Un récent article du Journal de Montréal, signé Marie-Ève Dumont et intitulé Éléments de sécurité et mauvais diagnostics : des inspections différentes d’un garage à un autre, me fait réagir sur le processus d’inspection.
Je peux vous assurer que ce genre de reportage nous fait beaucoup de tort. Cela mine encore plus le peu de confiance que certains automobilistes entretiennent à notre égard, un déficit qui nous coûte très cher. Cela ne semble pas nous alerter plus qu’il ne faut ; chacun se dit qu’il n’est pas concerné par ce problème et que ses inspections sont irréprochables.
Il est clair que ce déficit de confiance se traduit par une motivation majeure à louer un véhicule plutôt qu’à l’acheter. S’il est un acte qui devrait refléter notre professionnalisme et notre expertise, c’est bien l’inspection. C’est un service que tout le monde offre, l’acte que l’on pose le plus souvent, le geste qui assure la sécurité du client et la pratique qui alimente notre atelier.
Des inspections identiques
Alors que notre industrie existe depuis plus d’un siècle, nous n’avons pas encore d’inspection générique de sécurité reconnue, acceptée et utilisée par tous. Je le sais, on a besoin de plusieurs types d’inspections, et rien n’empêche d’en avoir plusieurs, mais elles devraient être identiques et appliquées rigoureusement de la même façon. Un client devrait pouvoir faire une inspection dans cinq ateliers et toujours obtenir le même résultat. Chaque fois que l’on s’est fait attaquer dans le passé, c’est le plus souvent là-dessus qu’on s’est fait ramasser.
Pensez-y : dans un monde où les véhicules sont de plus en plus dispendieux et de plus en plus sophistiqués, dans un monde où, à l’inverse, les automobilistes s’y connaissent de moins en moins, la confiance va devenir un élément clé que l’on n’a pas le droit d’ignorer.
Notre industrie a la chance d’avoir une association qui s’appelle l’AIA Canada. Toutes les grandes bannières sous lesquelles sont regroupés la majorité des ateliers du Québec en font partie. Ce serait une belle plateforme pour discuter de ce besoin et prendre des mesures concrètes.
Des inspections génériques
On a besoin d’inspections génériques assorties d’une formation pour les utilisateurs, afin de nous assurer de l’uniformité de la démarche et des résultats. En complément de l’inspection générique, il faut également être en mesure d’offrir l’inspection recommandée par le constructeur en fonction de la marque, de l’année et du modèle ainsi que du kilométrage, pour déterminer l’entretien à effectuer sur le véhicule. C’est la recette de la longévité.
C’est simple : tant que l’on n’aura pas atteint ce niveau minimum de professionnalisme aux yeux des clients, on ne pourra pas justifier un taux horaire et des salaires décents pour notre travail. Pensez-y ; c’est là que nous sommes rendus.