L’installation de nouvelles technologies de surveillance sur les routes métropolitaines a permis d’améliorer la gestion de la circulation, notamment lors d’évènements ou d’accidents d’importance majeure.
Grâce aux nouvelles caméras de surveillance et aux nouveaux capteurs intelligents, le Centre de gestion de la mobilité urbaine de la Ville de Montréal (CGMU) est capable de mesurer la densité de la circulation, les temps de parcours des automobilistes et la présence de certains véhicules sur son territoire.
Il peut aussi gérer les feux de circulation de façon dynamique, en temps réel, par exemple pour faciliter le désengorgement d’un quartier après un spectacle au Centre Bell ou lors d’un accident sur l’autoroute.
De nouveaux outils de gestion
« La mission du CGMU consiste à surveiller le réseau artériel à Montréal et à faciliter la gestion des crises, indique Patrick Ricci, chef d’équipe. C’est-à-dire tout ce qui est majeur (ex : incendie) et qui a un impact sur le réseau routier. »
À terme, les données recueillies par la Ville avec ces équipements pourront être utilisées par les gestionnaires de parcs de véhicules et les citoyens qui cherchent à mieux planifier leurs déplacements. « Les gens peuvent déjà avoir accès aux caméras qui leur donnent une bonne idée de l’état de la circulation », précise Geneviève Dubé, relationniste à la Ville de Montréal. « Bientôt, il y aura aussi des panneaux d’affichage qui vont permettre aux utilisateurs routiers de s’informer sur l’état de la circulation », renchérit Patrick Ricci.
À terme, les données qui sont recueillies par la Ville avec ces divers équipements pourront être utilisées par les gestionnaires de parcs de véhicules.
Le CGMU a aussi une liste de distribution qui informe les médias – notamment les journalistes qui suivent l’évolution de la circulation – des temps de parcours, des congestions, des accidents sur la route et ainsi de suite. Cependant, le Centre cherche à en faire davantage en favorisant le développement d’applications pour les citoyens et les gestionnaires. « Actuellement, nous n’avons pas de plateforme qui peut vous donner l’information comme sur Waze ou Google, affirme Son Thu Le, chef de division au CGMU. Cependant, toutes les données qu’on recueille sont accessibles, donc chacun peut aller chercher ces données et développer de nouvelles applications. »
Mieux gérer le transport routier
Le CGMU encourage l’utilisation de ses données par des développeurs d’applications. La Ville a ainsi développé Montréal Trajet, une application de l’Université Concordia qui mesure la mobilité des gens d’une zone à une autre. Un autre projet pilote, développé avec le Port de Montréal, permettra à terme de mieux contrôler le trafic de camions qui entrent et sortent du Vieux-Montréal.
« Présentement, chaque fois que des camions viennent chercher de la marchandise, cela crée une congestion monstre sur la rue Notre-Dame, dit Son Thu Le. Cette application permettra de diffuser l’information aux camionneurs afin qu’ils soient informés du temps de pénétration au port. S’il est long, ils pourront choisir d’attendre un peu à l’extérieur de la zone. » Pour réaliser ce projet pilote, la Ville et le Port de Montréal installent une cinquantaine de capteurs qui identifient les véhicules avec l’aide de la technologie Bluetooth : chaque véhicule émet un signal qui l’identifie et permet d’estimer les temps de parcours sur le réseau routier. L’application devrait être disponible cette année.
Encore de la place pour de l’amélioration
Avec l’arrivée du CGMU, Montréal a fait un bond de géant dans la gestion de la circulation, estime François Pepin, président de Transport 2000. Il y a encore des progrès à faire, toutefois. Selon lui, les technologies devraient aussi permettre une meilleure gestion des voies réservées. « Lorsqu’il y a moins d’autobus ou de taxis, certaines voies réservées pourraient être utilisées par les camions pour maximiser la fluidité », dit-il.