Les tendances indiquent une plus grande stabilité des ventes d’automobiles en 2024.

Bonne année et bienvenue en 2024. L’année dernière a été une période de reprise pour les ventes de voitures neuves au Canada qui, ces dernières années, s’étaient essoufflées en raison de vents contraires tels qu’une production limitée, des retards d’expédition et de faibles stocks chez les concessionnaires. Malgré l’atténuation de ces difficultés, il y a encore des progrès à faire, car 2024 sera probablement une année de « rééquilibrage ».

Selon Wards Automotive, les ventes de véhicules légers neufs au Canada ont atteint 1,68 million en 2023, ce qui correspond à une hausse de 10,6 % en glissement annuel. Bien qu’il y ait eu un ralentissement du rythme des ventes au cours de l’été, les Canadiens ayant dû faire face aux incendies de forêt, aux grèves et à la hausse des taux d’intérêt, les ventes corrigées des variations saisonnières ont augmenté au cours de tous les mois de la seconde moitié de 2023, à l’exception d’un seul. La majeure partie du rebond a été attribuée à la hausse des camions légers, dont les ventes ont augmenté de 12,2 % en glissement annuel pour atteindre 1,42 million.

Rebond modeste des ventes de véhicules

Dans le même temps, le rebond des ventes de voitures a été beaucoup plus modeste, en hausse de 2,3 % en glissement annuel pour atteindre 267 000 unités, principalement en raison de l’augmentation des volumes des modèles de luxe, qui représentent une vente de voitures neuves sur quatre. Même avec cette forte croissance dans le segment des camionnettes, qui est maintenant proche des niveaux de 2019, les ventes de voitures neuves pour l’année restent inférieures de plus de 10 % aux niveaux d’avant la pandémie, car les ventes globales dans le segment des voitures représentent près de la moitié de ce qu’elles étaient en 2019.

La rapidité avec laquelle les ventes par type de véhicule ont rebondi s’explique en partie par l’évolution des facteurs liés à l’offre. La production nord-américaine de camions légers a retrouvé les volumes d’avant la pandémie, tandis que les niveaux de production des voitures se sont améliorés, mais restent un tiers en dessous des niveaux d’avant la pandémie. Compte tenu des contraintes de production, les constructeurs automobiles ont probablement donné la priorité aux camionnettes et aux véhicules à plus forte marge qui représentent la plus grande part de marché. La production automobile étant revenue à des niveaux proches de ceux d’avant la pandémie, il faudra du temps pour que les stocks encore en cours de reconstitution se reconstituent. Pour l’année à venir, nous nous attendons à un nouveau rééquilibrage du marché automobile, à mesure que l’offre et la demande se rapprochent.

L’inflation diminue, mais reste difficile à maîtriser

La croissance des ventes de véhicules, exprimée en pourcentage, devrait ralentir par rapport au rythme de l’année dernière, à mesure que le rééquilibrage se poursuit. Les taux d’intérêt élevés actuels continuent de peser sur la demande des consommateurs. La Banque du Canada a continué à relever son taux directeur en 2023 et continue à surveiller les tendances alors qu’elle s’efforce de ramener l’inflation vers son objectif de 2 %. L’inflation globale annuelle est passée du pic de 8,1 % à la mi-2022 à 3,4 % à la fin de 2023.

Malgré ces progrès, le rythme de retour de l’inflation à l’objectif a été lent ces derniers mois, alors que les effets des hausses de taux d’intérêt continuent de se faire sentir dans l’économie. La Banque du Canada devrait maintenir son taux directeur inchangé à court terme, les réductions n’étant pas attendues avant le milieu de l’année. Lorsque la Banque du Canada commencera à assouplir sa politique monétaire, cela devrait soulager les finances des ménages et stimuler la demande, car son taux directeur s’établira à des niveaux plus élevés que les taux d’avant la pandémie vers 2025.