Jamais nos carrossiers n’auront été soumis à une telle pression et il est grand temps qu’un dialogue sérieux et constructif s’établisse entre eux et les assureurs.

Les carrossiers professionnels ont pour mission de remettre sur la route les voitures accidentées qui leur sont confiées, au profit de leurs clients automobilistes, par des compagnies d’assurances qui semblent encore trop souvent complètement déconnectées de leur réalité.

Les ateliers doivent mesurer leurs capacités de produire avant d’accepter quelque véhicule que ce soit et faire comprendre aux assureurs qu’ils ne peuvent pas leur dire oui aveuglément au risque de mettre en péril leur profitabilité et la qualité de la réparation.

Nous avons compilé, au profit des carrossiers, un outil leur permettant de comparer les assureurs entre eux et établir lesquels de ces partenaires prennent davantage au sérieux leurs impératifs financiers. Cette grille simple à consulter est disponible gracieusement pour les membres de la CCPQ et je ne saurais trop les inciter à la consulter attentivement.

Des besoins pressants

Force est de constater que ces partenaires ne sont pas tous sur la même longueur d’onde. On peut déplorer que le taux horaire affiche encore un large écart entre ce qui est offert comparativement aux liquidités dont ont besoin nos carrossiers pour compléter les réparations dans les règles de l’art. L’investissement en équipements, pour les calibrations ADAS pour ne nommer qu’elles, ou encore la formation nécessaire pour suivre la courbe technologique des véhicules de nouvelle génération demandent un appui financier conséquent.

La CCPQ recommande des changements en profondeur dans la relation d’affaires entre carrossiers et assureurs. Et ce, dans le but de garantir que les voitures sinistrées soient réparées de façon efficace, sécuritaire et à l’entière satisfaction de chacune des parties de la relation tripartite.

Ces changements s’articulent sur quatre axes. Les tarifs horaires proposés aux carrossiers doivent non seulement être ajustés à la valeur du marché, mais doivent répondre aux exigences déjà mentionnées.

Que l’assureur assume ses responsabilités

La discussion sur la voiture de courtoisie doit cesser. Il est grand temps que l’assureur prenne ses responsabilités et s’investisse réellement dans la satisfaction de son client lui fournissant un véhicule de remplacement dans l’attente de la livraison de son véhicule réparé. Cela s’impose d’autant plus dans le contexte de la pénurie de pièces que nous subissons présentement.

L’autre axe à redresser est celui des frais de gestion. C’est une aberration de constater à quel point nos carrossiers consomment de temps à remplir de la paperasse et à compiler des données sur diverses plateformes. Ce temps non productif doit être considéré et compensé par l’assureur.

Et finalement, mettons fin aux escomptes de volumes qui viennent gruger insidieusement sur les profits des carrossiers.

Nous publierons dans l’édition d’avril d’Autosphere les résultats d’un sondage où nous avons demandé à nos carrossiers de qualifier leurs relations avec toutes les compagnies d’assurances exerçant au Québec. Les résultats préliminaires indiquent que certaines semblent enfin émettre des signaux positifs envers nos membres. Toutefois, les mêmes résultats nous démontrent que pour certains, le message ne passe toujours pas.

En viendrons-nous bientôt à une situation où nos carrossiers n’accepteront de travail que de la part des assureurs qui les respectent ?