L’accès aux informations sur les réparations pour le marché secondaire est essentiel pour l’industrie et l’économie.
C’est un scénario courant. Un client fidèle apporte son véhicule à son prestataire de services indépendant local. L’atelier propose de diagnostiquer le véhicule, mais doit finalement dire au client qu’il n’est pas en mesure de résoudre le problème parce qu’il n’a pas accès aux bonnes informations de réparation. La solution consiste soit à confier le travail à un concessionnaire d’origine, soit à demander au client d’amener son véhicule chez un concessionnaire pour qu’il soit correctement réparé.
Une expérience frustrante
Bien que ce type de situation varie en fonction du véhicule et du constructeur qui l’a fabriqué, il en résulte une expérience frustrante, tant pour le centre de service que pour le client.
C’est l’une des raisons pour lesquelles il est essentiel que le marché secondaire dispose d’un accès adéquat aux informations sur les réparations. Elle permet non seulement de garantir des conditions de concurrence équitables et d’offrir aux clients le choix du prestataire de services pour leur véhicule, mais elle favorise également la concurrence, ce qui se traduit par une meilleure mobilité et, en fin de compte, par une croissance économique et une prospérité accrues.
À l’AIA Canada, l’association commerciale nationale qui représente les intérêts du secteur de l’entretien automobile du marché secondaire, l’accès à l’information sur la réparation des véhicules est une priorité absolue. Comme le fait remarquer Alana Baker, directrice principale des relations gouvernementales, aujourd’hui, « les constructeurs automobiles contrôlent les données de diagnostic. Les nouveaux véhicules transmettent sans fil les données de diagnostic directement aux constructeurs, ce qui leur permet de contrôler tous les accès à ces données, y compris les ateliers de réparation automobile qui peuvent les obtenir et dans quelles conditions. »
Pour les ateliers du marché secondaire, si un constructeur choisit de restreindre l’accès aux données, il peut en résulter toutes sortes de maux de tête. Cela va de l’immobilisation totale de véhicules au refus de confier à des ateliers des travaux de réparation simples et rentables, tels que le remplacement de démarreurs ou d’alternateurs, parce que l’atelier ne dispose pas de l’approbation et des données requises de la part du constructeur concernant la procédure de réparation.
Zakari Krieger, vice-président de Prime Care (qui fait partie du Réseau Fix), qui comprend les établissements Speedy Auto Service dans tout le Canada, note que même les travaux d’entretien qui étaient autrefois considérés comme ne relevant pas de la technologie embarquée, comme le remplacement des plaquettes de frein, sont désormais régis par la programmation informatique. « L’accès au véhicule peut être nécessaire même pour débloquer les freins afin de changer les plaquettes et les rotors », précise-t-il.
Un environnement équitable
C’est l’une des raisons pour lesquelles, dit-il, il y a eu une énorme pression, tant au Canada qu’aux États-Unis, pour faire en sorte que le marché secondaire ait un accès équitable aux données sur les réparations.
Au niveau des ateliers, Jeff Rempel, propriétaire et exploitant de George Rempel Auto Centre NAPA AUTOPRO à Winnipeg, affirme que pour que cela se produise, les entreprises du marché secondaire doivent se tenir debout et être prises en compte. « Nous devons nous assurer que nous soutenons les associations commerciales et les groupes de défense comme l’AIA Canada qui travaillent en notre nom. Notre expertise consiste à gérer nos entreprises et à réparer des voitures. Des organisations comme l’AIA Canada et d’autres se battent constamment pour défendre les intérêts de notre industrie, et elles ont besoin de notre soutien. » Selon M. Rempel, si les centres de services du pays n’offrent pas ce soutien par le biais de dons, de campagnes et d’efforts de sensibilisation, le secteur des soins automobiles indépendants pourrait très bien disparaître.
Bien qu’il existe actuellement un accord volontaire entre les constructeurs et le marché secondaire concernant les informations sur les réparations, il est devenu de moins en moins pertinent alors que la technologie des véhicules continue de progresser à un rythme rapide. « Il n’a tout simplement pas suivi les progrès de la technologie des véhicules sans fil », explique Alana Baker. « En outre, en l’absence de mécanisme d’application, la nature volontaire de l’accord signifie que certains constructeurs automobiles ne sont pas tenus de le signer, ce qui nuit à son efficacité. »
Selon Mme Baker, c’est l’une des principales raisons pour lesquelles l’AIA Canada demande au gouvernement fédéral, premièrement, de « protéger les propriétaires de véhicules canadiens en leur donnant accès aux données générées par leur propre véhicule et en leur permettant de les contrôler » et, deuxièmement, « d’adopter rapidement une loi qui reconnaisse le droit des consommateurs à posséder leurs données afin qu’ils puissent continuer à faire entretenir et réparer leur véhicule dans l’atelier automobile de leur choix. »
Elle admet également que la reconnaissance juridique du droit à la réparation les véhicules nécessite une bonne dose de persévérance et d’engagement de la part de l’ensemble du secteur, y compris de solides efforts de sensibilisation au niveau local.
Chez Fix Réseau / Prime Car Care, Zakari Krieger est du même avis. « Le marché secondaire de l’automobile fait partie intégrante de l’économie canadienne, dit-il. Nous devons nous assurer que nous [en tant qu’industrie] nous unissons pour défendre un cadre législatif et réglementaire essentiel à la santé et à la vitalité de notre secteur. »