Les ventes d’automobiles ont légèrement augmenté, mais la dynamique s’est ralentie pendant l’été.
Les chocs continus ainsi que la poursuite de la hausse des taux de la Banque du Canada jusqu’à l’été ont pesé sur l’activité économique. Bien que les ventes d’automobiles au Canada aient augmenté d’un peu plus de 7 % depuis le début de l’année jusqu’au mois d’août par rapport à la même période l’année dernière, l’élan des ventes s’est ralenti tout au long de l’été.
Si l’on considère la moyenne mobile sur trois mois, les ventes d’automobiles en taux annualisé corrigé des variations saisonnières (SAAR) sont tombées à 1,59 million en août, pour la première fois en dessous de 1,6 million depuis la fin de l’année 2022. La croissance de la consommation des ménages, corrigée de l’inflation, ralentit et, avec elle, les ventes d’automobiles. Par conséquent, nous avons révisé nos prévisions pour le Canada à 1,64 million de ventes de véhicules légers en 2023, en raison de la hausse des prix, des taux de financement élevés et de la faiblesse du sentiment – qui est basé sur les perceptions des consommateurs quant à la question de savoir si c’est le bon moment pour faire un achat important.
Améliorations attendues en 2024
Cela dit, nous nous attendons à ce que les vents contraires s’atténuent en 2024. L’économie canadienne a été confrontée à plusieurs chocs, notamment des intempéries et des incendies de forêt, ainsi que des grèves dans le cadre de négociations contractuelles. La Banque du Canada doit distinguer les fluctuations temporaires des tendances sous-jacentes, alors qu’elle s’efforce de ramener l’inflation à 2 %. À mesure que l’inflation se rapproche de son objectif, la Banque du Canada devrait commencer à réduire son taux directeur l’année prochaine. Nous prévoyons que les ventes augmenteront pour atteindre 1,72 million en 2024 grâce à l’atténuation des vents contraires et à l’amélioration des stocks de véhicules, soutenue par une demande refoulée face à un parc automobile vieillissant et à la croissance de la population.
La rigidité de l’inflation entraîne un risque de hausse des taux d’intérêt
L’inflation annuelle reste nettement supérieure à l’objectif, tout comme le rythme mensuel de l’inflation, et la persistance de cette situation accroît le risque que la Banque du Canada augmente encore les taux d’intérêt pour faire baisser l’inflation. Le taux d’intérêt moyen des prêts automobiles au Canada a fluctué entre 7,5 % et 8 % jusqu’en 2023. À mesure que le taux directeur de la Banque du Canada est intégré au marché, il est peu probable que les taux de financement baissent à court terme.
La production a retrouvé son niveau d’avant la pandémie.
Cela dit, il y a quelques points positifs. La production nord-américaine de véhicules légers s’est élevée en moyenne à plus de 16 millions de véhicules SAAR depuis le mois de mai, revenant ainsi aux niveaux d’avant la pandémie, ce qui contribuera à reconstituer les stocks à partir de leurs niveaux encore bas. Les ventes d’automobiles aux États-Unis se sont maintenues sur la moyenne mobile de trois mois à 15,5 millions SAAR, ce qui représente une amélioration par rapport au niveau le plus bas atteint à la mi-2022 (13,0 millions SAAR), qui était principalement dû à des contraintes de production et d’approvisionnement.
Les taux de financement resteront probablement élevés au sud de la frontière, car la Réserve fédérale maintiendra un taux directeur élevé jusqu’en 2024. Nous prévoyons que les ventes de véhicules légers aux États-Unis s’élèveront à 15,4 millions en 2023 et atteindront 16,5 millions en 2024.
Bien que les vents contraires persistent, le marché connaît une demande refoulée, car les acheteurs actuels cherchent à remplacer les véhicules vieillissants qu’ils ont gardés, et les nouveaux acheteurs sont impatients d’acquérir leur premier véhicule. Le retour des ventes de véhicules aux niveaux d’avant la pandémie prendra probablement du temps, ce qui signifie qu’à court terme, nous nous attendons à ce que la volatilité du marché se poursuive.