À l’orée des forêts, les stations multiservices sont encore plus cruciales que les anciens postes de traite.
200 km séparent Baie-Comeau de Manic V, et il faut en faire 360 et 380 de plus pour se rendre à Fermont et Labrador City. Sur cette route, il n’y a qu’une station d’essence située au célèbre barrage.
Pour les routiers, les voyageurs les touristes, les chasseurs et les pêcheurs, le Garage Pierre Lavoie est un lieu stratégique d’approvisionnement, d’entretien et de dépannage.
À en juger par le service de remorquage de CAA-Québec offert en tout temps sans limites de distance et de lieu, et au fait qu’on réponde aux appels provenant de n’importe où, l’entreprise est fort appréciée.
Combien ont hâte d’y arriver en raison de quelque pépin, de la crainte d’être à sec ou à court d’énergie, ou d’être enfin secourus lors des tempêtes hivernales et des froids arctiques.
En offrant sans lésiner ces services essentiels dès 1971, Pierre Lavoie venait de jeter les bases de ce que des dizaines de milliers d’automobilistes et de camionneurs ne cessent de bénir.
Sa réputation, il l’avait faite par son sens des priorités ainsi qu’une expertise et une conscience professionnelle qui sont toujours la marque de cette entreprise dont il a cédé les guides en 2015.
Préparée de longue main sous les conseils du cabinet de comptables Mallette, cette transaction a fait de son fils Guillaume et de Benoit Michaud les propriétaires d’un legs professionnel très enviable.
Experts et passionnés en leurs domaines respectifs que sont l’entretien ainsi que la gestion d’une équipe de 22 employés réguliers et de l’ensemble des services connexes, ils forment le tandem par excellence.
Fou de techno et de F1
Guillaume Lavoie, qui a 33 ans, a quelque chose d’un olympien inné de la technologie. Il carbure à l’adrénaline que lui injectent tant les Big Foot et la F1 que tous les sports extrêmes motorisés.
Disciple des formateurs Pierre Henri et Dany Leblanc, il est officiellement issu de l’école privée Aviron, où il avait obtenu son DEP en un an, bien qu’il ait d’abord fait ses classes auprès de son père.
À l’exemple de fils de garagistes, c’est aux pompes que s’était faite son initiation à 10 ans, suivie de la responsabilité d’entretenir l’atelier de façon impeccable, incluant le rafraîchissement de l’équipement.
C’est toutefois à 15 ans que, sans mettre encore le nez dans les moteurs, il participait à la saison des pneus, procédait à des vidanges et, ce qui étonne, réparait seul des transmissions.
Maîtrisant depuis longtemps l’électricité, la mécanique diesel, le diagnostic, et toujours à l’affût des nouveautés technologiques, Guillaume a en sa spécialité l’instinct du chasseur.
Un V8 jamais entretenu qui affiche 100 000 km est fini.
Qu’il sache en 10 minutes s’il s’attaque à un véhicule bien ou jamais entretenu par manque d’amour, il les trouve où qu’ils se terrent en procédant par la logique dont il a hérité de son père.
Si à l’analyse, ils sont multiples, sa démarche première est de vérifier l’état des courroies et des connexions potentiomètre en main et, au besoin, de reprendre consciencieusement le processus.
Sa renommée en matière d’entretien et de réparation a sûrement un rapport avec le fait qu’il passe des heures à tester sur son véhicule chaque nouveauté en matière de diagnostic.
Quant à l’électrification, Guillaume, qui suit de très près ce qui se passe en Europe, a hâte de savoir si, en 2025, la F1 validera cette tendance par une motorisation uniquement électrique.
Guillaume est un grand passionné du quart de mille.
L’homme-orchestre
Le premier janvier 2015, Pierre Lavoie a vendu son entreprise à Guillaume et Benoit parce qu’il était devenu impossible pour une seule personne de la gérer en raison de son envergure.
De fait, c’est en constatant un an après avoir embauché ce dernier qu’il avait exactement le potentiel, celui d’un homme-orchestre, et les atomes crochus qu’il fallait pour faire solidement équipe avec son fils.
À 44 ans, Benoit est bien un homme-orchestre qui connaît par cœur et à fond toutes ses partitions de services automobiles. De camelot à 11 ans, il a sous ce thème tout exploré et maîtrisé.
Il s’enorgueillit d’ailleurs avec pertinence d’avoir porté dès 14 ans les couleurs de Canadian Tire, même si sa tâche était d’y assembler les vélos dans l’entrepôt du magasin de Baie-Comeau.
Au Secondaire, il avait rêvé de devenir expert en multimédia, mais Montréal étant trop loin pour qu’il s’y exile, il avait plutôt étudié la philosophie au cégep et pris une année sabbatique.
Retour donc chez Canadian Tire où, passé cette fois aux sports et aux pièces, il avait très tôt pris conscience de l’importance de prendre le temps de bien comprendre les demandes des clients.
J’ai beaucoup appris en transactions lors de mes 2 ans chez un concessionnaire automobile.
Après 2 ans en vente chez un concessionnaire automobile, ses 15 ans dans un magasin de pièces ont été sa grande école d’initiation à l’entretien, puisqu’il assistait aux formations destinées aux techniciens.
Vulgariser la mécanique aux néophytes est aussi dans ses cordes, que transmettre l’information aux techniciens dans le langage qu’est le leur, et d’être de juste conseil pour la clientèle.
Formé en fine gestion par Pierre Desmarchais, c’est indéniablement son sens de l’organisation qui en fait le coordonnateur de l’ensemble des opérations comprenant aussi le service aux pompes et le dépannage.
Benoit connaît à fond toutes ses partitions du domaine des services automobiles.