Apprendre d’un père rompu à un métier appris d’un maître demeure le meilleur apprentissage.
Quoi qu’on dise, quoi qu’on pense, il est indéniable que la pratique européenne des métiers, et son influence outre-frontière, fait école depuis des décennies.
Propriétaire depuis 2012 de l’atelier familial Auto Ralph, Harry Tavoukdjian est de ces Québécois qui ont le privilège d’avoir été formés selon la formule du compagnonnage.
Son père Raffi, qui a été son maître, avait lui-même appris le métier d’un oncle à qui l’ambassade canadienne de Beyrouth confiait ses véhicules avant que n’éclate la guerre du Liban de 1975.
L’école familiale
Né à Montréal en 1983, un an après l’ouverture de l’atelier familial dans le secteur de l’Hôpital du Sacré-Cœur, Harry s’y était imprégné très tôt, bien que fort attiré par l’électronique.
Éduqué dans une famille qui tient pour importante la moindre tâche, il y a, dès l’âge de 10 ans, passé les vacances à balayer, laver, observer les employés et les aider en leur apportant les outils.
C’est donc été après été qu’il a graduellement appris tous les aspects du métier et les a presque tous exercés, sauf les travaux de redressement, de sectionnement et de soudage.
Électronicien de formation
Malgré toutes ses heures d’apprentissage au côté d’un père connaisseur et inspirant, Harry avait pourtant opté pour le cours de Technicien en électronique et électricité.
Un choix qui n’était pas étonnant puisque, très jeune, sa curiosité et une trousse-cadeau d’initiation à l’électronique l’avaient amené à explorer le cœur des appareils domestiques, dont le téléphone.
Face au choix d’aller à l’université ou de joindre son père, chez qui on ne cesse d’apprendre, c’est finalement en carrosserie qu’il a décidé de faire carrière et de prendre éventuellement la relève de Raffi.
Avoir de nouveau 20 ans serait un rêve pour Raffi, qui a toujours sa place dans l’entreprise au côté de son fils et de sa fille Rina.
Propriétaire à 30 ans
À peine avait-il 30 ans lorsqu’il a acquis l’entreprise familiale et en a fait à sa façon un atelier à aire ouverte fondée sur les impératifs de mieux-être, ainsi que d’économie de temps et d’efficacité.
Harry Tavoukdjian a ainsi fait radicalement passer l’atelier Auto Ralph d’une classique carrosserie du vingtième siècle à un superbe environnement correspondant aux normes d’aujourd’hui.
Si l’image en est fort différente, son esprit et sa culture en sont toujours foncièrement ceux de Raffi.
L’y voir sur place presque quotidiennement contribue on ne peut mieux à les entretenir et les valoriser.
Logique en tout
À titre de maître à bord, Harry les illustre à sa façon en ayant pour principe premier d’être logique en tout, tant en gestion et en administration qu’en résolution de problèmes techniques.
Et cette approche est la même en ce qui a trait à une embauche que la détention d’un DEP en Carrosserie est loin de rendre systématique, d’autres atouts étant à ses yeux plus importants.
Lorsqu’un candidat est intéressant, il lui donne la chance de démontrer en quelques jours ce qu’il sait faire, et de savoir s’ils pourraient s’entendre.
Une rencontre confirme ensuite s’il sera ou non embauché.
Un atelier autonome
Son expertise en électronique et ses services complémentaires en mécanique, alignement compris, ainsi qu’en réglage des systèmes d’aide à la conduite en font un atelier autonome.
Par conséquent, l’analyse des systèmes avant et après réparation y est aussi familière que la lecture des plus complexes schémas des agencements électriques et électroniques.
Sous cet angle, il apprécie de plus en plus cette expertise depuis que le parc de véhicules électriques s’accroît de façon exponentielle en cette grande ville qu’est Montréal.
La vingtaine d’unités que comprend le parc de véhicules du centre de carrosserie Auto Ralph illustre l’importance de l’achalandage.
Investissement et loyauté
Harry affirme que le niveau de professionnalisme et d’expertise qu’il a atteint n’est pas seulement lié à son plan d’affaires.
En matière de carrosserie et de mécanique proprement dites le doit aussi à ses équipes.
Ce qu’il acquiert, tels les soudeuses, les extracteurs de fluides, dont le liquide de transmission, ou l’indispensable tire-pousse, de même que divers produits, est suggéré par le personnel.
Il est par ailleurs toujours prêt à investir temps et argent dans la formation des employés, mais à la seule et capitale condition d’être certain de pouvoir compter sur leur loyauté.
Cellulaires et principe premier
De quelle façon gère-t-il les cellulaires ? Nouvel habitué du salon SEMA de Las Vegas, Harry Tavoukdjian y a trouvé des applications qui permettent de les utiliser avantageusement dans l’exécution des tâches.
Quant aux règles administratives, il se fait un devoir de veiller à ce que la gestion des comptes recevables et payables soit prioritaire, appliquant ainsi le principe de base que lui a inculqué son père.
Auto Ralph, dont le nom est tiré du prénom de son fondateur, est le premier atelier du Québec à s’être associé au nouveau réseau CSN.
Auto Ralph possède tout l’équipement d’origine des constructeurs, analyseurs inclus.