Même née en un environnement des plus inattendus, une passion inextinguible demeure le plus puissant des moteurs.
Si vous assistez ou participez aux compétitions tenues dans la boue par les clubs 4X4, dont ceux d’Edelweiss et de Saint-Raymond, il y a des chances que vous connaissiez Marc St-Amour.
Comme Adam sorti de la glaise, selon la Bible, c’est dans la glaise qu’il a vraiment été piqué par la mécanique, au point où il ouvrait en 1992 un premier atelier spécialisé en camionnettes de course !
Marc, à qui on ne donnerait à l’entendre avec fougue pas plus que la trentaine même après une grosse journée, est fort loin, à 55 ans, de songer à une retraite précoce.
Un garagiste de tête
De la génération de ceux qui ont été témoins avec enthousiasme de l’arrivée massive de l’injection électronique et de l’OBD-2, ce propriétaire d’atelier est indubitablement un garagiste de tête.
Abonné de toujours aux formations de pointe, et disciple de Wilson Almeida du Groupe Del Vasto, il vient d’ailleurs d’atteindre un sommet en matière d’expertise.
Depuis février 2022, il fait partie de la première cohorte de 40 techniciens certifiés par le Programme Compétences VÉ – PCVÉ, dont la formation de fine pointe est unique au Canada et en Amérique du Nord.
Une certification prestigieuse
Du coup, son atelier sera incessamment l’un des centres recommandés aux électromobilistes par le Circuit électrique d’Hydro-Québec, dont l’objectif des partenaires est de les centupler d’ici à 2030.
Son nouveau statut est d’autant important qu’il a réussi haut la main la formation de 230 heures à laquelle s’étaient inscrits 328 des 760 techniciens qui devaient au préalable réussir un test d’autoévaluation.
L’expertise qu’on lui reconnaît officiellement va d’ailleurs de pair avec le niveau des services qu’il offre déjà par un équipement à jour, et une équipe qui en maîtrise l’ensemble à l’exemple des écuries de F1.
Initié à la dure
Initié aux bolides par son cousin Alain, qu’il accompagnait dès 10 ans aux salons Autorama, et aux courses de motos et de Jeep tenues dans la boue, auxquelles il a lui-même participé durant 5 ans, sa barre est haute.
Les noms qu’il a successivement donnés à ses ateliers en sont le reflet : MS Performance, de 1992 à 1996, et Auto Précision depuis 1997 en sont des signatures particulièrement éloquentes.
Il est aussi de ces pros qui ont fait leurs premiers pas en mécanique en démontant la tondeuse familiale, mais aussi de ceux dont la formation collégiale en électronique a donné la clé de la loi d’Ohm.
Le magnétisme des télés
La vie étant comme une machine à boules, c’est le magnétisme exercé par le métier d’un brillant cousin, un mentor, qui réparait les téléviseurs, qui l’avait amené à s’inscrire au collégial.
Cependant, même s’il a passé des fins de semaine complètes à lui donner un coup de main, c’est PL SuperSport de Buckingham qui a été son premier employeur.
Ce centre de la moto a été le lieu qu’il lui fallait pour s’initier à une mécanique proche de celle de l’auto, et sous l’œil particulièrement confiant du proprio.
Premier atelier à 25 ans
L’expérience ainsi acquise, y compris celle des essais routiers, lui a par la suite permis d’être 12 heures par jour, chez un concessionnaire Mazda, un conseiller technique efficace et fort profitable.
Si profitable, qu’il a jugé bon à 25 ans d’ouvrir son propre garage : une décision qu’il ne craignait pas de prendre, en raison d’une assurance à toute épreuve acquise grâce à son premier patron.
Il avait eu dès le départ cette chance d’avoir un employeur qui déléguait et avait le sens de l’autonomie et du respect. L’interpellait-il en pleine tâche, qu’il rétorquait d’ailleurs qu’il irait le voir après avoir terminé.
Un pas déterminant
En 2016, il a la chance de dénicher un bâtiment de l’ancienne franchise Pneus Séguin et de l’acquérir avec l’assentiment d’Antoine Picard, récemment décédé, soit l’ex-propriétaire du Groupe Président.
Guidé dans cette transaction par un ex-fournisseur qui l’a toujours admiré pour sa probité, Marc St-Amour est ainsi passé d’un condo commercial à un atelier de 5 portes lui ouvrant grand le marché des parcs.
Enfin, il faut dire que la stabilité de son équipe et sa propre expertise sont un atout de taille ; on y connaît les véhicules des clients et, de surcroît, le patron est un as des nouvelles technologies !
Un Comanche dans un conteneur
Les autos modifiées, dont la Chevelle noire Metalflake des années 70, de son cousin Alain, les courses de « Mud Drag » tenues tant au Canada qu’au Québec, auxquelles il a participé comme technicien durant 5 ans, de même que celles de motomarines, sont profondément inscrites dans l’ADN de Marc St-Amour… faiseur de gagnants.
Entre hier et aujourd’hui, rien de ce côté n’a substantiellement changé à en croire sa décision en pleine pandémie d’ouvrir après 15 ans le conteneur dans lequel son premier véhicule neuf, un JEEP Comanche 1988 de 56 000 km, afin de lui redonner vie.
Compétiteur dans les années 80 et au tournant du siècle, Marc St-Amour l’est toujours, alors qu’il célèbre à 55 ans son 30e anniversaire à titre de propriétaire d’atelier.