C’est bien d’attirer de nouveaux travailleurs, encore faut-il les conserver.
Nous connaissons tous l’enjeu de la rareté de main-d’œuvre qui plombe non seulement notre industrie, mais l’ensemble des entreprises offrant les services d’entretien et de réparation automobile. Certains ateliers s’en tirent mieux que d’autres et il faut s’inspirer de leurs pratiques.
Ce que je trouve toutefois affligeant, c’est que selon les statistiques présentées lors de la plus récente Conférence de l’AIA Canada à Toronto, 65 % de ces travailleurs désertent nos ateliers pour aller travailler dans d’autres domaines de l’automobile ou carrément dans d’autre secteurs, comme la construction, qui leur offre de meilleures perspectives de développement.
Qui plus est, les plus jeunes travailleurs seraient deux fois plus enclins à quitter nos ateliers que nos vétérans. Nous essayons de remplir un baril troué.
Question d’argent
On n’attire pas les mouches avec du vinaigre et il est tout naturel qu’un jeune travailleur s’intéresse au salaire qu’on lui offrira avant de postuler dans un atelier.
Pour l’atelier, établir une rémunération adéquate repose évidemment sur les chiffres. Le gestionnaire doit faire ses devoirs et établir le seuil de rentabilité non seulement de ses opérations dans leur ensemble, mais de chaque poste. Se comparer et s’informer auprès des réseaux et des collègues vient compléter cette approche dans la mesure que cela ne s’enfle pas en campagne de surenchère.
Il faut voir aussi que le salaire n’est pas le seul facteur important dans le choix d’un employeur. Une enveloppe de bénéfice ajoute de la valeur tout comme une certaine flexibilité dans les horaires et les congés. Cette flexibilité est déterminante aux yeux de la nouvelle génération et le gestionnaire doit être en mesure de s’y préparer dans son évaluation de performance.
Se préparer
Je soutiens aussi qu’il faut mettre en place une stratégie de rétention avant même d’entreprendre des démarches d’embauche. Comment ce nouveau joueur prendra place dans l’équipe ? Sera-t-il accompagné ou laissé à lui-même ? Est-ce que ses tâches sont bien définies tout comme les attentes envers lui ? Et surtout, va-t-il accéder à un milieu de travail sécuritaire et accueillant ?
Une des raisons qui expliquent l’exode des travailleurs vers d’autres métiers est leur désir de se développer. Nous devons prévoir et planifier cette soif d’apprendre et de progresser dans une carrière. Comme je le répète constamment, la formation est la clé.
La clé pour tirer le maximum de vos travailleurs, celle qui vous permet de réparer les voitures de dernière technologie, mais aussi celle qui permet aux travailleurs, nouveaux comme en place depuis des années, de voir qu’on tient à eux et qu’on encourage leur développement.
Nous disons souvent comment il est important de redorer l’image du marché secondaire automobile pour y attirer plus de jeunes talents. Cela est vrai. Mais cette image c’est aussi de l’intérieur, au sein de nos ateliers, que nous devons la faire briller.