Le Canadian Black Book connaît une augmentation des ventes aux enchères en gros au Canada, ce qui est certainement une bonne nouvelle alors que l’industrie automobile lutte pour se remettre sur pied.
ADESA a ouvert toutes les ventes aux enchères au Canada, sauf en Ontario et au Québec. Ces ventes aux enchères fonctionnent uniquement en diffusion simultanée. Pour la vente aux enchères d’ADESA à Toronto, ils offriront cette semaine des ventes Simulcast+, avec un commissaire-priseur numérique. Les ventes aux enchères de Manheim sont pour l’instant temporairement fermées, mais le service d’enchères numériques MUVIT reste ouvert.
Le Canadian Black Book (CBB) s’attend à une instabilité des prix pendant plusieurs semaines, probablement jusqu’à fin mai, alors que les acheteurs et les vendeurs testent les eaux dans ce nouvel environnement de marché. L’équipe suit de près les données de leurs partenaires et procède à des ajustements de valeur en fonction des performances du marché.
Du point de vue de la vente au détail, l’Ontario et le Québec restent dans un état de semi-blocage car les contacts en personne avec les concessionnaires ne sont pas autorisés. Actuellement, en Ontario, l’état d’urgence est prolongé jusqu’au 12 mai et au Québec jusqu’au 4 mai. On espère que les deux provinces vont bientôt assouplir les règles et permettre la réouverture des opérations de vente.
Les concessionnaires du Québec et de l’Ontario peuvent entretenir les voitures, mais les ventes sont limitées à des moyens qui ne nécessitent pas de contact en personne. Les autres provinces n’ont pas de restriction formelle de ce type. Toutefois, de nombreux concessionnaires ont volontairement pris des mesures spéciales pour fermer et protéger à la fois leur personnel et leurs clients.
L’impact du COVID-19
Le dollar canadien a fortement chuté pendant cette crise, passant de 0,77 $ début janvier à 0,69 $ fin mars. Au moment de cette mise à jour, le dollar a légèrement rebondi à environ 0,71 $. CBB rappelle qu’un dollar en dessous de la barre des 80 cents est essentiel pour préserver l’activité d’exportation de voitures d’occasion vers les États-Unis et l’étranger. Ce flux de véhicules contribue à maintenir les prix de gros et les valeurs résiduelles prévues à un niveau élevé dans notre pays, en détournant des quantités considérables de l’offre de gros.
Canadian Black Book est très préoccupé par le nombre de contrats de location arrivant à échéance cette année et l’année prochaine. Avant que la COVID-19 ne soit le scénario principal, nous avions noté que 2020/21 étaient les années de pointe pour la fin des baux et nous en avons tenu compte dans nos perspectives. Par rapport à 2017, les résiliations de baux ont augmenté de 25 % cette année et les prévisions suggèrent 31 % l’année prochaine. Cette augmentation de l’offre, à elle seule, va créer une pression à la baisse sur les prix.
Cette augmentation de l’offre arrive sur le marché à un moment où la demande est plus faible que prévu. En outre, de nombreuses sociétés de leasing prolongent la durée des baux de 30 à 90 jours afin de satisfaire les clients et de résoudre les problèmes pratiques liés au processus de restitution des baux pendant la période COVID-19. C’est certainement la bonne chose à faire du point de vue de la sécurité et de la satisfaction des clients, mais le secteur crée sa propre bulle de retour dans le processus.
Vers une vision plus positive de l’avenir
Les véhicules qui devaient revenir sur les chaînes de recommercialisation en avril, mai et juin peuvent maintenant arriver en juillet ou plus tard, en même temps que les autres échéances naturelles de ces mois. Ce revirement temporaire va encore faire baisser les prix. Les locataires inciteront, espérons-le, les concessionnaires et peut-être même les loueurs à acheter ces véhicules en amont. Une fois que les concessionnaires rouvriront à l’échelle nationale, les retours de location pourront être gérés plus facilement. Toutefois, en raison de la pénurie attendue de nouveaux produits, les retards devraient être fréquents au cours des prochains mois et s’étendre peut-être jusqu’en 2021.
Le CBB reste optimiste quant à la forte probabilité que les véhicules anciens, moins chers et en bon état, ne baissent pas autant en raison de l’augmentation de la demande pour ces unités. On s’attend à ce que de nombreux consommateurs remplacent l’achat d’une voiture neuve par l’achat d’une voiture d’occasion, car les ménages cherchent à économiser pendant la récession COVID-19.
L’une des mesures les plus importantes à observer pour sortir de cette crise sera la confiance des consommateurs. Ce sera le radar météorologique à longue portée qui signalera la reprise. Plus précisément, les consommateurs seront-ils suffisamment confiants pour acheter une voiture neuve ou d’occasion, ou choisiront-ils d’attendre une date ultérieure où ils seront plus confiants dans leur propre sécurité financière. Le Conference Board du Canada a publié en mars son indice de confiance des consommateurs, qui a chuté de 32 points, soit la plus forte baisse mensuelle jamais enregistrée. 43 % des personnes interrogées ont estimé que le moment était mal choisi pour effectuer un achat important. La confiance des consommateurs reviendra à des niveaux plus élevés, mais cela prendra un certain temps.
Nos perspectives pour l’industrie
En ce qui concerne les prévisions de ventes de voitures neuves à la CBB, nous avons deux scénarios pour l’impact sur le marché de la valeur en gros et notre prévision de valeur résiduelle.
A) Scénario le plus probable
- La croissance négative du PIB du premier au troisième trimestre entraîne une très forte baisse de la confiance des consommateurs, un bond du chômage à deux chiffres et une chute de 25 % des nouvelles ventes en 2020, qui atteindront un nouveau niveau de 1,436 million d’unités.
- CBB prévoie une baisse des prix de gros de 17 % des véhicules âgés de 1 à 6 ans par rapport à un niveau de référence antérieur au virus au T3/T4, alors que l’économie commence à se remettre des effets de la COVID-19. Cette baisse serait de 18 % pour les VLT, les fourgonnettes et les camions légers et de 15 % pour les voitures
- Dans 36 mois, les effets de la pandémie se feront sentir, mais CCB prévoie que les valeurs reviendront à un niveau proche de celui d’avant la pandémie, avec un impact minime sur les valeurs de gros
La prévision de valeur résiduelle diminuera de 4 % à 0 % (pas d’ajustement négatif) selon la durée du résidu et le segment de véhicule
B) Scénario de récession sévère
- Le scénario B est créé par une politique de séparation sociale prolongée due à la COVID-19 qui s’étend jusqu’à la fin de l’été/début de l’automne. Ce scénario pourrait également être provoqué par un sentiment prolongé d’insécurité chez les consommateurs. Il s’ensuivra une profonde récession qui se traduira par une baisse de 40 % des nouvelles ventes en 2020, à 1,149 million d’unités.
- Selon ce scénario, CBB prévoie une baisse de 25 % des prix de gros des véhicules de 1 à 6 ans par rapport à une base de référence antérieure au virus. Cette baisse sera de 26 % pour les VLT et les camions légers et de 22 % pour les voitures.
- En ce qui concerne le scénario B, il met en avant que dans 36 mois, les effets de la pandémie et de la récession qui en résultera se feront encore sentir. Une baisse de 10 % des prix de gros au niveau du marché est anticipée par rapport aux projections antérieures au virus.
- Les perspectives de valeur résiduelle baisseraient alors entre -7 % et -2 % selon la durée du résidu et le segment des véhicules.