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Économiser de l’énergie par l’entretien préventif

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Un entretien préventif a un impact positif direct sur les émissions de GES. Photo Shutterstock

Un bon programme d’entretien des véhicules et des équipements de parc se traduit par une réduction des émissions de GES, des véhicules qui durent plus longtemps et qui conservent une meilleure valeur de revente. À condition bien sûr d’utiliser les bons outils technologiques et des données pertinentes.

Luc Saint-Amour, propriétaire de Napa Autopro à Saint-Augustin. Photo Luc Saint-Amour

Ce qui n’est pas toujours le cas dans l’industrie, comme en témoignent les experts.

« Les véhicules d’aujourd’hui exigent un suivi beaucoup plus serré qu’avant et les intervalles prévus entre les entretiens sont beaucoup plus rapprochés qu’ils étaient dans le temps, rappelle Luc Saint-Amour, propriétaire de Napa Autopro à Saint-Augustin ayant plus de 20 ans d’expérience dans le domaine. Par exemple, pour un certain type de camions, il était recommandé de changer l’huile de différentiel aux cinq ans, aujourd’hui on estime que cet entretien doit être effectué à 24 000 km ou aux deux ans. »

Au fur et à mesure que l’entretien d’un parc se complexifie, les gestionnaires doivent pouvoir compter sur des logiciels et des systèmes de collecte et d’analyse des données de plus en plus sophistiquées. Dans ce contexte, les tableaux Excel n’ont plus la cote !

Passer des tableaux Excel à la télémétrie

Guillaume Poudrier, président de Géothentic. Photo Géothentic

La télémétrie se rapporte à la surveillance et à l’analyse d’informations de systèmes informatiques visant à suivre les performances et à identifier les problèmes. Une technologie bien intégrée par les gestionnaires des parcs? Pas encore, dit Guillaume Poudrier, président de Géothentic, une entreprise spécialisée en gestion de parcs.

« Fréquemment, je rencontre des clients qui n’utilisent pas la télémétrie et qui font l’entrée de leurs données de façon manuelle. Pourtant, dans la plupart des projets, l’objectif initial c’est d’optimiser la gestion de l’entretien de parc en se basant sur les données pertinentes pour les différents véhicules et équipements. »  

Or, éliminer cette lourde opération manuelle qui consiste à entrer les données dans le logiciel est le premier pas à franchir si on vise à systématiser la planification de l’entretien.

« La télémétrie permet de systématiser l’entretien d’un parc à partir de données réelles et de se servir des logiciels déjà utilisés par les entreprises pour éviter de rajouter un outil supplémentaire pour planifier notre entretien. L’objectif est de simplifier le processus de gestion de l’entretien en vue de l’uniformiser et de maximiser ses retombées ; mais trop souvent l’entretien préventif est improvisé ou laissé au libre choix de la personne responsable. »

Utiliser les bonnes variables

Une bonne planification de l’entretien commence par l’identification des variables pertinentes. Ces variables sont déterminées en fonction de l’usage des différents types de véhicules.

« Trop souvent, les gestionnaires n’utilisent pas des données optimisées, raconte Guillaume Poudrier. J’ai vu de très grands joueurs du monde industriel qui basent leur entretien sur des calendriers d’entretien fixes aux trois mois alors qu’au bout de trois mois, certaines machines sont dues pour un entretien alors que d’autres, qui n’ont pratiquement pas été utilisés, ne le sont pas. »

L’important, rappelle-t-il, c’est d’éviter de nuire aux opérations courantes pendant les périodes d’entretien. Ce qui peut représenter un défi logistique pour les entreprises qui ont peu ou pas de véhicules en surplus.

Recommandations des experts

Roger Constantin, expert en gestion de parcs. Photo Roger Constantin

Selon Roger Constantin, expert en gestion de parcs, la clé en matière d’économie de carburant et d’entretien préventif se résume comme suit : « toujours s’assurer de remettre le véhicule le plus près de son état original. Pour ce faire, il faut prévoir des inspections, des réglages, du nettoyage et des tests sur des composantes. »

Constantin recommande également des inspections visuelles journalières effectuées par les utilisateurs des véhicules dans le but de détecter les problèmes en amont et de prévenir les pannes.

« On peut aussi faire ce qu’on appelle des analyses de cause à effet pour déterminer les causes de toutes les pannes subies pendant une année ; ces informations peuvent être intégrées à un plan d’entretien préventif et ainsi améliorer la performance du véhicule et stabiliser ou améliorer la consommation de carburant. »

Par ailleurs, de plus en plus dans l’industrie on parle d’entretien, non pas préventif, mais prédictif.

« Ce type de programme permet de prévoir le moment ou une pièce doit être remplacée, explique M. Constantin. Cette façon de faire est essentielle si l’on cherche à éviter des pertes d’opportunités pour l’entreprise. Perdre l’usage d’un véhicule parce qu’une pièce doit être remplacée, cela représente une perte de revenus. »

Huit meilleures pratiques

Voici les huit pratiques recommandées par Brandon Boring, directeur des transports pour la Pennsylvania State Police et membre de la NAFA nord-américaine, pour réduire efficacement l’empreinte carbone des véhicules, contribuer à la protection de l’environnement et réaliser des économies grâce à une meilleure efficacité énergétique et à une réduction des émissions :

  1. Entretien régulier des moteurs : Cela comprend des mises au point régulières, le changement des filtres à air et le remplacement des bougies d’allumage si nécessaire.
  2. Bon entretien des pneus : Maintenir une pression de pneu correcte et des roues correctement alignées peuvent éviter une usure inutile des pneus, qui peut contribuer à une consommation de carburant inefficace.
  3. Vidanges d’huile programmées : Une huile sale peut augmenter la friction et réduire les performances du moteur, entraînant une consommation de carburant et des émissions plus élevées.
  4. Inspections des systèmes d’émissions tels que les convertisseurs catalytiques et les capteurs d’oxygène : Des systèmes d’émission défectueux peuvent entraîner une augmentation des émissions de polluants nocifs.
  5. Formation des conducteurs et surveillance du comportement : offrir aux chauffeurs une formation sur les techniques de conduite écologiques, telles que l’accélération en douceur, le maintien d’une vitesse constante et la réduction du ralenti, peut contribuer à améliorer le rendement énergétique et à réduire les émissions. 
  6. Inspections régulières des véhicules : le but est d’identifier et de résoudre tout problème susceptible d’affecter le rendement énergétique et les émissions pour garantir des performances optimales.
  7. Optimisation du parc : la planification des itinéraires et des véhicules peut contribuer à réduire le kilométrage inutile et la marche au ralenti.
  8. Gestion du cycle de vie : La mise en œuvre d’un plan structuré de gestion du cycle de vie des véhicules du parc peut contribuer à garantir que les véhicules plus anciens et moins économes en carburant soient mis au rebut et remplacés par des modèles plus récents et plus efficaces.

 

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