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L’enjeu de la voiture de courtoisie

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Assumer la voiture de courtoisie en attente de pièces pour la réparation est un gouffre financier pour le carrossier. PHOTO ShutterStock

Assumer les frais de la voiture de courtoisie représente un enjeu financier pour les carrossiers en cette période où la livraison des pièces nécessaires à la réparation peut enregistrer des mois de retard.

Nous avons parlé avec trois chefs de grands réseaux de carrosserie qui ont bien voulu nous détailler la situation et les solutions évoquées avec les assureurs.

Avec une reprise des activités et des temps d’attente allongés, certains carrossiers n’ont tout simplement plus de véhicules à offrir à leurs clients en attente de réparation pour leurs véhicules non carrossables.

Revoir les pratiques

Jean-François Gargya

C’est la situation que constate Jean-François Gargya, directeur général de CarrXpert. « En ce moment, toute la chaîne d’approvisionnement est affectée, souligne-t-il. C’est une situation hors de notre contrôle. Les ateliers doivent assumer des inventaires de pièces tout en attendant celles qui manquent pour faire le travail. Dans ce contexte, la pratique de la voiture de courtoisie devrait être revue. Ce n’est pas mathématiquement viable de considérer que le carrossier va absorber des semaines de frais de location d’un véhicule de courtoisie en attendant de commencer le travail. »

M. Gargya mentionne qu’il explique la situation aux assureurs lors de rencontres régulières. « Il faut trouver un terrain d’entente et je constate que les assureurs, graduellement, commencent à se rendre compte des effets de cette situation. Nous aimerions qu’ils prennent en charge la voiture de courtoisie jusqu’au moment où nos ateliers membres commencent à travailler sur la réparation. »

Même constat chez Yves Robichaud, directeur de zone pour le Québec chez CARSTAR. « Heureusement, les discussions progressent avec les assureurs. Nos carrossiers n’ont pas 150 voitures à prêter dans leur cour et il faut éviter qu’ils refusent les véhicules non carrossables. Certains assureurs vont maintenant offrir à leurs clients un véhicule en location dès que le leur est jugé non carrossable. Ce devrait être une pratique appliquée par tous. » Comme le mentionne M. Robichaud, les compagnies d’assurance peuvent obtenir des prix de volume sur les locations ce que ne peuvent avoir les carrossiers individuellement.

Une situation exceptionnelle

Il ajoute que des rencontres et discussions régulières ont lieu avec les assureurs pour analyser les résultats et la performance des a

Sylvain Séguin

teliers. « La question des frais liés à la voiture de courtoisie, dans le contexte où nos ateliers attendent parfois des mois avant d’avoir les pièces pour effectuer le travail touche directement leur rentabilité. Les assureurs doivent être conscients qu’il leur faut des carrossiers pour réparer les voitures de leurs clients. Dans la situation actuelle, je souhaite que l’assureur prenne en charge la voiture courtoisie et que nos carrossiers s’occupent de la réparation. Ces derniers ont déjà vu leurs tâches administratives croître ces dernières années et ce ne sont pas, en plus, des agences de location. »

Pour Sylvain Seguin, vice-président exécutif du Réseau Fix, l’important est d’être transparent avec les assureurs et maintenir la communication. « Nous avons beaucoup de données tirées de l’ensemble de notre réseau à travers le Canada. Nous pouvons ainsi démontrer aux assureurs que nous ne sommes pas dans un contexte normal. Heureusement, il y a des avancées de ce côté. »

Une plus grande ouverture

Selon Michel Bourbeau, président exécutif de la CCPQ, peu importe le réseau, l’enjeu de la prise en charge de la voiture affecte les finances de bon nombre de carrossiers en ce moment. Il constate toutefois des avancées chez certains assureurs.

Michel Bourbeau

« De par leurs derniers ajustements, Intact, Industrielle Alliance, Beneva, entre autres, démontrent qu’elles sont sensibles quant à l’importance d’agir, en matière de voitures de courtoisie. À titre d’exemple, et si j’ai bien compris, Beneva va dorénavant prendre à sa charge, dans son entièreté, la voiture de courtoisie pour les non carrossables, peu importe le temps de réparation qui sera attribuable aux pièces en attente (BO) ou à toute autre problématique qui serait justifiable. C’est une grande première, une métamorphose qui mérite d’être soulignée. Cette ouverture doit toutefois s’appliquer à tous les carrossiers pour tous les assureurs, ce qui n’est pas le cas présentement. »

M. Bourbeau considère important de mettre en relief également que Beneva a aussi l’un des plus hauts taux horaires de l’industrie.  « De plus, elle semble disposée à faire en sorte de réduire la lourdeur et les complexités parfois obsolètes et tantôt inutiles des tâches administratives qu’imposent les assureurs aux carrossiers. En ce qui me concerne, c’est une excellente nouvelle, peut-être à moyen terme la lumière au bout du tunnel. Il serait de bon aloi que les assureurs puissent s’inspirer de ces initiatives et qu’ils embrasent enfin les préceptes d’une nouvelle culture de partenariat afin de mieux s’adapter aux nouvelles réalités du secteur. Pas uniquement pour quelques joueurs du secteur, mais pour tous les bons carrossiers professionnels qui y ont droit. »

 

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