La Fondation CAA-Québec est en tournée dans les quatre coins de la province pour présenter La bonne conduite n’a pas d’âge, un programme de prévention et de sensibilisation de la conduite spécialement conçu pour les aînés. La prolifération des conducteurs aînés est un phénomène incontournable, spécialement pour les gestionnaires de parcs automobiles qui emploient des conducteurs vieillissants.
Jusqu’au 2 novembre, l’équipe de formateurs de la fondation visite une quinzaine de résidences pour personnes âgées de la province dans le cadre dudit programme. Une équipe de quatre formateurs informe, donne des conseils et répond aux questions du public. Après la séance — d’une durée de 90 minutes —, un essai sur simulateur de conduite permet aux aînés de se familiariser avec les manœuvres de stationnement et l’ajustement des miroirs pour une vision 360 degrés avec diminution optimale des angles morts. En outre, les formateurs sont disponibles sur le terrain pour aider les aînés avec leur propre véhicule.
Les ainés de plus en plus nombreux sur la route
Présenté par Alain Beaudry, formateur en sécurité industrielle pour la fondation CAA-Québec et ancien chauffeur pour la STM, le programme La bonne conduite n’a pas d’âge tire ses sources notamment des statistiques probantes sur les aînés et la conduite. L’une d’elles est que ces dernières années, le nombre d’aînés titulaires d’un permis de conduire n’a cessé d’augmenter.
Quelques statistiques
Entre 2010 et 2015, le nombre de personnes de 55 à 64 ans à posséder un permis de conduire a augmenté de 7,3 %. Pour les 65 à 74 ans, ce chiffre est de 17,4%, et pour les 75 à 84 ans de 12,6 %. Bien que les 85 à 89 ans ne soient pas en reste (ils sont 27,6 % plus nombreux à conduire qu’en 2010), il y a 50,5 % plus de conducteurs de 90 ans et plus sur nos routes qu’en 2010 (6 683 en 2015 versus 3307 en 2010). En résumé, pour cette période, le nombre de personnes de 55 ans et plus à être titulaires d’un permis de conduire valide a augmenté de 17,2 %.
Ce n’est pas une question d’âge, mais de santé
De son côté, Daniel Fortin, Coordonnateur de la sécurité routière pour l’organisme, souligne : « Ce n’est pas une question d’âge, mais de santé ». Spécialiste du Code de la sécurité routière du Québec, fort d’une solide expérience dans la formation aux futurs policiers, M. Fortier revendique une approche à la fois technique et humaniste, exhortant les aînés à procéder à des examens de la vue régulièrement et à faire preuve de transparence envers leurs proches. « Parlez-en à votre famille, à vos amis, ne gardez pas pour vous les difficultés que vous rencontrez en conduisant », avance-t-il.
Le moment d’accrocher ses clés
Un moment crucial pour tout automobiliste est celui où il doit se rendre à l’évidence qu’il ne peut plus conduire de façon sécuritaire. « On va amorcer une réflexion pour vous préparer au jour où vous devrez cesser de conduire. Comme un joueur de hockey qui accroche ses patins, tout bon automobiliste doit un jour accrocher ses clés, souligne-t-il. La conduite est censée procurer du plaisir, pas du stress », renchérit M. Beaudry.
Le formateur Alain Beaudry comprend bien la réalité des aînés. Il se souvient parfaitement du jour où son père a dû « accrocher ses clés », moment que le paternel trouva particulièrement difficile. « Le privilège de conduire ne doit pas être pris pour acquis, il peut nous être enlevé à tout moment » affirme-t-il. Les gestionnaires de parcs automobiles peuvent faire appel à la Fondation CAA-Québec pour toute information susceptible d’accroître les connaissance et l’expérience de leur équipe de travail,
Plus qu’une simple séance d’information
Plus qu’une simple séance d’information mais une véritable réactualisation de nos connaissances en tant que conducteur, et plus encore, La bonne conduite n’a pas d’âge explore également l’expérience de la conduite nocturne, l’entretien des phares et la visibilité, la réduction des angles morts (ajustement des miroirs), et d’autres conseils qui sont venus éclairer les gens présents, y compris l’auteur de ces lignes. C’est bien la preuve que le programme sert même ceux qui ne sont pas des aînés !