Il y a tellement de bruit de fond concernant les responsabilités du secteur automobile matière environnementale qu’il devient difficile de distinguer entre les paroles et les actions concrètes.

Les engagements envers la réduction d’émissions contribuant au réchauffement climatique se multiplient. Fabricants de matériaux et fournisseurs d’équipement, transporteurs et même les compagnies d’assurance établissent leurs plans de route pour mettre en place des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Nous avons tous l’impression d’être confrontés aux mêmes défis et il est clair que nous devons travailler ensemble pour répondre aux attentes et ambitions de l’industrie.

Je dois citer ici la stratégie de ma propre organisation pour illustrer mon propos.

Depuis deux ans, nous réfléchissons à cet enjeu et avons mandaté PCW Canada une firme spécialisée pour nous aider à établir notre stratégie ESG afin de commencer, par l’intermédiaire du comité interne que nous avons constitué à ce sujet, son implantation avant la fin de l’année. La mission de Réseau Fix vise à transformer le secteur de l’après-vente automobile en réunissant les meilleurs outils, technologies et talents pour aider notre réseau à prospérer. Réduire nos impacts sur la planète, attirer du personnel qualifié avec une culture inclusive ainsi qu’offrir une expérience client de 1^er plan grâce à l’innovation sont tous des piliers prioritaires pour nous. Nous voulons du concret, pas des slogans publicitaires.

Pour notre réseau, cela va engager notre direction, nos ateliers corporatifs, mais aussi ultimement les franchisés. Nos quelques ateliers corporatifs nous permettront d’ailleurs de valider nos approches, voir par exemple comment nous pouvons réparer davantage au lieu de remplacer des pièces avec l’impact environnement que cela représente. Et nous, la direction, pouvons-nous réduire nos déplacements à l’heure des vidéoconférences? Bref, une stratégie pour voir comment nous pouvons changer tout un chacun nos façons de faire pour réduire notre empreinte carbone à tous les niveaux.

Soyons réalistes

Je suis bien conscient que l’atelier de carrosserie est le point de convergence de cet enjeu environnemental. Ce même atelier qui peine en ce moment à trouver des bras pour l’aider, qui investit en formation et équipements pour être en mesure de réparer et de calibrer les voitures modernes qui lui sont confiées et qui se prépare graduellement à l’arrivée des véhicules électriques. On lui en demande beaucoup au carrossier.

Le poids financier que risque d’engendrer cette bonification de nos pratiques ne peut être soutenu par le carrossier seul. D’où l’importance de mobiliser dès le départ et en cours de routes tous les joueurs du secteur, incluant les assureurs.

Il y a certes urgence d’agir, mais prenons le temps d’identifier et de valider les solutions. Gardons en tête la profitabilité et la pérennité et nos entreprises.

En progressant méthodiquement et intelligemment, il nous faudra plus ou moins trois ans pour implanter nos solutions validées auprès de nos partenaires de tous les niveaux. C’est plus long que de lancer des promesses, mais ça va assurément s’annoncer plus durable et significatif.