Vendredi le 20 septembre dernier avait lieu le Forum canadien de l’industrie de la carrosserie (CCIF) à Montréal dans le but de discuter des principaux enjeux du monde de la carrosserie d’aujourd’hui, mais surtout de demain.
« Aucune autre industrie ne subit des changements technologiques aussi rapides que celle de l’automobile » dit Benjamin Perrier, gestionnaire stratégique de comptes chez BASF Canada.
Voilà une phrase qui représente bien le CCIF Montréal 2024, un événement qui invite chaque année les professionnels du secteur de la carrosserie à assister à des conférences pour mieux comprendre l’état de leur secteur et pour mieux réussir à s’adapter aux changements rapides de l’industrie.
L’édition de cette année s’est ouverte avec un panel réunissant plusieurs fabricants de pièces d’origine (OEM) pour débattre de l’importance du droit à la réparation. En fait, les carrosseries des véhicules deviennent de plus en plus complexes et, conséquemment, de plus en plus difficiles à réparer. Ainsi, les fabricants de pièces d’origines s’entendent pour dire que les ateliers devront travailler plus étroitement avec les constructeurs pour obtenir l’information sur les procédures d’entretien des véhicules.
« Le mouvement du droit à la réparation est maintenant plus important que jamais, déclarait Matt Banister, propriétaire du distributeur spécialisé en collision Titanium Tools and Equipment. Il faut s’assurer que les ateliers détiennent l’information nécessaire pour procéder aux réparations, mais aussi qu’ils possèdent les équipements spécialisés pour travailler sur les nouveaux véhicules de haute technologie. »
Cette collaboration entre ateliers et constructeurs va aussi s’étendre dans la peinture automobile d’après Benjamin Perrier de chez BASF. En effet, les fabricants de peinture doivent travailler avec les ateliers pour être certains que l’application de leurs produits ne dérègle pas les capteurs des nouveaux systèmes d’assistance à la conduite, entre autres.
Des défis de formation
Le sujet de la formation est aussi revenu souvent dans les discussions du CCIF Montréal 2024. En effet, le secteur de la carrosserie est encore et toujours très affecté par la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, comme l’expliquait Renaude Poirier, coordinatrice à la formation chez Innoviste : « En 2021 et 2022, il y avait 738 inscriptions en carrosserie au Québec. Et en 2023, seulement 222 des 738 ont gradué, révèle Mme Poirier. Il y a donc 70 % des étudiants qui se désistent. »
Pour augmenter le nombre de techniciens certifiés en carrosserie, Innoviste s’associe avec le CPCPA pour développer de nouvelles formations accélérées pour permettre à davantage de techniciens déjà à l’emploi d’obtenir leur accréditation.
« Le CPCPA va mettre de nouveaux outils à la disposition des étudiants en carrosserie pour les aider, expliquait Philippe Bussière, directeur de la formation du CPCPA. Notamment, nous avons récemment mis en ligne des tests pour aider les étudiants à les préparer à leurs évaluations finales et maximiser leur taux de réussite. »
Finalement, le CCIF s’est clôt avec la présentation de Bill Brower, vice-président principal des réclamations pour l’Amérique du Nord chez Solera, une entreprise qui a développé un logiciel capable de mesurer précisément la quantité de carbone émis lors d’un entretien de carrosserie. « Grâce à notre outil, on remarque rapidement que l’option la plus verte est toujours de réparer plutôt que de remplacer. »