Dans un entretien exclusif avec Autosphere, Shannon Spano revient sur son mandat de présidente de l’AIA.
Shannon Spano, vice-présidente des ventes chez Wakefield Canada, a été nommée présidente du conseil d’administration de l’AIA Canada en 2023. Son mandat a débuté à un moment où le secteur de l’entretien automobile et l’industrie automobile dans son ensemble connaissaient d’immenses changements. Mme Spano s’est récemment entretenue avec Autosphere pour discuter de son rôle de présidente du conseil, notamment des faits saillants de son mandat et des leçons qu’elle a tirées de cette fonction de premier plan.
Autosphere : Rétrospectivement, quels ont été les principaux faits marquants / réalisations de votre mandat en tant que présidente du conseil d’administration de l’AIA Canada ?
Shannon Spano : Je pense tout d’abord à notre plateforme de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI). Pour moi, c’était très personnel, car j’ai puisé dans mes 17 années d’expérience dans l’industrie et j’ai cherché à souligner l’importance de la diversité au sein de la main-d’œuvre. Il est vraiment important d’avoir des voix et des perspectives différentes à la table et de rendre accessibles les possibilités d’avancement et de développement. Le Canada présente de nombreuses différences régionales et culturelles, et en ayant des conversations significatives avec divers membres et en s’engageant sur des perspectives et des besoins régionaux divers, l’AIA Canada peut être mieux équipée pour fournir de la valeur à ses membres et continuer d’être une ressource et un défenseur des besoins de notre industrie. Élargir nos perspectives alors que nous gérons d’immenses changements et perturbations nous aide tous dans nos rôles de leadership et dans le positionnement de nos organisations vers un succès continu. Cela nous permet également, collectivement, de comprendre les besoins des personnes au sein de ce secteur et ce que nous pouvons faire pour nous améliorer continuellement et aller de l’avant. L’un des fondements d’une bonne association est la force de ses membres et de ses bénévoles en termes de nombre et de capacité à représenter efficacement l’industrie qu’elle sert.
AS : Pouvez-vous nous parler de certains des efforts de revendication qui ont vu le jour pendant votre mandat au sein de l’AIA Canada ?
SS : Le droit à la réparation (Right to Repair) a définitivement connu un développement important. Nous avons fait des progrès très importants au cours de la dernière année, comme nous l’avons vu au Québec, avec l’adoption du projet de loi 29, qui représente une étape très importante vers l’établissement d’une norme nationale pour le droit à la réparation. Les conversations autour du droit à la réparation évoluent et nous constatons une plus grande implication et une meilleure réponse des constructeurs. Bien qu’à première vue, cela puisse sembler aller à l’encontre du point de vue traditionnel du marché secondaire, cela démontre que notre voix est entendue et que la force du nombre peut vraiment faire la différence. Je dois remercier Alana Baker, directrice principale des relations gouvernementales pour l’AIA Canada, ainsi que les membres qui consacrent bénévolement leur temps à la défense des intérêts au niveau fédéral, mais aussi dans le cadre de campagnes locales et d’efforts de sensibilisation dans les médias.
AS : Un autre aspect qui vous passionne est l’engagement des membres. Pouvez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet ?
SS : Quand je pense à l’AIA Canada et à ce qu’elle signifie pour moi, il y a 15 ans, tout reposait sur le réseautage en personne. Depuis la pandémie, alors que nous travaillons dans un monde à la fois numérique et physique, nous nous sommes concentrés sur la façon de répondre aux divers besoins des membres et de comprendre le rôle que l’AIA Canada peut leur offrir. Aujourd’hui, les membres de l’AIA Canada et les entreprises peuvent avoir des besoins différents de ceux d’il y a quelques années, et pour nous, en tant qu’association, il est important de continuer à nous adapter et à répondre aux besoins de nos membres. Pour certains, il s’agit d’acquérir des connaissances et d’avoir accès à l’information, pour d’autres, c’est la capacité de connecter avec d’autres personnes pour le développement commercial ou personnel, ou encore le mouvement de défense pour soutenir l’industrie et s’assurer que le marché secondaire continue de prospérer. En fin de compte, c’est la proposition de valeur pour les membres qui compte et l’AIA Canada est constamment à la recherche de nouvelles façons d’apporter de la valeur à ses membres au fil du temps.
AS : Quelle est, selon vous, la principale leçon à retenir de votre expérience en tant que présidente du conseil d’administration de l’AIA Canada ?
SS : Plusieurs choses me viennent à l’esprit. J’avais de grandes attentes en acceptant ce rôle, mais une fois sur place, j’ai dû revoir mes objectifs et me concentrer sur un plus petit nombre de choses, mais de les faire vraiment bien. Ultimement, l’important est de progresser, pas nécessairement d’atteindre la perfection. De petits changements, effectués de manière progressive, peuvent apporter une valeur ajoutée significative, en particulier à long terme. L’une des principales leçons que j’en ai tirées est donc d’être claire et de me concentrer sur les domaines dans lesquels je pouvais apporter le plus de valeur au conseil d’administration, à l’association et aux membres avec lesquels j’ai pu discuter. La deuxième chose que je retiens, c’est que vous ne savez pas et ne pouvez pas tout savoir. Vous pouvez apprendre quelque chose de chaque conversation que vous avez. Dans mon cas, que je parle avec un membre du conseil d’administration, de l’association ou de l’équipe de l’AIA Canada, ou même avec un autre professionnel de l’industrie, j’ai été extrêmement reconnaissante d’avoir accès à des personnes et à des informations aussi incroyables. C’est extraordinaire de pouvoir voir les choses de différents points de vue, surtout quand on peut les appliquer à sa propre entreprise et à sa carrière. Dans notre secteur, nous avons assisté à un nombre considérable de changements, même au cours des 12 derniers mois, et il y en aura encore beaucoup d’autres. C’est pourquoi je pense qu’il est si important de se concentrer sur le développement personnel et professionnel et d’adopter un état d’esprit de croissance à travers le changement, ainsi que de se positionner – soi-même et son organisation – pour l’avenir. Je pense que c’est essentiel pour notre secteur, afin d’assurer notre réussite à long terme.