Le rapport d’étude sur le marché du travail examine les défis et les solutions en matière de recrutement, de fidélisation et de développement du personnel dans notre secteur.
Récemment, l’AIA Canada a publié la phase 2 de son Rapport de recherche sur le marché du travail. Préparé par le cabinet de conseil Ernst & Young (EY), le rapport vise à mieux comprendre les obstacles auxquels est confronté le secteur de l’entretien automobile et les solutions potentielles pour les surmonter. La première phase a porté sur l’état actuel du secteur, en se concentrant sur les défis du marché du travail, ainsi que sur les recherches initiales qui ont permis d’identifier les tendances et les défis du secteur dans d’autres juridictions de différentes parties du monde.
Dynamique et attrait de la carrière
La phase 2 comprenait une évaluation comparative destinée à valider la dynamique de base du secteur, ainsi que l’attrait perçu des carrières dans l’entretien automobile par rapport à d’autres secteurs, tels que la construction, la fabrication et l’entreposage. En outre, EY a procédé à une évaluation juridictionnelle afin de comparer le Canada à d’autres pays, notamment les États-Unis, l’Australie, l’Allemagne et le Japon. La dernière partie de la phase 2 a permis d’évaluer les obstacles à l’attraction et au maintien des talents et de formuler des recommandations pour les surmonter.
Nous avons ainsi pu constater que, dans l’ensemble, les Canadiens ont encore une vision négative des métiers spécialisés, et ce sont ces mythes et stéréotypes qui constituent souvent un obstacle lorsqu’il s’agit d’attirer des talents dans notre secteur et dans d’autres professions connexes.
Les principaux problèmes concernent la mentalité des parents qui pensent que leurs enfants doivent avoir un diplôme universitaire pour entamer une carrière réussie, ainsi que la perception d’un manque de diversité au sein de l’industrie de l’entretien automobile qui limite son attrait pour certains groupes démographiques, y compris les femmes.
Coût des outils
Le coût des outils constitue une autre barrière importante à l’entrée. Au fur et à mesure que les véhicules deviennent plus perfectionnés, des outils plus spécialisés [et plus coûteux] sont nécessaires. Cela accroît la pression sur les apprentis potentiels qui sont déjà en difficulté à une époque où le coût élevé de la vie est au centre des préoccupations de nombreux Canadiens. Il n’est donc plus réaliste d’attendre d’un jeune diplômé qu’il investisse une somme importante pour acquérir des outils. C’est là que les pratiques de collaboration entre les réseaux et les centres de réparation, les établissements d’enseignement et le gouvernement peuvent contribuer à fournir des subventions ou une assistance pour l’acquisition d’outils ou, à tout le moins, à fournir aux apprentis des outils à utiliser dans le cadre d’exigences et de responsabilités spécifiques.
La formation et l’éducation constituent une autre préoccupation. L’industrie soutient déjà la formation des techniciens qui travaillent actuellement dans le secteur, mais ces efforts devront se poursuivre et s’intensifier, de même que les initiatives visant à attirer les jeunes et les nouveaux talents dans le but de créer un plan de carrière défini et structuré pour ces personnes.
Il y a cependant des signes encourageants sur ce front. Le programme Innovation in Automotive Training de l’AIA Canada avec les collèges de l’Ontario et les partenaires de l’industrie, en conjonction avec le soutien financier du projet du Fonds de développement des compétences du gouvernement de l’Ontario, est un bon exemple de la façon dont nous, en tant qu’industrie, pouvons attirer de nouveaux talents pour le secteur et perfectionner la main-d’œuvre actuelle de manière efficace.
Les bonnes personnes
En outre, des mesures incitatives sont nécessaires pour attirer les bonnes personnes dans notre secteur, car elles sont plus susceptibles d’y rester et d’y faire carrière. En outre, les centres d’entretien doivent comprendre qu’il est dans leur intérêt de former et de développer correctement la prochaine génération de techniciens par le biais du mentorat et de ne pas utiliser les apprentis pour s’occuper uniquement des tâches que personne d’autre ne veut faire.
Au Canada, le secteur de l’entretien automobile emploie plus de 500 000 personnes et a constamment démontré qu’il est non seulement résilient et capable de s’adapter à des environnements opérationnels changeants, mais aussi qu’il a une proposition de valeur très forte et qu’il continuera d’être un élément vital de l’économie canadienne. C’est pourquoi chacun doit faire sa part pour assurer son avenir, qui dépend en fin de compte du recrutement, du développement et de la formation cohérents et réussis d’une main-d’œuvre efficace.