Comme la vie, la pratique d’un métier a une tout autre portée selon qu’elle soit en mode passif ou actif.
Artiste dans l’âme, la passion pour la remise à neuf d’un véhicule n’a jamais quitté Christian Dagenais. Elle s’est au contraire accrue au fil de l’évolution des véhicules et du métier de carrossier.
Directeur depuis 10 ans de CARSTAR Ste-Thérèse, il fait partie de ceux qui l’ont appris alors qu’à ses 16 ans les coffres d’outils étaient dépourvus, les conditions extrêmement difficiles et nocives pour la santé, et les normes minimes.
On en était à l’ère du pré-DEP, ce cours qui a justement été créé grâce aux débosseleurs et aux peintres de sa génération, dont l’expertise avait été acquise davantage par la pratique que par des cours de base.
C’est dans ce contexte que sa constante soif d’en apprendre toujours plus sur l’exécution des tâches par une formation continue et sa perpétuelle recherche d’outils et de produits d’avant-garde, sont très tôt devenues sa marque.
Prodigieux bonds
Son but n’a jamais été de concurrencer qui que ce soit — c’est encore le cas — mais d’être simplement au sommet de ce qu’il faut savoir et posséder afin de livrer des véhicules impeccables.
La transformation de l’industrie, qui s’est faite au fil de son quotidien, a été si extrême qu’il a l’impression que les avancées des dernières décennies représentent des bonds de plus d’un siècle.
Ce qui le touche particulièrement, c’est de constater que l’équipement de bureau et de carrosserie, de même que les locaux, sont devenus avec le temps aussi modernes et accueillants que ceux des concessionnaires.
Toujours plus haut
Loin de le frustrer, plus les exigences en matière de qualité et d’environnement s’accroissent, plus il les voit positives à tous égards pour la notoriété de la profession.
Christian Dagenais souhaite d’ailleurs que le haut niveau d’expertise reconnu par les certifications des constructeurs — dont celle qu’il a obtenu de Toyota — donne à l’industrie toutes les lettres de noblesse qu’elle mérite.
Selon lui, cette reconnaissance devrait logiquement être un atout supplémentaire pour attirer les jeunes, en les amenant à s’arrêter à un métier essentiel, fascinant, motivant et technologiquement avancé.
Les absolus du présent
Jadis, tout se réparait, se remontait à la bonne franquette en quelque sorte, puisqu’on allait jusqu’à remplacer des sections complètes d’un véhicule, uniquement comme on l’avait appris des collègues.
Personne n’avait en tête la notion de sécurité. Aujourd’hui, on ne peut ignorer que les aciers à haute et très haute résistance sont irréparables, que l’aluminium et l’acier sont incompatibles, et que la réparation sécuritaire est la règle absolue.
Aucun apprenti ne peut d’ailleurs ignorer l’extrême importance de suivre les directives des constructeurs, l’obligation d’identifier les matériaux, de même que les méthodes d’assemblage par collage et de soudure par points.
À garder en tête
Ce qui n’a toutefois jamais changé avec les années, c’est la passion qu’il faut fondamentalement avoir pour le métier et l’automobile, et l’exercer avec respect envers ses collègues et la clientèle.
Cette passion doit aussi être la même pour la découverte de la moindre innovation permettant de se mettre à jour en fonction des nouveautés, insiste-t-il, dont ce qui est en lien avec ce que recèlent les systèmes d’aide à la conduite.
Enfin, il est bon que la relève apprécie comme il se doit l’équipement favorisant le mieux-être, tels les élévateurs ciseaux, ainsi que les systèmes à convexion, adduction et aspiration d’air qui ont rendu propres les ateliers et les véhicules.
Signe des temps
En pensant à sa longue expérience, Christian Dagenais sourit en concluant qu’aux yeux des clients ce ne sont sans doute que les sondages en ligne qui sont le plus manifestes de l’évolution de l’industrie.