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Auto-Prévention aborde la question de la santé physique et mentale

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L’équipe d’Auto-Prévention était sur place pour accueillir et informer les participants.
Les spécialistes de Compétences VÉ expliquaient la sécurité liée au travail sur les véhicules électriques.
Qué-Mont présentait ses équipements, dont ceux liés à la sécurité.
Plusieurs kiosques de fournisseurs attendaient les visiteurs pour présenter des équipements de sécurité.
La CNESST parlait des programmes de santé et sécurité au travail.
Quelque 175 participants s’étaient retrouvés au colloque d’Auto-Prévention.
Sylvie Mallette, directrice générale d’Auto-Prévention a présenté le programme de la journée.
Un panel d’entrepreneurs du secteur automobile a abordé la question de la santé physique et mentale dans leurs opérations.
Martine Barbeau et Karine Bouchard de la CNESST ont parlé des risques psychosociaux en milieu de travail.
Des conseillers d’Auto-Prévention ont détaillé les approches pour réduire les risques de blessures en atelier.
Une autre session était consacrée aux responsabilités des employeurs au sujet de la santé psychologique.
C’est le psychologue Amir Georges Sabongui qui a conclu le programme avec sa présentation sur la gestion du stress.
Croisés au passage, Luc Champagne d’Autosphere, Sylvie Mallette d’Auto-Prévention et Jacques Maheux de CAA-Québec.
Photos Michel Beaunoyer

C’est le 15 mars au mont Saint-Sauveur que s’est déroulée la 41e édition du Colloque d’Auto-Prévention offrant une approche concrète sur les enjeux de la santé physique et psychologique.

Ce rendez-vous du secteur automobile regroupe une sélection variée de quelque 175 représentants de l’industrie automobile, qu’il s’agisse des services d’entretien et de réparation, des concessionnaires automobiles, des recycleurs, des dépanneurs ou encore des syndicats représentant certains travailleurs de l’industrie.

Les gestionnaires témoignent

L’approche d’Auto-Prévention se voulait très proche de la réalité des ateliers. L’illustration la plus claire de cette approche était la présentation, en ouverture du colloque, d’un panel composé de Bruno Pires, de Toyota, Carle Falardeau d’EBI, Daniel Cloutier, d’Unifor et Maxime Castellon, de Fix Auto Carrefour Laval. Philippe Bussières, conseiller principal formation CPCPA, en était l’animateur.

Durant les échanges, le premier sujet a été l’impact du manque main-d’œuvre sur la productivité, la réduction d temps disponible pour la formation, et la pression occasionnée par l’augmentation des heures supplémentaires. Ainsi, un horaire qui passe de 40 à 55 heures représente plus de risques d’accident.

Le recours aux travailleurs étrangers pour les ateliers représente aussi un challenge en matière de santé-sécurité et de formation en général, notamment à cause des problèmes de langage.

Pour les gestionnaires de parc, ce manque de ressources humaines représente un danger de tourner les coins ronds sur l’entretien des véhicules. Et ce, même avec les travailleurs étrangers. On constate aussi, dans tous les secteurs, un déplacement d’employés.

En matière de prévention, M. Castellon indique l’importance de faire attention aux mauvaises habitudes, auxquelles il faut s’attaquer dès le départ, en appliquant les mêmes directives dans tous les ateliers. Il recommande un guide de bonnes pratiques Santé et sécurité en plus de la formation technique.

Réduire le rythme est un facteur pour éviter les accidents. Il recommande de ne pas diminuer les normes et d’éviter les compromis.

M. Pires, de Toyota, compte sur une équipe multiculturelle. La formation des travailleurs étrangers se fait dans leur langue. Il relève par exemple que le coaching se fait entre Ukrainiens qui sont là depuis plus longtemps avec les nouveaux arrivants.

De bonnes habitudes

Maxime Castellon, met en garde sur le fait qu’il faut faire attention pour que ces nouveaux employés ne travaillent pas comme chez eux, en leur offrant une formation continue. « Profitez de la force du groupe. Il faut les encadrer, et la francisation est un défi. »

Daniel Cloutier d’Unifor, souligne qu’en effet la francisation est la clé, pour l’intégration pas juste au travail, mais aussi dans la communauté. « Il est possible de travailler avec des organismes locaux pour nous aider et les aider. Créer des réseaux pour eux, sinon l’intégration est vouée à l’échec. En matière de sécurité, ne prenons rien pour acquis, comme pour les autres connaissances, il faut les mettre à jour »

M. Cloutier a aussi observé la fragilité du mental durant la pandémie. « L’organisation du travail peut avoir un impact, les entreprises sont réticentes à le considérer. Est-ce que l’organisation favorise la bonne santé mentale ? » Selon lui, on ne peut pas dire à un employé d’être 100% productif toute la journée ou de couvrir pour les autres en faisant une job et demie.

L’animateur Philippe Bussières mentionne l’importance d’implanter dans les ateliers d’entretien et de réparation automobile une culture de formation. Il mentionne aussi que l’industrie opère beaucoup en anglais et que la connaissance de cette langue est un atout. « En matière de santé, les entreprises pensent à leurs conditions physiques pas nécessairement mentales, » ajoute-t-il au sujet de la prévention.

