Que les tarifs commerciaux s’appliquent maintenant, plus tard, ou, espérons-le, jamais, ils pèsent sur notre économie, notamment sur nos exportations et potentiellement sur certains produits que nous importons des États-Unis. Le secteur de la carrosserie n’est pas épargné.
L’aluminium et l’acier que nous exportons, taxés par les Américains, nous reviennent sous forme de pièces de remplacement, avec une surprime conséquente. En fait, nous estimons que dans ce contexte de guerre tarifaire, les pièces automobiles coûtent 10 % de plus.
Ce facteur s’ajoute à une tendance générale qui voit le coût des réparations grimper de façon vertigineuse. En parallèle, un nombre croissant de véhicules est déclaré perte totale. En réalité, la courbe de valeur résiduelle des véhicules ne reflète pas celle des coûts à assumer pour leur réparation.
L’inquiétude doit laisser place à la stratégie. Il est temps de faire le point sur les activités dans nos ateliers. Face à la hausse des prix des pièces, pouvons-nous remettre à l’ordre du jour la réparation plutôt que le remplacement ? Nous en avons déjà parlé, et vous savez tous qu’en règle générale, il est plus profitable pour une carrosserie de facturer du temps que des pièces.
De nouvelles technologies, comme le débosselage sans peinture, nous permettent de réparer ces pièces avec efficacité et à moindre coût. Cette approche contribue à réduire la facture totale, quelque chose que nos partenaires assureurs apprécieront.

Tous les réseaux et de nombreux organismes publics offrent des formations de pointe permettant à nos techniciens de redécouvrir l’art de la réparation automobile. Il en va de même pour les estimateurs. Je rappelle qu’il est toujours plus stimulant pour un carrossier et son équipe de remettre une pièce en état que de défaire quatre boulons et de la jeter aux rebuts pour la remplacer par une nouvelle.
Bien que les discours publics tournent aujourd’hui autour d’enjeux économiques, il ne faut pas négliger l’engagement de notre secteur à réduire notre empreinte carbone. Réduire le nombre de pièces remplacées et diminuer les véhicules que nous pourrions réparer, mais qui sont envoyés au recyclage, est un geste concret dans cette direction.
Oui, nous faisons face à beaucoup d’incertitudes en ce moment, et il est possible que nos carrossiers doivent absorber certaines hausses des prix des intrants. Toutefois, l’analyse de nos pratiques en matière de réparation et les solutions que nous pouvons appliquer dès maintenant constitueront des gains, peu importe ce que l’avenir économique nous réserve.
Certaines situations échappent clairement à notre contrôle. Toutefois, nous avons un accès total à nos opérations. Les gestionnaires d’atelier peuvent aujourd’hui mesurer l’effet de l’ajustement de pratiques qui seront bénéfiques à long terme. Et il y a une fierté à pouvoir dire à l’assureur : « Ça, pas besoin de le remplacer, je sais comment le réparer. »