Le dicton jamais deux sans trois s’applique très bien à ce véhicule.
De temps en temps, je répare des véhicules moins communs. On poserait la même question aux commis de mon fournisseur de pièces, et ils répondraient : ce n’est pas des fois, c’est très souvent !
Ici, je parle de véhicules qu’on ne voit que très rarement sur la route et pour lesquels peu d’ateliers osent s’aventurer dans les méandres de la réparation. En ce qui me concerne, je l’avoue, j’ai un besoin immense de réparer tout ce qui est brisé. Un entêtement digne de la famille des suidés (NDLR : on pourrait dire « tête de cochon », mais l’autre formule est plus élégante).
Le véhicule en question : une Volkswagen Campmobile 1977 qui ne démarre pas. Le proprio a tenté de la réparer à quelques reprises, mais sans succès. La pompe à essence a été changée une première fois, car l’originale ne fonctionnait plus. Après le changement, le moteur fonctionnait, mais le lendemain, retour à la case départ. Remplacement de la pompe une deuxième fois, et cette fois-ci, ça ne fonctionne plus du tout. Alors, comme on est à bout d’idées, on me demande si je peux la réparer. Sans hésiter, je réponds oui.
Chercher le bobo
On débute le diagnostic. Premièrement, je veux confirmer qu’il y a du feu aux bougies et de l’essence au moteur. Il y a du feu, mais pas d’essence. Pendant que quelqu’un démarre le moteur, je vérifie s’il y a du courant à la pompe. Rien. Sur ce véhicule, l’alimentation du relais de la pompe se fait à partir du démarreur en mode démarrage ; une fois démarré, des contacts dans le capteur d’air massique prennent la relève.
Après avoir jeté un coup d’oeil au schéma électrique, je découvre que le fil d’alimentation au démarreur est brisé. Une fois qu’il est remis en état, je retourne sous le véhicule pour vérifier s’il y a du courant. Succès partiel. Le courant est maintenant présent, mais la pompe ne fonctionne pas.
On commande la pompe, et en la changeant, je découvre deux autres problèmes. Premièrement, le boyau situé entre le filtre et l’entrée de la pompe se désintègre ; deuxièmement, aucune essence ne coule lors de ma réparation.
Avec les deux premières pompes en main, j’ai pu conclure que des morceaux de caoutchouc y sont entrés, qu’elles ont fonctionné à sec trop longtemps et se sont endommagées.
Trois accès
Pour terminer, cette question que le client m’a posée à l’arrivée : peux-tu réparer mon auto ? Je réponds maintenant à cette question comme suit : j’ai besoin de trois accès pour réparer n’importe quel véhicule. Quels sont les trois accès ? D’abord, j’ai besoin d’accès à l’information du manufacturier sur le fonctionnement, le diagnostic et les procédures de réparation.
Deuxièmement, j’ai besoin d’un accès à des outils spéciaux si le diagnostic ou la réparation le demandent. Et finalement, j’ai besoin d’un accès à de la formation. Car c’est la formation qui va faire un lien concret entre l’information du manufacturier et ma compréhension de ce qu’on me fait vérifier pour, dans certains cas, pousser ces vérifications plus loin.
Et cette approche s’applique autant à une Volks 1977 qu’au premier problème que je vais devoir résoudre sur une voiture électrique, dans un futur pas très lointain !