Pour les ateliers de carrosserie, maximiser l’efficacité des réparations est un enjeu majeur. Pourtant, face à la complexité de la conception, de l’ingénierie et des équipements des véhicules modernes, y parvenir peut s’avérer difficile, notamment en raison de la diversité des matériaux à traiter, des balayages électroniques et des calibrations ADAS — sans parler de l’obligation de suivre les toutes dernières procédures de réparation propres à chaque constructeur.
Évaluation complète
Améliorer l’efficacité des réparations commence aujourd’hui par l’instauration d’une approche prévisible dès les premières étapes. Au CARSTAR Arnprior, situé dans la vallée de l’Outaouais en Ontario, la directrice Laura Trousdale explique que tout débute par une évaluation complète des réparations nécessaires et par l’identification des opérations à chaque phase du processus. « Le fait de sous-traiter à l’avance les réparations spécialisées, d’effectuer des contrôles de géométrie et d’alignement, et de faire des recherches approfondies sur les procédures des constructeurs contribue à fluidifier le déroulement des travaux », précise-t-elle.
Elle ajoute que, chez CARSTAR Arnprior, « nous avons instauré une culture d’atelier où toute l’équipe comprend que ces étapes préliminaires bénéficient autant au client qu’à l’atelier, en réduisant le stress, en limitant les retours en arrière et en évitant les retards ». Grâce à cette approche, les réparations progressent sans à-coups, avec des résultats prévisibles et sans surprises en cours ou en fin de processus.
Technologies actuelles
Dustin King, directeur des ventes chez Mirka pour l’Ontario, souligne qu’il est essentiel aujourd’hui de bien comprendre les technologies disponibles, tant en matière d’outillage que de matériaux, pour optimiser la main-d’œuvre et garantir des réparations sûres, cohérentes et efficaces. « Le choix de produits conçus pour réduire les stocks et éliminer les étapes inutiles peut rapidement avoir un impact sur le temps de travail », indique King.
Pour les étapes les plus exigeantes en main-d’œuvre, comme le ponçage des panneaux de carrosserie, il affirme que l’usage d’une ponceuse électrique peut s’avérer très avantageux, tant en termes d’économies de main-d’œuvre que de qualité constante des réparations. « Les ponceuses électriques offrent un meilleur contrôle de la vitesse, ne nécessitent pas de compresseur et sont généralement moins bruyantes. » Il précise aussi que les modèles DEROS de Mirka permettent aux techniciens de suivre le niveau de vibration via l’application myMirka.
Aujourd’hui, de nombreux ateliers de carrosserie adoptent les outils électriques à la place des pneumatiques, non seulement pour des raisons d’économie d’énergie, mais aussi pour gagner en efficacité, en réduisant les pertes d’air et l’usage constant du compresseur. Les outils électriques demandent aussi moins d’entretien et améliorent l’organisation de l’atelier en supprimant les longs flexibles.
Bonnes pratiques
Les outils ne sont toutefois qu’un maillon de la chaîne. Pour maximiser l’efficacité, ils doivent s’intégrer dans des processus et procédures bien définis. « Une bonne méthode de travail permet de garantir des réparations constantes, de haute qualité et reproductibles », explique King. Il recommande la mise en place de procédures opératoires normalisées (SOP), qui permettent d’optimiser l’usage des matériaux et d’assurer la régularité des réparations. Ces SOP sont également très utiles pour la formation et l’intégration rapide des nouveaux employés.
Chez CARSTAR Arnprior, Laura Trousdale insiste sur l’importance de permettre aux techniciens de se concentrer sur leurs tâches. Une préparation minutieuse, incluant la recherche d’information, l’élaboration d’un plan de réparation structuré et la vérification des pièces (notamment la correspondance des pièces en miroir) est essentielle, selon elle.
« Lorsque le véhicule revient à l’atelier, tout doit être prêt pour que le technicien puisse immédiatement commencer les réparations et enchaîner avec l’étape de peinture », dit-elle. En gérant en amont tous les éléments, elle affirme que le processus de réparation peut « se dérouler de façon fluide et prévisible, de la vérification des pièces jusqu’à la peinture finale du véhicule ».
Informations adéquates
Il est également crucial de veiller à ce que les techniciens s’appuient sur les bonnes sources d’information pour les travaux de préparation avant peinture. Cela comprend les SOP internes, les procédures des constructeurs et les fiches techniques. « Tous ces éléments contribuent à produire des réparations cohérentes et de qualité. Et n’oublions pas qu’un début propre mène à une finition propre », souligne Dustin King. Il recommande d’utiliser les bons produits nettoyants, d’intégrer l’extraction des poussières dès les premières étapes, et de nettoyer les surfaces avec un chiffon plutôt qu’avec de l’air comprimé, afin d’obtenir une finition uniforme et impeccable
Main-d’œuvre et rentabilité
Même si l’efficacité est un objectif central pour les ateliers de carrosserie, les marges bénéficiaires restent primordiales. Les véhicules d’aujourd’hui exigent souvent des techniques comme le rivetage, ou l’ajout de fixations et de clips. Il est donc essentiel que le temps de main-d’œuvre lié à ces opérations soit correctement pris en compte.
J.R. Martino, associé directeur et vice-président de Budds’ Collision Services à Oakville (Ontario), explique que pour facturer les consommables, les ateliers doivent aussi bien comprendre la main-d’œuvre nécessaire à leur mise en œuvre, notamment pour retirer les anciens rivets ou adhésifs et en installer de nouveaux. « Tout cela, c’est du travail qu’il faut effectuer », dit-il. « Il faut s’assurer de bien facturer l’ensemble des consommables et de la main-d’œuvre nécessaires pour remettre le véhicule dans son état d’avant, en suivant les procédures du constructeur. »
Selon lui, cette démarche permet non seulement de réaliser des réparations efficaces, mais aussi de s’assurer que l’atelier est correctement rémunéré pour chaque étape du processus, tant pour les matériaux utilisés que pour le temps consacré.