Comprendre les besoins

Carle Falardeau a travaillé huit ans au Mexique, au retour, il était bien en mesure d’appliquer dans son entreprise ce qu’il aurait aimé avoir lui-même comme encadrement. « Il faut se rendre disponibles et mettre de la douceur dans l’approche », explique-t-il au sujet des nouveaux travailleurs.

Pour M. Pires, il est important de tester les connaissances des nouveaux employés, peu importe leur provenance dès l’entrée, les intégrer au comité santé et sécurité, pour par exemple comprendre les équipements et les entretiens nécessaires. Il faut leur offrir un accès à un soutien psychologique au besoin.

M. Castellon enchaîne : « Nous n’avons pas de relève ici, donc, on engage des gens avec moins d’expérience. Il n’y a pas de discussion sur les mesures de sécurité : lunettes de protection, bouchons et masques sont de rigueur. Toutefois, en matière d’équipements de protection, nous leur offrons de faire leurs choix, il faut qu’ils soient confortables. Et les fournisseurs peuvent faire des démonstrations. »

Le gestionnaire d’ateliers de carrosserie constate que les employés vont s’attacher à l’entreprise qui prend soin d’eux. Ses chefs d’équipe pour la production sont aussi responsables de la santé et sécurité. Ici, on partage les bons coups et on voit, en équipe, ce qui peut être amélioré.

Très dynamique en matière de prévention, M. Castellon suit attentivement les technologies et techniques de réparation pour voir comment toujours améliorer les conditions de travail de ses équipes.  Le sablage sans poussière en étant un exemple. Il en va de même pour les véhicules électriques qui représentent un nouveau défi : « On doit se former, car il faut, savoir ce qu’on a entre les mains. »

M. Falardeau recommande d’être sévère avec les nouveaux travailleurs, ce qui a comme effet d’inspirer les anciens dans leurs pratiques de sécurité. Il conseille aussi de les laisser choisir ce qui leur convient en matière d’équipements de sécurité. « Je recommande aussi un test avec sonomètre pour mesurer le bruit et agir pour réduire la surdité professionnelle. »

Il faut aussi être à l’écoute des demandes des employés, pour des équipements pour les aider, par exemple pour soulever des roues lourdes et des pièces de mécanique ou réduire le bruit en optant pour des compresseurs à vis.

Daniel Cloutier recommande de ne pas tolérer les écarts en matière de sécurité, même si c’est un super employé. « Il est bon d’avoir des ambassadeurs qui vont voir comment les autres travaillent, pour changer leurs façons de faire au besoin. On ne parle pas d’une approche punitive, mais informative et collaborative. Il faut aussi faciliter l’accès à l’information pour cartographier les risques et le partager avec l’équipe. »

Les risques psychosociaux

Martine Barbeau et Karine Bouchard, conseillères en santé psychologique au travail, CNESST ont parlé, dans un atelier, des risques psychosociaux, afin de les identifier et d’agir pour les prévenir.

Elles ont présenté la campagne vidéo efficace à la télé sur ces sujets. Pour éliminer ces risques à la source, il faut travailler avec l’humain, puisqu’il est à l’origine de cet enjeu. « Le travailleur doit voir à sa santé et à celle des autres. Les congés de maladie sont plus longs pour les problèmes de santé mentale que physique », ont-elles souligné.

Elles ont expliqué l’importance de soutenir les employés, notamment en pensant aux horaires de travail. C’est la responsabilité de tous de créer un climat sain dans l’entreprise, favorisant l’entraide.  Les risques psychosociaux sont présents dans tous les milieux de travail, car ils sont liés à la nature humaine.

Les deux conseillères ont parlé des plus importants risques : Violence, harcèlement, ou encore l’exposition à un évènement potentiellement traumatique.

La violence peut venir des collègues et aussi des clients. On parle ici de l’usage de la force physique, comme de lancer des objets, détruire du matériel, bousculer des gens.

Un climat toxique

La violence psychologique elle se traduit par l’humiliation, la détresse psychologique, la dénigration quand un employé est nouveau à son poste. Émettre à répétition des remarques désobligeantes envers un livreur jugé trop lent en est un exemple.

La violence sexuelle pour sa part consiste en gestes et paroles non désirées, par exemple : faire des avances persistantes, poser questions intrusives sur la vie sexuelle ou émettre des remarques déplacées sur l’apparence physique.

« L’employeur est tenu d’agir, expliquent les expertes. Il doit contrôler les accès par exemple pour un conjoint qui viendrait harceler sa ou son partenaire sur le milieu de travail, et établir un plan d’aide. Il faut favoriser la discussion et être à l’affût des signes de problèmes. Prenez le temps de rencontrer les personnes pour comprendre, éviter l’escalade et appliquer solutions. »

Le harcèlement, peu importe son origine, qu’il vienne d’un patron, d’un collègue ou d’un client, va blesser la personne, devient néfaste pour le milieu de travail et va avoir impact sur la productivité de l’entreprise et le niveau d’absence de la victime. Une politique de prévention contre le harcèlement psychologique et sexuel est obligatoire. Une bonne gestion des conflits va favoriser un milieu de travail sain.

