Notre époque est emballante mais combien exigeante par la panoplie croissante des besoins !
Je commence ainsi parce que je n’en reviens toujours pas de ce que j’entends des garagistes de tout calibre, chaque fois que j’aborde la question de la relève.
Les préoccupations et les attentes ont un registre aussi large que l’est devenu l’entretien de véhicules bourrés d’informatique, mais qui ont toujours quatre roues.
En plus d’être inquiets de la rareté d’une main-d’oeuvre, on déplore le manque de formation de base, tant en mécanique qu’en technologies.
Se faisant voler des employés par les concurrents, on s’entend sur le fait que c’est malgré tout par l’embauche de jeunes qu’on s’en tirera d’abord.
Des visites révélatrices
Vu l’urgence de combler les départs, dont ceux du personnel ayant l’âge de la retraite, ce qu’on attend des futurs diplômés diffère.
Les récentes foires aux stages fort révélatrices – que nous tenons dans les centres de formation professionnelle – nous ont grandement éclairé à ce sujet.
Concrètement, les élèves, comme leurs maîtres, ont été surpris de la grande diversité et de l’importance de ce que notre industrie a à offrir.
Jamais avant ces rencontres débutées en 2017 n’avait-on aussi vu chez les élèves qu’on recherche une relève ayant de la fibre entrepreneuriale.
Recherche de partenaires
Des garagistes y ont clairement avoué rechercher des élèves qui pourraient éventuellement devenir partenaires et propriétaires de l’entreprise.
Il demeure qu’ils sont de plus en plus nombreux à chercher des jeunes ayant des aptitudes en électronique et en informatique.
Ce qui est toutefois loin d’exclure les passionnés de l’entretien de premier niveau, qui s’appliquera encore longtemps aux véhicules de toute catégorie.
Mordus de technologie
J’ai par ailleurs été très surpris d’apprendre que la technologie séduit les jeunes au point où c’est notamment pour cette raison qu’ils s’inscrivent au DEP.
Ceux-là rêvent de pitonner sur l’équipement de diagnostic et ne se voient évidemment pas limités aux freins et aux vidanges ; est-ce un problème ?
La nouvelle mouture du programme de mécanique devra donc être également à jour sous cet aspect, puisqu’il pourrait bien y aller de la survie de nos écoles.
L’ère de la complémentarité
Le constat est clair : comme on est carrément dans l’ère de la complémentarité entre entretien de base et entretien avancé, le métier a un triple attrait.
Chacun de ses volets étant désormais spécialisé, les passionnés doivent avoir la possibilité de devenir des experts en mécanique, en électronique ou en informatique.
Comme il nous faut par le fait même autant de férus que de champions naturels sous chacun d’eux, force est de reconnaître que la donne a radicalement changé.
Une obligation sociale
En conclusion, le ministère de l’Éducation devrait adapter le DEP à l’évolution du marché, et autoriser les écoles à n’accepter que les candidats dont les aptitudes y correspondent.