Si vous souhaitez verdir votre parc, priorisez la gestion des humains et assurez-vous que tous les employés embarquent dans le train, avant de songer à la logistique.
Un panel de discussion d’experts de l’électrification des parcs a été réuni à l’occasion du Forum Impulsion Mtl 2019, les 3 et 4 juin. Parmi les intervenants figurait Frederick Prigge, directeur de recherche et développement à l’Institut du véhicule innovant (IVI).
Se positionnant comme référence pour l’avancement de la recherche et pour l’adoption à grande échelle de véhicules à faibles émissions, l’entreprise de Saint-Jérôme a lancé, en 2017, son projet Flottes rechargeables, lequel consiste à prêter des voitures 100 % électriques et des infrastructures de recharge à des entreprises participantes. Ces dernières ont pu faire l’essai de ces véhicules, en les greffant à leur parc – entre 5 et 8 unités étaient prêtées à chaque compagnie participante.
« En tout, une vingtaine de parcs se sont procuré des VÉ après avoir participé », assure M. Prigge. Il observe toutefois que certains irritants dans le processus de verdissement demeurent… Voici quelques conseils pour vous faciliter la tâche, advenant que vous souhaitiez embarquer dans le train de l’électrification.
Impliquer les employés
Bien que la planification logistique soit importante, l’expert insiste avant toute chose sur l’importance d’inclure les employés dans le projet, et de les former adéquatement sur la conduite de VÉ, mais aussi sur la recharge.
« Les réfractaires à l’adoption de véhicules électriques vont nuire. Il faut que tout le monde monte à bord, sinon ça ne fonctionnera pas. Il faut que les conducteurs comprennent le plan élaboré et qu’ils y participent, qu’ils n’en dérogent pas. Il faut que tout le monde soit coordonné pour la recharge, notamment », illustre-t-il.
Faire confiance aux experts
Pour toutes les questions relatives à la gestion de la recharge, M. Prigge suggère de faire confiance aux experts, tels qu’AddÉnergie ou ChargePoint, dont les méthodes et la technologie « fonctionnent », observe-t-il.
« Ils sont bons dans leur domaine, ayez confiance en leur expertise. Confiez-leur la gestion de la recharge et occupez-vous de votre monde, plutôt. Ce sera ça votre plus gros défi. »
Commencer par un pilote
L’expert note également l’importance de commencer son processus de verdissement par un projet pilote pour se faire la main, mais aussi pour convaincre les employés d’embarquer dans le train et pour leur prouver que l’électrification, ça fonctionne.
Rafaël Asselin Van Coppenolle, chef de produit, AddÉnergie, abonde en ce sens. « Il faut toujours commencer par un pilote, mais seulement si vous avez réellement l’intention d’électrifier votre parc. Tous les détails doivent être analysés : quels sont les trajets effectués par les employés, à quel endroit se stationnent-ils, où placer les bornes ? Sans pilote, vous risquez d’accumuler les petites erreurs. »
À titre d’exemple de détail auquel le gestionnaire ne pensera pas d’emblée, Frederick Prigge illustre que le Kona de Hyundai se recharge de l’avant, rendant parfois le travail de logistique plus complexe « Ça semble anodin, mais pour ce type de véhicule, les espaces permettant de se stationner de l’arrière seulement sont problématiques. C’est ce genre de détail dont vous devrez tenir compte davantage dans votre plan
de verdissement. »
Suzanne Goldberg, directrice des politiques publiques, Canada, pour ChargePoint, note quant à elle que les projets pilotes permettent d’accumuler des données et de se créer une vision à long terme. Elle suggère de s’en servir comme source d’apprentissage.