La conférence de deux jours couvrant mécanique et carrosserie a parfaitement répondu aux attentes en matière de contenu et de réseautage.
Le 19 et 20 mars, l’Association des industries de l’automobile du Canada (AIA Canada) a organisé sa conférence 2025 sur l’industrie de l’entretien et de la réparation automobile du Canada (CAIC).
L’événement a eu lieu au Delta Marriott Toronto Airport à Etobicoke, avec plus de 300 participants inscrits, et comprenait un petit-déjeuner sponsorisé, une journée complète de sessions générales, des ateliers spécialisés, un lunch de réseautage sponsorisé, une cérémonie de remise des prix, ainsi qu’une réception cocktail en soirée. L’événement a abordé divers sujets impactant le secteur de l’entretien et de la réparation automobile.
La première session de la journée, présentée par Jean-François Champagne, président de l’AIA Canada, a abordé certaines des initiatives en cours au sein de l’association, y compris le développement des compétences et l’exploration des carrières. M. Champagne a souligné les progrès réalisés dans ce domaine, avec le soutien du gouvernement de l’Ontario, y compris un financement supplémentaire suite à des rencontres avec des ministres cette année, ainsi qu’une avancée importante en partenariat avec l’Automotive Business School of Canada concernant un programme de certificat en gestion de l’après-vente automobile qui sera lancé en 2025.
Étant donné que le Canada se préparait pour une élection fédérale au moment de la conférence, M. Champagne a également profité de l’occasion pour parler de la transition de leadership qui aura lieu cette année à AIA Canada, et qu’il remettra les rênes à un nouveau président, une fois que cette annonce sera officiellement faite.
Ensuite, une table ronde sur le marché du travail au Canada et l’immigration a eu lieu. Animée par James Channer, PDG de InMotion Brands, cette table ronde a réuni Tony Kuczysnski, président et PDG de Monsieur Transmission, Susan Mowbray, partenaire consultante chez MNP, et Karim Mouldi, président de Canari Recruitment International. Le panel a abordé la situation actuelle, notamment les pénuries auxquelles le secteur de l’entretien automobile est confronté, particulièrement en ce qui concerne les techniciens, ainsi que certaines des tactiques et stratégies disponibles pour le recrutement. Cela inclut l’embauche de travailleurs étrangers, bien que les règles et exigences changeantes affectent les travailleurs qualifiés dans ce domaine (un article plus approfondi sur ce sujet sera bientôt disponible sur Autosphere.ca).
Sessions en petits groupes
Cette session a été suivie de trois ateliers en petits groupes qui ont abordé les thèmes suivants : Les femmes dans le secteur de l’entretien automobile ; Les jeunes professionnels dans le marché secondaire automobile (Gestion du temps et prévention de l’épuisement professionnel) ; et Études de marché et données (Expériences et attentes des consommateurs concernant la technologie des véhicules).
Un autre moment clé a été la session signature Curbside Chat de l’AIA Canada, intitulée The Road Ahead: Top Trends in the Auto Care Sector. Animée par la journaliste automobile Lorraine Sommerfeld, cette session a présenté Bill Hanvey, président et PDG de l’Auto Care Association des États-Unis, ainsi que Trevor Tenant, président de Piston Ring Service, et le consultant indépendant de l’industrie Matthew Growden.
Le panel a discuté de la situation mondiale actuelle en matière de tarifs et de guerres commerciales, soulignant qu’il est important de séparer les faits du bruit généré par les médias. Matthew Growden a noté qu’au final, malgré la menace des tarifs, les gens ont toujours besoin de véhicules, et nous devrons les vendre et les réparer. Trevor Tenant a abordé le côté service de l’industrie, notant la consolidation qui se produit depuis 20 ans et la croissance de la présence des véhicules électriques (VE) et des hybrides. M. Tenant a insisté sur le fait qu’il est important de comprendre que ces changements se produisent lentement, et que les centres de service ont une opportunité d’en profiter, car ces véhicules nécessitent toujours un entretien et des réparations. Bill Hanvey a ajouté qu’il est important pour les leaders de l’industrie de l’entretien automobile d’être curieux afin d’embrasser et de favoriser le changement au sein de leurs organisations. Il a également souligné l’importance de travailler avec les gouvernements et les législateurs, particulièrement dans un environnement en évolution rapide comme celui que nous connaissons actuellement, afin de leur faire comprendre le rôle que joue le secteur de l’entretien automobile après-vente dans l’économie globale, un rôle qui va au-delà du discours des constructeurs. (OE).
Complexité, Chine et augmentation des coûts
Un discours principal l’après-midi de Steve Greenfield de Greenfield Ventures, intitulé Vehicle Technology Outlook, a peint une image très intéressante de l’évolution des choses. Greenfield a discuté des problèmes actuels liés aux tarifs, notant qu’en réalité, ces derniers ne sont bons pour personne et qu’ils feront augmenter le coût des véhicules neufs et d’occasion. Il a parlé de l’énorme montée en puissance de la Chine dans l’industrie automobile au cours des 20 dernières années, notamment en ce qui concerne les VE, et de la manière dont les tarifs sont utilisés pour freiner l’afflux de véhicules chinois et l’influence chinoise, car l’objectif ultime de la Chine est de devenir le leader dans l’industrie et l’économie mondiale. Il a noté que les cycles d’innovation sont actuellement beaucoup plus rapides, et bien que les tarifs soient un outil pour limiter l’influence chinoise sur nos marchés, ils ne sont qu’une solution à court terme. Il a insisté sur le fait que, à long terme, l’adoption de certaines de leurs pratiques, y compris les partenariats avec des constructeurs ici et en Europe, serait probablement plus efficace pour garantir des conditions de concurrence équitables.
