C’est le 11 avril qu’avait lieu le Séminaire client de Montréal de Holman à Laval, réunissant conférenciers, gestionnaires de parc, fournisseurs et représentants de constructeurs automobiles.

Comme le soulignait d’entrée de jeu Michelle Haddow, directrice régionale des ventes pour Holman, cette entreprise qui célèbre cette année son centième anniversaire est un leader mondial en gestion de parcs. Holman offre en effet aux gestionnaires de parc les outils numériques leur permettant une gestion optimale de leurs parcs véhiculaires.

Elle a aussi souligné, avant de donner la parole aux conférenciers, que Holman présentait ces séminaires partout au Canada.

Le premier intervenant, Romy Bria, vice-président, relation client chez Holman, a présenté une analyse du marché et de la performance des parcs. Il s’est servi d’un modèle d’entreprise de services de ventes pour illustrer ses propos.

« Nous avons vu l’évolution des parcs au cours des années. Que ce soit la connectivité ou encore l’arrivée de véhicules électriques, le domaine est plus complexe depuis cinq ans », a-t-il mentionné.

Savoir mesurer le succès d’un parc

Ce spécialiste a parlé des façons de mesurer le succès des parcs aujourd’hui, notamment en se basant sur le coût total de propriété (TCO). Il a expliqué l’intérêt de se comparer à d’autres parcs, mais aussi de mesurer à l’interne les différents secteurs d’activité, la performance de ses véhicules ou des conducteurs.

M. Bria a aussi abordé la question de la hausse des coûts d’entretien et d’acquisition de véhicules. Revenant à son exemple d’un parc dédié à des services de ventes, il souligne qu’il est composé à 89 % de VUS. Le prix des pièces pour leur entretien a grimpé de 10 à 20 % depuis 2020 en moyenne. Le coût d’acquisition des véhicules neufs est en hausse 15 % à 20 % pour la même période tout comme les mensualités qui ont bondi de 39 %. La seule bonne nouvelle est au sujet du carburant dont le prix est moindre de 27 % depuis juin 2022.

L’indice de rétention Black Book a augmenté de 39 % depuis 2019, ce qui signifie une forte valeur des véhicules en revente, un phénomène qui va s’estomper ça avec la hausse de la disponibilité des voitures neuves.

En parlant du seuil de remplacement, il a mentionné l’importance pour les entreprises d’établir une stratégie assurant un roulement constant. Établir le coût d’entretien par kilomètre est un bon indicateur. « Soyez prévoyants, car les véhicules doivent être disponibles au bon moment. »

Selon la stratégie, on pourrait parler ici du remplacement du tiers des véhicules du parc annuellement. Toutefois, il comprend que certains facteurs peuvent jouer dans cette stratégie, par exemple la volonté de réduire le volume du parc ou de livraisons retardées.

La télématique et l’entretien

Eric Attias, vice-président des ventes pour le Canada chez Holman, a pris le relais en abordant l’importance de prendre des décisions concernant le parc en se basant sur des chiffres. La télématique, à ce sujet, est un outil incontournable. Il a aussi parlé du rendement optimal d’un parc, des programmes de remplacement, de l’importance de l’entretien préventif et celle de bien planifier la transition électrique.

« Le secteur est touché par l’inflation et nous anticipons une hausse des coûts d’entretien de 7,5 % en 2024. Ajoutons à cela la pénurie de main-d’œuvre et l’augmentation de l’âge moyen des véhicules depuis la pandémie. Heureusement, les pièces de remplacement sont plus facilement disponibles. Respectez le programme d’entretien préventif et contrôlez les réparations majeures. Ce que l’on veut éviter, ce sont les temps d’arrêt imprévus. »

Tout comme son collègue, il insiste sur l’importance d’établir des cibles et des budgets sur de longues périodes. « Avec les bonnes données en main, on peut faire preuve de flexibilité avec les fournisseurs et varier les modèles, éliminer les véhicules supplémentaires ou même revoir la notion du conducteur unique sur le même véhicule pour rendre le parc plus efficace », explique M. Attias.

L’objectif d’avoir un parc véhiculaire d’une taille optimale repose sur l’analyse des données qui indiqueront l’utilisation réelle des véhicules. Il indique aussi qu’il faut se montrer flexible et se permettre de changer les prévisions en cours de route à la lumière des véritables besoins.

L’impact de l’élimination des subventions

M. Attias a conclu sa présentation en détaillant la décision du gouvernement du Québec de réduire puis abolir les subventions pour l’acquisition de véhicules électriques et hybrides du programme Roulez vert. « L’industrie s’y attendait, mais pas aussi rapidement. Il faudra voir l’impact de cette abolition sur les ventes de VÉ et aussi, quelle sera la décision du gouvernement fédéral à ce sujet lors de son prochain budget. Ce qui est certain, c’est qu’il n’y a pas encore parité entre les coûts d’acquisition d’un véhicule à essence comparativement à son équivalent électrique. »

Le troisième conférencier, Mike Stallone, vice-président au développement des applications chez Holman, a fait le point sur le travail consacré par son entreprise pour le développement des outils technologiques visant à hausser la performance des clients.

« Notre objectif est de faciliter les interactions, réduire les irritants, améliorer la visibilité et bonifier l’expérience pour nos clients. Nous voulons qu’ils trouvent plus facilement les informations dont ils ont besoin. »

Une plateforme en évolution

Plusieurs nouveautés sont en développement pour augmenter la performance de la plateforme et des tableaux de bords affichant les indices clés de performance (KPI). Des applications plus spécifiques, notamment celle destinée aux conducteurs, seront aussi bonifiées. Par exemple, le conducteur pourrait voir, directement sur son portable, l’emplacement des 60 000 bornes de recharge électrique de l’Amérique du Nord. Il sera aussi possible d’accéder à un relevé de consommation des bornes de recharge à la maison pour le remboursement au travailleur.

Sur la même planète

Deux fois champion olympique et conseiller en investissement, Alexandre Bilodeau était l’invité spécial de ce séminaire. Il a parlé de la force mentale nécessaire à la réussite. « Les gens pensent que nous les athlètes vivons sur une autre planète, a-t-il lancé. Pourtant, il y a des parallèles dans nos vies. Le travail acharné et la détermination sont des valeurs communes. »

Il a expliqué que même pour performer dans un sport individuel le succès repose sur un travail d’équipe. « Comme un entrepreneur, le succès c’est de savoir bien s’entourer. Nous nous donnons des objectifs à atteindre et devons travailler à avoir les outils pour les atteindre. Et ces objectifs doivent évoluer, comme la situation. Prenez le temps de prendre un pas de recul et aussi, d’apprendre de vos erreurs, comme je l’ai fait dans ma carrière sportive. Il ne faut pas promettre le résultat, mais s’engager à être prêt et qu’on aura l’entourage pour réussir. »

Ce témoignage a agréablement conclu la rencontre.