Garantir une pratique viable et durable pour le recyclage des véhicules électriques.
La dernière fois, nous avons parlé de certaines des façons dont le recyclage, l’élimination et la réutilisation des véhicules électriques (VÉ) progressent, y compris l’introduction de programmes de formation et de solutions qui aideront notre industrie à s’attaquer au nombre croissant de VÉ qui arrivent en fin de vie.
Pourtant, de nombreuses questions restent en suspens, notamment celle de la viabilité économique du recyclage des VÉ, ainsi que celle de la sécurité lors du démantèlement de ces véhicules et de la réutilisation des composants qui en sont extraits.
Plus de questions
Bien que la feuille de route et le plan de mise en œuvre des VÉ que l’ARC a élaboré en collaboration avec le plan des minéraux et des métaux de Ressources naturelles Canada.] aient permis de sensibiliser le public aux exigences en matière de recyclage des VÉ, il semble que ce type d’initiatives suscite encore souvent plus de questions.
Nous voyons souvent ce « ils » se développer, notre industrie se référant à « ils » comme étant les différents niveaux de gouvernement et les constructeurs qui doivent faire quelque chose, alors qu’en réalité, c’est à nous, les recycleurs, qu’il revient de faire fonctionner l’ensemble du concept de manière efficace et durable à long terme. À cet égard, nous devons nous considérer comme des décideurs politiques, et pas seulement comme les autres parties prenantes de l’économie circulaire comme les constructeurs et les régulateurs.
S’il ne fait aucun doute qu’à l’heure actuelle, la demande d’expertise et de compétences en matière de recyclage des VÉ augmente, la manière dont cette pratique sera mise en œuvre aura un effet profond sur le succès qu’elle rencontrera en fin de compte. Sur le plan économique, nous constatons que des progrès sont réalisés et qu’une masse critique de recycleurs adhère à l’idée que les VÉ peuvent être rentables, mais il reste encore beaucoup d’inconnues liées à la viabilité économique ainsi qu’aux pratiques en matière de sécurité et de formation.
Programme de formation national dédié
La feuille de route pour les VÉ a notamment mis l’accent sur la nécessité de mettre en place un programme de formation national dédié au démantèlement et au recyclage des VÉ. Il n’est tout simplement pas logique d’adopter la formation d’autres secteurs tels que la réparation de carrosserie et l’entretien mécanique, ou d’aborder la formation au niveau provincial. Il peut être très difficile d’établir une base de référence claire pour ce qui est nécessaire du point de vue de la formation, étant donné que ces secteurs (et même les régions), ont souvent leurs propres besoins et nuances spécifiques lorsqu’il s’agit de réparer ou de manipuler des VÉ.
En outre, alors que nous voyons les volumes de VÉ augmenter sur les routes, ce qui entraîne un plus grand nombre de collisions, de radiations et de véhicules en fin de vie, la nécessité d’établir une norme nationale pour la formation lorsqu’il s’agit de démanteler et de réaffecter les VÉ devient de plus en plus critique.
L’un des grands avantages des recycleurs, en particulier lorsqu’il s’agit de l’écosystème automobile au sens large, est qu’ils comprennent parfaitement ce qu’est une véritable économie circulaire, parce qu’ils opèrent dans ce cadre depuis des dizaines d’années. Les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), en particulier en ce qui concerne la récupération et la réutilisation des pièces, fait partie intégrante de leur modèle d’entreprise.
Objectifs « Net zéro »
À partir de là, on passe rapidement aux véhicules électriques et, par extension, aux objectifs « Net Zero » de plus en plus adoptés par les assureurs, les FEO et d’autres acteurs clés de l’industrie automobile.
Actuellement, les VÉ, l’ESG et le Net Zero bénéficient d’un élan considérable et nous le constatons aussi bien au niveau mondial qu’ici en Amérique du Nord. En mai, l’ARC animera un webinaire mondial avec la Table ronde internationale sur le recyclage automobile (IRT), qui portera sur la gestion de la fin de vie des VÉ. Jusqu’à présent, plus de 22 pays se sont engagés à participer. Le Canada est considéré comme une référence en la matière, compte tenu des progrès réalisés au cours de la dernière décennie, notamment grâce à une approche collaborative dans le cadre de laquelle de multiples associations, agences et parties prenantes sont impliquées dans la création et la promotion d’un cadre positif.
Tout cela est très encourageant et nous sommes impatients de continuer à améliorer et à faire progresser le recyclage des VÉ, car une formation, une sécurité et des procédures appropriées profiteront non seulement à notre secteur, mais aussi à l’industrie automobile et à l’ensemble de l’économie circulaire.