Un évènement traumatique peut aussi être une source de risque, par exemple après un accident subi par un collègue. La prévention des accidents de travail prend encore plus d’importance sous cet éclairage. Les gestionnaires doivent réaliser que les absences pour cause de santé psychologique représentent un coût important pour leurs entreprises.

La démarche préconisée par la CNESST est d’identifier, de contrôler et de corriger les risques. Le site internet de l’organisme donne plus de détails à ce sujet et propose des mesures de prévention. « Rappelons qu’il s’agit d’une responsabilité partagée avec les employés, car ils savent les risques auxquels ils sont exposés. Établissez et partagez votre politique de prévention du harcèlement et de la violence et présentez les ressources si des problématiques sont rencontrées. »

Il est possible de placer des affiches de sensibilisation et des valeurs de votre entreprise à la vue des clients et du personnel pour appuyer la démarche.

Prendre soin du physique

Les conseillers d’Auto-Prévention ont pris le relais lors d’un atelier portant sur la prévention des risques physiques au travail. D’entrée de jeu, ils ont souligné qu’il faut que les gestionnaires d’atelier se mettent à la place de leurs travailleurs.

Quels devraient être leurs objectifs ? Éliminer les risques de blessures, réduire l’effort et établir de meilleures façons de travailler.

Les efforts excessifs, les chutes, être frappé par un objet, sont les plus fréquentes causes d’accidents au travail. Les cas de lésions au dos et aux épaules sont encore très fréquents dans les ateliers, notamment dans les centres de pneus.

Au-delà de la formation qui s’impose, les conseillers ont mis la lumière sur les équipements et les méthodes de travail.

Lors d’un exercice pratique, les participants étaient invités à partager leurs idées sur la manutention d’objets lourds.  L’objectif était d’identifier les problématiques de manutention, les solutions explorées et les solutions mises en place. Moment, équipement, lieu, individu et tâche sont les facteurs qui se combinent pour créer des risques d’accident.

Régler à la source

Idéalement, il est recommandé de les régler à la source, par exemple en installant des équipements qui allègent le travail ou encore en s’assurant de fractionner le travail répétitif. Dans le secteur du pneu, où la charge de travail est particulièrement intense en périodes de pointe, des équipements comme des bras de soutien, des chariots, des lève-pneus ou encore des convoyeurs facilitent le travail. Les participants ont aussi évoqué l’avantage du positionnement ergonomique des machines pour réduire les déplacements inutiles. Toujours pour les centres de pneus, le fait de faire entrer les nouveaux et les temporaires avant la période de pointe pour les coacher a été mentionné comme une bonne pratique.

Dans un autre témoignage, un gestionnaire de carrosserie a expliqué l’achat d’un palan pour retirer les lourdes boîtes de camionnettes lors des réparations.

Ces échanges ont montré comment des idées qui viennent d’autres ateliers peuvent inspirer d’autres gestionnaires.

Mentionnons que l’équipe d’Auto-Prévention, qui compte une vingtaine d’employés, offre d’ailleurs depuis de nombreuses années la possibilité d’organiser une visite dans les ateliers pour en guider les dirigeants vers de meilleures pratiques en matière de santé et sécurité. On parle ici d’organisation du travail, d’équipements adaptés, des méthodes de travail et de mener une évaluation de groupe pour identifier les risques et les moyens de prévention.

Prendre soin du psychologique

Les conseillers d’Auto-Prévention François Bélanger, Alexandre Cormier, Karine Dionne, Jonathan Fortier ont ensuite animé un atelier portant spécifiquement sur la santé psychologique. Cette activité venait approfondir les connaissances partagées plus tôt.

L’équipe a souligné les facteurs de risque : charge de travail élevée, faible reconnaissance, faible autonomie décisionnelle, faible soutien social des collègues et des gestionnaires et lacunes dans la justice organisationnelle.

Pour illustrer les dommages entraînés par ces situations problématiques, les conseillers ont laissé une travailleuse de l’industrie témoigner par vidéo de son expérience au comptoir d’un atelier. Malgré son attachement à l’entreprise et ses relations valorisantes avec la clientèle, elle a quitté son emploi sous la pression d’un collègue harceleur alors que la direction n’a posé aucun geste concret pour la soutenir et corriger la situation.

Briller ou s’effondrer sous pression 

Le Dr Amir Georges Sabongui, psychologue, auteur et conférencier de motivation professionnel a complété le programme de la journée d’une façon dynamique en abordant la question de la gestion du stress. Il a expliqué comment mobiliser notre résilience et s’épanouir à travers l’adversité.

Il a détaillé comment gérer l’ingérable en développant notre résilience à travers les facteurs individuels et environnementaux. Ainsi, il a pointé les signes avant-coureurs ainsi que l’impact du stress sur la santé physique et mentale.

 

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