M. Greenfield a également abordé la complexité croissante des véhicules et les coûts de réparation, qui ont également un impact sur les primes d’assurance, qui ont augmenté au cours des deux dernières années. Il a noté que si rien ne change, nous pourrions nous retrouver dans une situation où les véhicules ne pourraient tout simplement plus être réparés à l’avenir, ce qui serait catastrophique pour l’économie et l’industrie automobile.
Élections et imprévisibilité
La dernière session de la journée a été animée par David Coletto, PDG et fondateur d’Abacus Data. Cette session s’est concentrée sur le paysage politique actuel au Canada et les prochaines élections fédérales. M. Coletto a souligné l’importance de l’émotion dans le processus de vote et que, actuellement, la mentalité d’incertitude affecte l’opinion publique aujourd’hui, en raison de plusieurs facteurs, dont le coût de la vie, la pénurie de logements, la croissance rapide de la population et le vieillissement de la population.
Il a également noté que la menace des guerres commerciales et des tarifs affecte également la confiance au Canada, y compris les décisions de certains consommateurs concernant l’achat de produits et services américains. M. Coletto a également mentionné que, du point de vue des sondages, les choses peuvent changer rapidement, et que l’issue des élections fédérales canadiennes de 2025 était loin d’être certaine au moment de cet événement.
CCIF Toronto 2025
Pour la première fois, et pour donner suite aux retours des anciens participants, l’AIA Canada a choisi d’organiser l’événement 2025 du Forum canadien de l’industrie de la carrosserie (CCIF) à Toronto, immédiatement après le CAIC. Avec plus de 500 participants inscrits, le CCIF Toronto 2025 a été un événement très animé. Il a présenté une série de sessions principales de grande qualité avec des informations incroyables, ainsi que des ateliers spécialisés et une exposition commerciale, ainsi que de nombreuses occasions de réseautage.
Les sessions principales comprenaient Improve Your Financial Puzzle—une présentation très informative de Jim Bethune, président de Bethune Consulting Services, qui s’est concentrée sur les pratiques comptables et les processus financiers, soulignant l’importance de rationaliser vos opérations et d’exploiter les outils modernes et les solutions disponibles pour vous aider.
Une étude de cas
Une autre session très informative s’est concentrée sur la collaboration dans l’industrie de la réparation de carrosserie. Présentée par Tom Bissonnette, ancien propriétaire d’un centre de réparation de collisions et maintenant directeur exécutif de la Saskatchewan Association for Automotive Repairers (SAAR) et Ryan Smith, vice-président des réclamations chez Saskatchewan Government Insurance (SGI), cette session a offert un aperçu fascinant sur la manière dont les assureurs et les réparateurs peuvent travailler ensemble efficacement. Messieurs Bissonnette et Smith ont partagé des exemples de la manière dont les deux secteurs ont pu accomplir des choses pour le bien de l’industrie, et bien qu’ils ne soient pas toujours d’accord, le fait de se concentrer sur la construction de relations et de bénéfices mutuels peut aller loin.
Le modèle SAAR/SGI est un exemple concret de ce qui peut être réalisé dans cette industrie, en particulier en ce qui concerne les réparations de véhicules sécuritaires, de qualité et rentables—et il sert de référence sur ce qui est possible à travers le pays, à condition que toutes les parties prenantes soient sur la même longueur d’onde.
Cette session a été suivie d’une série d’ateliers en petits groupes, axés sur la rentabilité des ateliers (l’impact de la technologie des véhicules sur les réparations), les ressources humaines (miser sur la nature humaine pour améliorer la productivité) et le recrutement (construire l’avenir avec la prochaine génération de techniciens en carrosserie automobile).
Mises à jour I-CAR
Après un lunch de réseautage et l’exposition commerciale sur place, le CCIF Toronto s’est conclu par une mise à jour du programme I-CAR, présentée par Stu Klein, incluant de nouveaux cours et programmes disponibles, dont un nouveau programme d’abonnement destiné à rendre la formation des techniciens plus rentable pour les centres de carrosserie. Le résultat final étant de permettre aux centres de formation d’inscrire davantage de personnel tout en gardant un meilleur contrôle sur les budgets de développement professionnel dans ces périodes de restrictions budgétaires.
La dernière partie du CCIF Toronto 2025 a été une session de clôture dynamique animée par Ryan Taylor, PDG de BodyShop Booster, qui a navigué à travers le monde de l’IA et la manière dont cette technologie change le secteur de la réparation, et comment elle peut être utilisée pour réduire les temps d’arrêt, augmenter la rentabilité et améliorer la satisfaction des clients. Ce fut une session très éclairante et elle a illustré la puissance et les avantages que la technologie moderne peut offrir pour donner à une entreprise un avantage dans un marché concurrentiel.