Le temps est compté. Reporter à plus tard la formation de nos techniciens peut avoir un effet néfaste pour nos entreprises.

Je sais que les ateliers de carrosserie ne manquent pas de travail présentement et que de libérer des techniciens pour les envoyer en formation est contre-intuitif. Toutefois, l’acquisition de ces connaissances et habiletés s’impose dans le contexte que nous connaissons de progression rapide et constante des technologies automobiles.

Les carrossiers sont aux premières lignes de ce virage technologique. Des voitures fraîchement sorties de la cour des concessionnaires s’exposent aux aléas de la route et peuvent aboutir dans nos ateliers alors que l’odeur de char neuf ne s’est pas encore dissipée.

Une complexité croissante

Nouveaux matériaux, processus de peinture complexes, analyses électroniques et ajustements des composantes des systèmes avancés d’aide à la conduite font partie de ces nouveaux défis auxquels nos techniciens sont confrontés. Ajoutons à cela les processus de réparation établis par les constructeurs automobiles visant à garantir la sécurité des véhicules que nous remettons sur la route.

Le travail des carrossiers a toujours évolué, mais jamais à une aussi grande vitesse. Plus que jamais l’atelier doit tirer parti de programmes offerts par I-CAR, MJ Consultech pour l’ADAS, par sa bannière ou encore par ses fournisseurs de peinture, de matériel et d’équipements pour rehausser les compétences de leurs équipes techniques.

D’ailleurs, la formation est un outil indiscutable de rétention des employés. Un technicien formé est valorisé, regardera son employeur avec respect et sera nettement plus productif. Non seulement les compétences assurent un travail effectué dans les règles de l’art plus rapidement, mais elles ont un impact direct sur l’élimination de bien des problèmes qui peuvent entraîner le retour d’un client insatisfait. Il faut effacer cette perception de nivellement vers le bas qui veut que d’investir en formation soit de risquer de perdre des éléments à valeur ajoutée qui iront voir chez le voisin si l’herbe est plus verte. C’est collectivement que le secteur doit s’engager dans le développement des expertises sur lesquelles reposent nos réputations.

Parallèlement, les assureurs doivent aussi poursuivre leurs efforts de mise à niveau de leur compréhension de notre secteur. La complexité des réparations doit être comprise par tous. Tout comme d’ailleurs l’impact financier du maintien des compétences et de l’acquisition des équipements nécessaires.

L’arrivée des véhicules électriques

Un bel exemple de défi se présentant au secteur de la carrosserie et qui appelle à cette mise à jour des compétences est l’arrivée, dans nos ateliers, des véhicules électriques et hybrides. Voici un tout nouveau champ d’expertise où il n’y a pas de place pour les apprentis sorciers.

Le CPCPA, qui a mis à la disposition des carrossiers une formation sur mesure par l’entremise du programme Compétences VÉ, expliquait dernièrement, et de manière fort novatrice, les risques liés au travail sur ces véhicules de haute technologie.L’incompétence peut être mortelle.

Les carrossiers savent trop bien qu’on ne peut plus réparer les véhicules qui leur sont confiés comme il y a à peine quelques années. Les véhicules électriques et hybrides ne font pas exception. Encore une fois, pour embrasser ces technologies et saisir le réel potentiel commercial qu’elles offrent, la formation est la seule solution.