne nouvelle est que la situation devrait s’améliorer progressivement au fil de l’année, et au-delà.
Ces perspectives sont fondées sur des facteurs tels que la demande, le rattrapage de la production, l’effet des véhicules d’occasion et le prix des véhicules neufs.
La demande va continuer
Il y a encore beaucoup de demande refoulée pour des véhicules que les clients n’ont pas pu obtenir. Les sondages montrent que les Canadiens s’attendent à augmenter leurs dépenses de 4,7 % au cours des douze prochains mois, y compris pour les biens durables tels que les véhicules.
La pénurie de main-d’œuvre exerce une pression sur les salaires, et les revenus ont connu une croissance robuste. La hausse des taux d’intérêt créera certains obstacles, mais dans l’ensemble, le désir des consommateurs d’avoir un véhicule et leur capacité à le payer devraient entraîner une augmentation des ventes d’automobiles.
La production doit rattraper son retard
Les lacunes initiales de la production concernaient principalement les micropuces, mais les complications sont désormais beaucoup plus étendues à l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Les expéditions de nombreux matériaux essentiels ont été affectées par des problèmes de transport au niveau des porte-conteneurs, des ports et du transport terrestre. De nombreuses entreprises font également état d’une pénurie de main-d’œuvre, due au fait que des employés ont contracté le variant Omicron – un problème que connaissent également de nombreux concessionnaires.
La production automobile nord-américaine a augmenté pour atteindre un peu moins de 13 millions de véhicules en 2021, soit plus qu’en 2020 mais bien moins que les 16,2 millions fabriqués en 2019. La production devrait augmenter en 2022, mais seulement pour atteindre un total prévu de 15,3 millions de véhicules, ce qui reste inférieur à la demande.
Les véhicules d’occasion resteront rares
En 2021, les ventes de véhicules d’occasion ont atteint leur plus haut niveau en 15 ans aux États-Unis (où nous disposons de données à ce jour), malgré des prix élevés et des rapports indiquant que de nombreux véhicules présentaient une usure plus importante que d’habitude. Il s’agit d’une combinaison de plusieurs facteurs, notamment le fait que les consommateurs conservent leurs véhicules plus longtemps ou se tournent vers les véhicules d’occasion lorsqu’ils ne peuvent pas obtenir de véhicules neufs, et le fait que les flottes retardent l’achat de véhicules de remplacement, envoyant moins de leurs anciens véhicules sur le marché secondaire.
L’offre devrait s’améliorer lentement au cours de l’année 2022, ce qui correspond à peu près à nos attentes concernant les stocks de véhicules neufs, mais la quantité de véhicules d’occasion restera probablement relativement serrée en 2022. Si leurs prix baissent, on peut s’attendre à ce que ceux qui sont disponibles s’envolent très rapidement. Tant au Canada qu’aux États-Unis, l’offre de véhicules d’occasion prendra du temps pour se rétablir progressivement à mesure que les stocks de véhicules neufs seront reconstitués.
Les prix resteront élevés
Le prix moyen d’un véhicule neuf aux États-Unis a grimpé de façon astronomique en 2021, avec des estimations allant jusqu’à 20 % de plus que l’année précédente. Les prix des véhicules d’occasion ont grimpé en flèche de 26 %. Puisque nous nous attendons à ce que les problèmes de chaîne d’approvisionnement et les pénuries de main-d’œuvre se poursuivent, nous devrions continuer à voir des prix élevés pour les véhicules neufs en 2022. Les prix des voitures d’occasion pourraient cesser d’augmenter, voire diminuer, mais ils resteront probablement élevés, ce qui pourrait poser des problèmes d’accessibilité pour certains lorsque l’économie commencera à ralentir.
Le verdict
Même si l’année 2022 sera difficile, nous pensons que la demande de voitures neuves ne va pas disparaître de sitôt. Si l’offre aux concessionnaires est constante, nous prévoyons que les années 2023 et 2024 afficheront des chiffres de vente positifs. Les choses sont encore difficiles aujourd’hui, mais des jours meilleurs nous attendent.
Rebekah Young est directrice de l’économie fiscale et provinciale à la Banque Scotia.