Trouver la source d’un problème électrique peut parfois être une démarche ambiguë.

Ce printemps, j’ai eu l’honneur d’être juge aux Olympiades des métiers et des technologies à Québec. Deux jours durant lesquels les meilleurs compétitionnent pour monter au prochain niveau et ultimement peut-être décrocher une médaille à la compétition mondiale.  

Le poste qu’on m’a attribué pour la compétition était les problèmes électriques. Ce que j’ai pu constater lors de cette expérience est que souvent, on ne sait pas par où commencer quand nous avons à réparer un bris qui touche aux composantes électriques sur un véhicule. Et quoi de mieux qu’utiliser un problème qui nous a été apporté à l’atelier pour y faire un lien et même donner un truc ou deux pour les prochains compétiteurs et techniciens apprentis dans le domaine.

Sauter aux conclusions

Le véhicule problématique : un Jeep Wrangler 2013 dont les essuie-glaces ne fonctionnent pas. Ce que j’ai vu lors de la compétition, et ce que je vois souvent d’autres techniciens, c’est de sauter directement à la composante et commencer à faire des vérifications, voir s’il y a de l’alimentation et de la masse quand on active ladite composante. Cette vérification peut, dans certains cas, vous mener à suivre une mauvaise piste, perdre du temps (et on sait tous que huit heures de travail par jour s’écoulent souvent trop vite), et ultimement vers un mauvais diagnostic.

Premier point à apporter : Pourquoi débrancher une composante pourrait ne pas être recommandé pour certains constructeurs ? C’est très simple. Certains constructeurs font une vérification de l’intégrité d’un circuit avant d’y envoyer de l’alimentation, question de ne pas provoquer un court-circuit.  

Alors, la composante débranchée, on pourrait n’y rien voir. Et sans savoir exactement ce qu’on doit voir avec notre mesure, comment pourrait-on prendre une décision sur la prochaine étape ?

Deuxième point : Souvent, je fais mention qu’on est toujours mieux de prendre un petit 15 minutes pour satisfaire notre curiosité avant de tomber dans les instructions d’un constructeur.

Le temps de comprendre

Dans cette situation, pourquoi ne pas étudier le circuit électrique de la composante qui ne fonctionne pas ? Cette vérification va nous donner un très important indice sur les prochaines étapes qu’on devrait suivre.

Est-ce que la composante est alimentée directement et contrôlée par des interrupteurs, ou, est-elle contrôlée par un module ? Elle est alimentée directement ? Des vérifications de circuit électrique de base devraient être plus que suffisantes pour trouver la source du problème.  

Elle est contrôlée par un module ? La première vérification devrait être faite avec un analyseur (scan tool) pour trouver possiblement un code d’anomalie qui va nous mener à une charte de diagnostic. Et même s’il n’y a pas de code, à partir du moment où on a un module impliqué dans l’équation, il est mieux de suivre une charte ou une procédure pour éviter des situations fâcheuses.

Dans notre cas précis, les essuie-glaces SONT contrôlés par le TIPM (Totally Intergrated Power Module), et nous avions le code B2304 Wiper Park Switch Low. Cette charte très courte nous mène à changer le module qui avait eu une infiltration d’eau et subi un court-circuit.  

En conclusion, j’espère que mes deux petits trucs vont vous assister lors de votre prochaine réparation !