Toutes les entreprises disposant d’un parc devraient mettre en place un programme de sécurité pour les conducteurs. Celui-ci doit être complet et à jour.
C’est du moins ce que nous rappelle la spécialiste en vente et marketing chez ARI, Nadia Donato, dans le dernier webinaire de Rousseau Communication s’adressant à l’industrie des parcs.
Selon l’experte, 24 % des entreprises n’ont aucun plan d’intervention du genre. Et celles qui en ont un ne prennent pas nécessairement le temps de le renouveler sur une base régulière.
« Chaque entreprise devrait élaborer une politique adaptée à sa réalité et celle-ci devrait être revue tous les ans », insiste-t-elle.
L’intégral du webinaire en différé est disponible ici.
Les répercussions
Bien que le risque zéro soit impossible à atteindre, Mme Donato assure que la mise en place d’un bon programme a de réels effets bénéfiques pour prévenir les accidents. Elle ajoute qu’un mauvais bilan routier entraîne des conséquences, non seulement en termes de coûts, mais aussi sur la réputation de l’entreprise.
« Quand un employé a un accident, il faut penser aux coûts de remplacement, aux frais de réparations et aussi pour la location d’un autre véhicule, advenant que les réparations mettent du temps. Il faut aussi penser à la hausse de la prime d’assurance, aux impacts potentiels sur les employés, sur leur sécurité, sur les coûts pour des soins ou encore pour un arrête de travail prolongé », énumère-t-elle notamment, rappelant que les accidents de la route constituent la première cause de mortalité en milieu de travail.
Mobiliser les employés
Mettre en place un plan d’intervention et une politique de sécurité, c’est bien, mais encore faut-il que les employés y adhèrent et y soient conscientisés. Pour s’assurer que les conducteurs comprennent le programme et qu’ils en soient au fait, Mme Donato suggère d’élaborer un questionnaire en ligne sur la politique établie et de l’envoyer aux employés pour tester leur compréhension.
Elle rappelle également l’importance de proposer des formations liées aux lacunes remarquées du personnel sur la route. Tous les ans, la validité des permis devrait être vérifiée et des formations de base devraient être offertes, même aux conducteurs expérimentés.
Le renforcement positif est, selon elle, préférable comme approche pour susciter l’engagement de l’équipe, notamment par le rappel des bons coups des employés et par la mise de l’avant des « meilleurs scores » sur la route.
Le cellulaire au volant
Les distractions et la vitesse demeurent les causes d’accidents de la route les plus fréquentes. À cet effet, la politique mise en place par une entreprise devrait inclure un volet dédié à l’alcool et aux drogues, ainsi qu’au cellulaire.
« La tolérance zéro du cellulaire en voiture entraîne des résultats concrets pour les entreprises qui l’adoptent », remarque l’experte. Elle ajoute que 82 % des compagnies ont une politique relative au cellulaire et que de cette proportion, 52 % tolèrent le mode main libre, 4 % appliquent la tolérance zéro et 51 % n’ont pas de politique concrète sur les textos.
En somme, Mme Donato indique que 90 % des accidents de la route relèvent d’erreurs humaines, c’est-à-dire, de situations qui pourraient être évitées. Il reste, dans l’industrie des parcs, d’importantes améliorations à apporter pour conscientiser les employés aux dangers, mais aussi pour adapter les mesures de sécurité à la réalité actuelle. Un bon gestionnaire doit adapter son programme en fonction des nouvelles lois, notamment la légalisation du cannabis ou encore le resserrement du code de la route en ce qui concerne le cellulaire.
Le plan d’intervention doit être précis et renouvelé régulièrement. Les technologies d’aide à la conduite et la télémétrie, note-t-elle, peuvent également s’avérer efficaces, si elles sont bien intégrées au plan.