Le 21 mai dernier, Albert Bennett, de la firme Gestion Vision Solutions, spécialiste en évaluation de l’estimation en carrosserie, nous a fait part de ses conseils lors d’une entrevue vidéo.
Dans sa carrière, menée notamment auprès de gestionnaires d’ateliers multiples en carrosserie, M. Bennett évalue avoir consulté environ 130 000 estimations. Il a ainsi été aux premières loges pour voir l’évolution du domaine et la complexification des processus de réparation.
Comme il le mentionne, ayant été dans le domaine de la carrosserie depuis 1990, il a mis un point d’honneur à toujours se former, car faute d’évoluer on est rapidement dépassé dans ce secteur où l’innovation est un défi constant.
Pour lui, l’estimation est évidemment une étape très importante dans le travail du carrossier puisqu’elle sera le point de départ des activités qui suivront.
Avec justement l’évolution des technologies et la multiplication des capteurs dans les voitures modernes, l’étape d’estimation est essentielle pour savoir exactement le travail qui doit être fait sur la voiture qui nous est confiée.
« L’objectif est que l’assuré retourne avec son véhicule en toute sécurité. »
Il est important pour lui de commencer par parler avec l’assuré pour mieux comprendre les circonstances de l’accident. Ensuite, il recommande un bon lavage du véhicule afin de bien voir les dommages et pouvoir bien les documenter pour l’assureur.
« Et il faut obligatoirement faire un balayage des données électroniques des systèmes du véhicule, reprend M. Bennett. Le scanneur va nous indiquer les dommages cachés et pourra établir s’ils sont reliés à l’accident. Ce processus va aussi éliminer les malentendus. »
La qualité des photos
Quand on demande à M. Bennett quels sont les problèmes les plus fréquents rencontrés lors de la soumission d’une estimation à l’assureur, il indique, en premier lieu, la qualité des photos.
« Souvent les photos soumises font face aux dommages, explique-t-il. Il faut bien sûr s’assurer que le véhicule a été nettoyé et les photos devraient être prises en angle, ce qui rend les dommages plus apparents. »
Un autre point de friction peut être au niveau de la sélection des pièces. Selon lui, en suivant les normes et processus, le carrossier pourra s’assurer qu’il inclut dans son estimation la bonne pièce.
En ce qui concerne le type de pièce à utiliser, les carrossiers travaillent habituellement avec les moteurs de recherche spécifiques à chaque assureur. Mais dans certains cas, une autre recherche permettra de trouver des pièces d’origine dont le prix équivaut à celui des pièces de remplacement.
« Ça demande un peu plus de travail pour l’estimateur, mais ça peut être intéressant, car, sans rien enlever aux pièces de remplacement, le travail avec une pièce d’origine est souvent plus simple. »
Ceci étant dit, M. Bennett rappelle qu’il est toujours plus profitable pour un atelier de carrosserie de réparer des pièces que de les remplacer.
« Conserver la pièce d’origine présente plusieurs avantages, ne serait-ce que dans la préparation. Souvent, il n’est pas nécessaire de la démonter pour la réparer. Mais il y a une tendance au remplacement, car le travail peut se faire alors plus rapidement. »
Pour les ateliers, le défi est d’avoir des techniciens bien formés afin de pouvoir proposer une solution de réparation.
Un bon estimateur
Comme le souligne M. Bennett, il est très important que l’estimateur de l’atelier mette constamment à jour ses connaissances.
« Il doit être au courant des normes du GAA et suivre les avancées technologiques. Je conseille qu’il entretienne ses relations avec l’assureur et qu’il n’hésite pas à poser des questions, photos à l’appui, s’il a un doute. Le secret, en plus des techniques, c’est la crédibilité de l’estimateur auprès de l’assureur. C’est primordial, en tout temps. »