Gagnante de la médaille d’or en carrossier aux Skills Compétences Canada, Marie-Ève Beauregard, accompagnée de l’enseignant Jacques « Dario » Régnaud, a bien voulu nous parler de son aventure lors d’une entrevue vidéo.
Diplômée en carrosserie du CEP Saint-Jérôme, Marie-Ève Beauregard est la fierté de M. Régnaud qui l’a formée mais aussi accompagnée durant cette exigeante compétition.
Ce dernier a d’ailleurs expliqué que cette année, l’épreuve avait pris un virage virtuel, à cause de la pandémie, ce qui ajoutait une complexité supplémentaire à l’épreuve.
Il a rappelé que les Skills sont là pour promouvoir l’excellence dans une vingtaine de métiers.
Un parcours virtuel
« Tout s’est fait à distance durant la compétition du 26 et 27 mai, explique M. Régnaud. J’étais mandaté par Skills Canada pour accompagner Marie-Ève, soumettre des vidéos de chaque étape pour qu’ils puissent juger. C’était très ardu cette année. »
On parle ici de réparation de plastique, du mesurage et analyse des dommages ou encore du sectionnement.
Prenant la parole, Marie-Ève Beauregard a expliqué qu’elle avait tout d’abord commencé sa carrière comme coiffeuse.
« J’ai rencontré un gars qui aimait beaucoup les voitures et il m’a transmis sa passion, raconte-t-elle, en mentionnant que durant cette période, elle ne trouvait pas de satisfaction dans ses emplois. En me faisant guider dans ma recherche d’emplois, j’ai réalisé que mon profil répondait à ce qui était recherché pour être carrossière. C’est vrai que j’aime être manuelle et artistique. »
Marie-Ève, une fois inscrite au programme de formation, était tellement motivée qu’elle l’a attaqué avec enthousiasme.
« Je voulais réussir, je voulais être la première et la meilleure. Ça résume mon DEP et oui, je m’en suis bien tirée. »
C’est ce que confirme Dario Régnaud.
« C’était super agréable de travailler avec Marie-Ève. En individuel comme en équipe, c’est une fille qui excelle dans tout ce qu’elle fait. C’était une élève exemplaire. »
Un travail varié
Mme Beauregard a terminé ses études en carrosserie il y a un an et demi. Après un passage chez un carrossier puis un concessionnaire, elle travaille maintenant chez Carrosserie Préférence, à Terrebonne, spécialisée dans les véhicules récréatifs.
Elle y trouve des tâches plus variées, ce qui correspond davantage à ses préférences.
« J’aime un peu de tout, à petites doses, tout le temps », illustre-t-elle.
Elle trouve que le DEP en vaut la peine, lui donnant plus facilement accès aux ateliers de carrosserie.
« Et cette formation complète donne une bonne base. »
Nous avons aussi questionné M. Régnaud au sujet de la rareté de la main-d’œuvre et du nombre restreint de jeunes attirés par les métiers de l’automobile.
« Il n’y a pas beaucoup de jeunes qui vont rester durant tout le programme et vont aussi, comme Marie-Ève, travailler dans le secteur. De tous les jeunes que nous formons, il y a peut-être un cinq ou six pour cent qui vont rester dans le domaine. Mais je suis quand même content de mon travail. Ça fait 17 ans que j’enseigne et quand je croise mes anciens élèves dans les ateliers, je me dis que c’est ça ma véritable paie. J’en ai d’autres comme Marie-Ève qui performent et d’autres qui vont même ouvrir leurs propres ateliers. »
Intéressant de constater que questionnée au sujet de son avenir, Marie-Ève Beauregard n’exclue par l’enseignement.
Mais pour l’instant, elle veut se consacrer à ce métier dont elle tire manifestement beaucoup de satisfaction.