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La nécessité d’une table de peinture unique

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La CCPQ demande à ce qu’une règle de base pour les allocations de peinture soit adoptée et respectée. PHOTO Shutterstock

L’abandon par le GAA de la table des allocations de peinture créer une situation insoutenable pour les carrossiers.

« C’est le Far West, c’est la jungle », ont décrié des carrossiers contactés par Autosphère sur cette question. Les assureurs gèrent les tarifs à la pièce et jouent directement dans le gagne-pain de ceux qui ont pour mandat de réparer les voitures de leurs clients.

Rappelons que depuis le 1er septembre la table des peintures n’est plus une référence et que la CCPQ a mis sur pied un comité pour prendre le relais et proposer une solution au vide créé par le désistement du GAA.

Après une analyse approfondie de la réalité financière des carrossiers face à ce poste de dépense, la CCPQ suggère que les temps de peinture alloués par les logiciels d’estimation, sans seuil maximal, soient utilisés afin d’établir les bases relatives aux frais de matériel de peinture. Il s’agit de données neutres, reconnues par l’industrie.

La Corporation estime aussi que les tarifs appliqués pour le matériel de peinture ne devraient pas être sous les montants évalués dans son étude, soit 45.99$ pour les deux étapes, et 56.60$ pour les trois étapes. Elle souligne qu’une majoration à 48.94$ pour les deux étapes absorberait l’augmentation du coût de la peinture.

Arbitraire et sans fondement

Alors que la CCPQ a partagé cette analyse avec les grands réseaux de carrosserie et les assureurs, force est de constater que les assureurs en font fi. « Chaque assureur arrive avec sa formule, déplore Luc Fillion, responsable de ce dossier pour la CCPQ. Nous avons été transparents et nous basons nos chiffres sur la réalité du secteur, une réalité d’ailleurs appuyée par les outils informatiques d’estimation reconnue. Là on voit des assureurs accepter les heures estimées, mais réduire sur le versement pour le matériel de peinture. Ou encore l’inverse ou un mélange des deux. C’est une situation difficile et laborieuse pour les carrossiers. Ce sont eux qui doivent se casser la tête, se réinventer pour suivre les directives d’un puis de l’autre assureur. Il faut que les assureurs s’entendent sur une règle unique, ce serait plus simple, tellement plus efficace, plus harminieux et plus rentable.»

Soulignons que la CCPQ préconise aussi que les frais de cartonnage soient accordés lorsque l’on peinture uniquement un pare-chocs avec une demi-heure pour les deux étapes, et une heure pour les trois étapes.

Pour Michel Bourbeau, président de la CCPQ, cette situation qui se crée au détriment des carrossiers pourrait être corrigée. « Il y a de l’amertume. Voyez les lendemains de la pandémie, imaginez ce à quoi ressemblera l’avenir à court, moyen et long terme. Nous sommes à l’aube d’une période qui sera déterminante sur le plan de l’économie. Les carrossiers éprouvent des difficultés alors que les assureurs engrangent des profits. La situation est encore fragile et étrange, et j’appréhende des fermetures. C’est peut-être utopique mais si les assureurs pouvaient reconsidérer leurs approches, en termes de rentabilité et de standardisation, je l’ai dit et le redit, au final toutes les parties seraient gagnantes. »

Soulignons qu’une seconde analyse des coûts reliés à la peinture sera livrée d’ici décembre.

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