Trouver des véhicules est un défi permanent.
Une chose que les parcs automobiles ont en commun à l’heure actuelle, tant au nord qu’au sud de la frontière, est la lutte pour l’acquisition de véhicules. Ce défi s’applique aux véhicules neufs ou d’occasion, à moteur à combustion interne (ICE) ou électriques (EV), et devrait se poursuivre jusqu’en 2023.
Tempête parfaite
Les pénuries sont attribuées à une « tempête parfaite » de facteurs qui ont réduit l’offre alors que la demande augmentait. L’approvisionnement s’est d’abord rétracté pendant COVID-19, les organisations ayant arrêté leurs activités régulières, notamment le remplacement du parc et les commandes de pièces détachées, et limité les contacts et les opérations non essentielles. Les fabricants, y compris ceux de puces électroniques essentielles aux nouveaux véhicules, ont déplacé leur production pour soutenir les industries en expansion telles que les loisirs personnels. La demande de véhicules a toutefois rebondi assez rapidement, tandis que l’offre s’est révélée beaucoup plus inélastique et reste à la traîne.
Qu’est-ce que cela signifie pour les parcs ? Les parcs sont fortement touchées par cette situation sans précédent et se débattent avec les délais de commande, les prix et la capacité à atteindre des objectifs durables.
Commandes
En ce qui concerne les véhicules légers, le Canada en a produit environ 2,2 millions par an entre 2009 et 2019. En 2020 et 2021, ce nombre est tombé à 1,4 million et 1,2 million. Dans de nombreux cas, les concessionnaires n’acceptent même pas de commande, ou n’acceptent une commande qu’à des prix élevés. En dehors du marché des véhicules légers, ce problème est plus grave. Un client nous a récemment indiqué que le cycle de commande de ses camions à godets était passé d’environ 10 mois à 3,5 ans.
Prix
Du côté des consommateurs, les prix des véhicules neufs ont augmenté de 12 % entre janvier 2021 et janvier 2022 et ceux des véhicules d’occasion de plus de 40 %. Plus de 82 % des consommateurs ont payé plus que la valeur de l’autocollant, contre moins de 3 % l’année précédente. La plupart des parcs fonctionnent avec des budgets qui ont été réduits en raison d’autres priorités pendant la pandémie. L’argent qu’ils consacrent à leur parc automobile est loin d’être aussi important qu’avant, et ils devront bientôt faire face à une augmentation des coûts d’entretien et des temps d’arrêt dus à un parc vieillissant.
Objectifs durables
De nombreuses organisations ont fixé des objectifs de réduction des gaz à effet de serre pour 2030 et 2050, conformément aux mandats fédéraux. La réalisation de ces objectifs dépend de la conversion de leurs parcs aux véhicules électriques. Le rapport « Zero Emission Vehicle Availability Estimating Inventories in Canada : 2020/2021» montre que les options de VÉ ont augmenté mais que plus de la moitié des concessionnaires au Canada n’ont pas d’inventaire. En fait, seulement 18 % des concessionnaires à l’extérieur de la Colombie-Britannique, de l’Ontario ou du Québec ont des stocks.
Comment les parcs doivent-elles répondre à ces défis ? Les principes de base d’une gestion de parc réussie consistent à acheter des véhicules au meilleur prix possible, à en prendre soin lorsqu’ils sont en service et à les remettre sur le marché au moment optimal (lorsque le coût total de possession (TCO) est le plus bas). Les gestionnaires de parcs ne peuvent pas suivre cette formule lorsque les nouveaux véhicules ne sont tout simplement pas disponibles et lorsqu’il n’y a pas de calendrier pour savoir quand les remplacements seront disponibles. Il n’y a pas de solution miracle, mais quelques conseils peuvent vous aider :
- Faites vos commandes. La crise de l’approvisionnement a semblé se produire du jour au lendemain, mais les experts du secteur estiment qu’il faudra plus de temps pour la résoudre, de sorte que l’attentisme n’est pas une option réaliste pour la plupart des organisations. Le fait de payer le prix total, voire une prime, peut être compensé par la valeur plus élevée des véhicules d’occasion et la réduction des coûts d’entretien liés à l’introduction de nouveaux véhicules dans le parc.
- Ne vendez pas vos véhicules d’occasion tant que des remplacements ne sont pas disponibles. Le marché de l’occasion connaissant des hausses de prix importantes, il est tentant d’en profiter. Toutefois, compte tenu du manque de certitude concernant les délais de livraison, les gestionnaires de parc doivent se garder de se débarrasser prématurément des véhicules.
- Sensibilisez les décideurs. La plupart des gens auront une compréhension générale de la pénurie d’approvisionnement grâce aux médias, mais ils ne se rendront peut-être pas compte de la gravité et de la durée prolongée du problème. Les organisations doivent effectuer leurs propres recherches, s’entretenir avec leurs fournisseurs et formuler leurs propres hypothèses pour guider leurs décisions d’achat et de fidélisation.
Il y a trois ans, l’une des principales préoccupations de nombreux parcs automobiles était d’obtenir des fonds de remplacement adéquats. Aujourd’hui, le problème s’est déplacé, car même avec ce qui aurait été considéré comme des fonds « adéquats », l’offre de véhicules est insuffisante pour répondre à la demande – un défi sans précédent qui était difficile à prévoir.