Le carrossier ProColor Baie-Saint-Paul ne se limite plus à réparer la rouille, les accrochages et les bosses. Depuis 2021, l’atelier, sous la tutelle de Charlevoix Mazda, propose désormais à sa clientèle une offre étendue de protection de carrosserie avec l’application de pellicule pare-pierre (PPT ou PPF [Paint Protection Film]), en plus de la teinte de vitres et de l’habillage de véhicule (wrapping).

Ces services, qui répondent à une demande croissante, sont pilotés par Vincent Tremblay, un employé de longue date, aujourd’hui sous-traitant interne comme technicien en pose de PPT. Plutôt que d’intégrer cette nouvelle spécialité à la structure existante, Carrossier ProColor a privilégié une approche plus souple.

Ce modèle hybride innovant reflète bien l’évolution du marché secondaire de l’automobile, où protection et prévention vont de pair. Une solution clé en main, bénéfique tant pour les clients que pour l’entreprise et ses quatre entités (Carrossier ProColor, Charlevoix Mazda et Esthétique Charlevoix) qui appartiennent à Jean-Bernard et Frédéric Bouchard.

Carrossier ProColor Baie-Saint-Paul a décidé d’élargir sa proposition après avoir constaté que la demande pour le pare-pierre était en croissance. En tant que plus importante carrosserie dans la grande région de Charlevoix, l’entreprise, établie depuis plus de 35 ans, répond annuellement à plus de 1000 requêtes pour ce service. À l’origine, elle faisait appel à un installateur externe basé à une quarantaine de minutes.

Située pour l’heure dans un petit local à même les installations de la concession, Esthétique Charlevoix s’apprête sous peu à déménager dans l’ancien immeuble de Carrossier ProColor avec une superficie quatre fois plus vaste. « D’avoir notre enseigne et notre espace réservé ouvrira la porte à de nouvelles occasions d’affaires. D’être moins rattaché au nom Mazda devrait nous aider à attirer une autre clientèle. Mais on va quand même avoir les mêmes propriétaires qui vont nous épauler », soutient M. Tremblay.

Un modèle hybride entre carrosserie et esthétique

Le projet, mis en place il y a à peine trois ans et demi, a connu du succès rapidement. De simple service d’appoint, le pare-pierre est devenu une activité à part entière. De gros investissements ont toutefois été nécessaires pour que l’initiative puisse prendre son envol. Le montant de départ se chiffre à des dizaines de milliers de dollars. À la formation s’est greffée l’acquisition d’équipement spécialisé, essentiel pour supporter la charge de travail croissante de l’unique employé attitré à cette tâche. Le centre d’esthétique compte aussi deux techniciens à temps plein qui se concentrent sur les volets lavage de véhicules, reconditionnement et polissage du revêtement.

Carrossier de formation, M. Tremblay se considère comme un travailleur autonome au sein de l’entreprise, même s’il est salarié. « Patron » de son département, il s’occupe des commandes et des achats. Il gère l’horaire de travail de même que la prise de rendez-vous qu’il coordonne habilement avec les autres divisions. « Quand on peint un capot, il faut attendre entre 10 et 14 jours avant de poser le pare-pierre afin que les solvants s’évaporent et d’éviter ainsi que la peinture craque sous la pellicule, » précise M. Tremblay.

Dans ce secteur où la route 138 voit défiler plus de 50 000 véhicules par jour, cette protection est loin d’être superflue. Les gravillons et les abrasifs hivernaux font la vie dure à la peinture. Même si M. Boudreault lance à la blague que M. Tremblay lui « enlève beaucoup de job », il encourage ses clients à protéger le travail sur lequel ils investiront des sommes substantielles. « On protège la carrosserie, mais aussi les consommateurs, parce que les prix de la peinture sont exorbitants. »

Le coût pour restaurer un pare-chocs, un capot ou une bande de toit grimpe rapidement et peut atteindre les milliers de dollars, tandis que celui pour la pose d’une pellicule se situe dans les centaines. « Partout où tu vas mettre du PPT, tu ne toucheras plus jamais à ça. Quand tu fais le calcul, ce n’est pas long pour que ça devienne rentable », ajoute M. Tremblay.

Prévenir, une solution rentable pour tous

La réputation du service d’Esthétique Charlevoix a même traversé les frontières de la région. « J’ai des clients qui viennent de l’extérieur pour me voir », indique fièrement le carrossier. Si la demande est forte, le métier de technicien en pose de PPT exige de nombreuses qualités: patience, flexibilité, mais plus que tout, être passionné par son travail. L’environnement dans lequel s’effectue l’application requiert, quant à lui, des conditions idéales : « Zéro poussière et une humidité parfaite. En plus, il faut être concentré et minutieux, car si tu n’utilises pas la bonne technique, ça ne pardonne pas. »

Pour protéger les véhicules qui lui sont confiés, M. Tremblay emploie les produits de première qualité Suntek. Leur pellicule PPT possède de nombreuses propriétés. Autoperlante, elle s’autorépare au soleil, protège contre les rayons UV et vient avec une garantie de dix ans. De nature fonctionnelle, elle dure plus longtemps qu’un simple recouvrement de vinyle (wrap), qui lui vise davantage l’aspect esthétique. En plus d’afficher un prix plus élevé, le wrap doit être remplacé tous les trois à cinq ans.

Messieurs Boudreault et Tremblay ne voient que des avantages à offrir le service de PPT. « Les clients aiment ça quand tout se fait à la même place. Ils se sentent en confiance. Ils savent que la personne qui pose le pare-pierre travaille de concert avec ceux qui prennent en charge la carrosserie. »

Chez ProColor Baie-Saint-Paul, cette synergie entre carrosserie, esthétique et protection contribue à préserver les voitures, mais aussi la relation avec le consommateur. Une formule innovante qui combine prévention, satisfaction et fidélisation. Dans un marché en pleine transformation, cet exemple pourrait bien inspirer d’autres ateliers à étendre leur champ d’expertise.