Avec le retour au bureau de nombreux conducteurs et la rentrée des étudiants au cégep et à l’université, les détaillants peuvent s’attendre à une bonne saison de pneus d’hiver.
Cette année, la saison hivernale devrait offrir aux détaillants de pneus l’occasion de vendre plus de pneus d’hiver que ces dernières années.
« Pour 2022, je prévois un meilleur volume de ventes, car plus de gens retournent au travail après la pandémie et plus de gens sont donc sur la route », affirme James McIntyre, vice-président des ventes, Canada, pour Sailun Tire. « Les deux dernières années ont été un peu plus calmes, bien que les statistiques ne le démontrent pas clairement. En effet, en 2021, près de 70 % des Canadiens avaient des pneus d’hiver sur leurs véhicules. »
Si les conducteurs canadiens sont manifestement de grands amateurs de pneus d’hiver, une autre tendance risque d’accroître la demande de pneus d’hiver spécialisés cette année. « Nous voyons beaucoup de berlines de performance vendues avec des pneus UHP, ajoute M. McIntyre. Ils auront besoin de pneus d’hiver parce que les pneus d’origine sont inadéquats pour l’hiver. Et c’est une tendance qui se dessine depuis quelques années. »
Ian McKenney, gestionnaire de produits stratégiques, remplacement des produits de consommation chez Bridgestone, est d’accord, ajoutant que les pneus quatre saisons (qui sont marqués du pictogramme d’une montagne à trois sommets avec un flocon de neige à l’intérieur) réduisent les ventes de pneus d’hiver aux États-Unis, mais pas au Canada.
« Comme de plus en plus de produits quatre saisons arrivent sur le marché, nous constatons un changement plus important où les gens, aux États-Unis par exemple, commencent à les adopter au lieu d’avoir des produits conçus pour l’hiver, explique M. McKenney. Au Canada, l’installation de pneus d’hiver est assez bien établie. Même s’il existe un produit quatre saisons, il y a une différence de performance comparé à un produit dédié à l’hiver. Dans les marchés où la neige est abondante, il est logique de continuer à faire le saut vers un produit conçu pour affronter l’hiver. »
David Pulla, directeur des ventes nationales – pneus pour véhicules de tourisme et camions légers chez Sailun Tire Americas, affirme que les Canadiens voient la valeur des pneus d’hiver spécialisés. « Il y a une demande pour les pneus quatre saisons, et il y a un marché pour eux, explique-t-il. Mais en fin de compte, il est préférable de choisir un pneu d’hiver, surtout avec le climat canadien. La grande majorité des consommateurs qui font la navette entre leur domicile et leur lieu de travail, entre 25 minutes et une heure, veulent absolument s’assurer que leur véhicule est équipé de pneus d’hiver. C’est une simple question de sécurité. »
L’offre et la demande
Bien que la pandémie nous ait appris à anticiper des problèmes d’approvisionnement et des retards d’expédition, et malgré la forte demande annoncée de pneus d’hiver cette année, les fabricants de pneus ne prévoient pas de pénurie. Ils ont planifié et disposent des stocks nécessaires pour approvisionner les détaillants de pneus.
« Nous avons en fait prévu d’augmenter le volume des pneus d’hiver par rapport à ce que nous aurions fait traditionnellement, juste pour nous assurer qu’il n’y a pas de contraintes d’approvisionnement pour les personnes qui veulent des produits d’hiver », ajoute M. McKenney.
Pneus cloutés
Guy Letellier, conseiller technique, produits commerciaux pour Point S Canada, affirme qu’il voit davantage de pneus cloutés arriver sur le marché récemment, du moins au Québec. « Au cours des deux dernières années, j’ai assisté au retour en force des pneus cloutés, explique-t-il. De nombreux fabricants proposent des pneus déjà cloutés en usine. Ils font un excellent travail. Lorsque vous regardez les clous, ils sont tous très bien insérés dans la bande de roulement. Nous avons vu beaucoup de ces pneus au cours des deux dernières années. Ils sont très populaires. »
Malgré la popularité croissante des pneus d’hiver cloutés, M. Letellier ne les recommande pas aux clients. « Ils sont trop bruyants, et ils sont plus glissants sur l’asphalte sec qu’un bon pneu pour la glace et la neige. »
Il ajoute que les tracas n’en valent pas la peine, car les consommateurs doivent retirer les pneus cloutés de leur véhicule avant une date précise et qu’ils ne peuvent pas entrer dans certains stationnements, « et lorsque la température descend en dessous de -35 degrés Celsius environ, la glace devient si dure que les clous n’offrent plus d’adhérence supplémentaire ».
3PMSF
Ce qui distingue les pneus d’hiver (et les pneus quatre saisons) des autres pneus est le symbole Three Peak Mountain Snowflake (3PMSF) qui illustre une montagne à trois sommets avec un flocon de neige à l’intérieur. Introduit en 1999 par la U.S. Tire Manufacturers Association (USTMA) et l’Association canadienne de l’industrie du caoutchouc (RAC), le 3PMSF sur le flanc d’un pneu indique que le pneu répond aux critères de performance requis lors des essais sur la neige.
La norme basée sur les performances des pneus d’hiver a d’abord été appliquée aux véhicules de tourisme et aux camions légers, puis finalement aux pneus commerciaux.
Avant la mise en place de cette norme 3PMSF, explique Dustin Lancy, responsable du marketing des produits commerciaux chez Goodyear, « nous pouvions faire des modélisations informatiques et des tests d’adhérence dans la boue sur nos propres pistes, mais nous n’avions aucune référence de comparaison. Cette norme nous a donné une base de référence standard ».
Aujourd’hui, le pictogramme 3PMSF aide les consommateurs à déterminer quels pneus ont été conçus pour affronter le froid, la glace et la neige qui font partie de la vie quotidienne des Canadiens pendant les mois d’hiver. Avec tous ces gens qui reprennent la route vers le travail ou l’université, les pneus d’hiver, qu’ils soient cloutés ou non, devraient être très courus au moment où le Canada reprend ses activités, et c’est une bonne nouvelle pour les détaillants de pneus à travers le pays.